Un nouveau toit pour les Cuisines collectives des Bois-Francs

Les Cuisines collectives des Bois-Francs se retrouvent dans un tout nouveau lieu. L’organisme a vendu l’immeuble qu’il occupait depuis 2005 sur la rue Perreault pour emménager dans un nouvel édifice au 15, rue Fleury, à l’intersection de la rue Girouard à Victoriaville.

Comme le bâtiment de la rue Perreault commandait des rénovations et des investissements importants, le conseil d’administration avait une décision à prendre : procéder aux rénovations ou trouver un nouvel emplacement et déménager.

« Le souhait, c’était  aussi d’avoir deux cuisines sur un même plancher alors qu’on se retrouvait sur deux étages sur la rue Perreault, mais également d’avoir plus de stationnements », explique la directrice générale par intérim, Linda Laliberté.

Les administrateurs ont regardé certaines autres possibilités pour finalement considérer que le 15, rue Fleury convenait au budget et aux besoins de l’organisme. Ils en ont fait l’acquisition, puis entrepris des rénovations à l’intérieur.

Les Cuisines collectives des Bois-Francs y sont maintenant fonctionnelles depuis le début du mois d’octobre.

C’est en quelque sorte un nouveau départ pour l’organisme. « On a toujours deux cuisines. Elles ne sont pas plus grandes qu’avant, mais elles sont plus fonctionnelles sur le même plancher », souligne Linda Laliberté.

Même si certains aménagements restent à terminer et que l’enseigne extérieure doit être remplacée, la vie a repris aux Cuisines collectives des Bois-Francs avec le démarrage de huit groupes.

La mission

L’organisme a pour mission d’assurer la sécurité alimentaire à tous les participantes et participants en leur permettant de cuisiner des repas simples, variés et équilibrés qu’ils rapportent à la maison.

Valoriser les participants en maintenant leur autonomie et leur dignité, développer leurs compétences techniques et travailler sur l’estime de soi et la conscience critique font aussi partie de la mission.

Si, au départ, les Cuisines collectives s’adressaient particulièrement aux personnes démunies, la clientèle s’est élargie depuis. « On est ouvert à tous, à toutes les personnes seules, à celles qui sont isolées à la maison, aux personnes ayant besoin de voir des gens, de socialiser, de briser l’isolement. Ça a un effet sur la santé mentale, fait valoir la directrice générale par intérim. On aimerait avoir des groupes de jeunes, des jeunes du Cégep, par exemple, mais également des garçons qui veulent apprendre à cuisiner, à connaître de nouvelles recettes, des petits trucs. On peut venir aux cuisines pour différentes raisons. »

L’organisme s’active, non seulement à Victoriaville, mais ailleurs à travers la MRC d’Arthabaska. Les Cuisines collectives sont présentes à Daveluyville, Notre-Dame-de-Ham, Ham-Nord, Chesterville, Warwick, Saint-Rosaire, Saint-Samuel et Sainte-Clotilde-de-Horton. « Les municipalités sont très ouvertes à nous prêter leurs locaux et nos animatrices s’y déplacent une fois par mois », précise Linda Laliberté.

Après la difficile période de pandémie, l’équipe des Cuisines collectives invite maintenant les personnes intéressées à s’inscrire en appelant au 819 758-6695.

« On démarre un groupe quand il y a quatre personnes et plus. Quand on a un groupe, tout se passe en deux temps. La première rencontre vise la planification, on regarde les spéciaux et ce qu’on a envie de cuisiner. Bref, on planifie les menus. Souvent, les participants se partagent les achats, ce dont ils ont besoin.

Et la rencontre suivante, ils viennent cuisiner », indique la directrice générale.

Un groupe de cuisine, note-t-elle, représente environ une dizaine d’heures par mois. « Cela leur coûte 16 $ chacun et nous donnons 20 $ par groupe. Les gens retournent à la maison avec 10 plats chacun, en moyenne. C’est économique », observe-t-elle.

Les groupes ne sont pas laissés à eux-mêmes. Une animatrice les guide dans le fonctionnement de la cuisine, leur fournit des trucs. Au besoin, elle peut même jouer un autre rôle, celui d’intervenant social. « Si elle constate des difficultés auprès d’une personne, peu importe laquelle, elle la dirigera vers la bonne ressource, vers l’organisme adéquat pour répondre à ses besoins, pour qu’elle obtienne l’aide nécessaire si elle le souhaite », fait-elle savoir. 

Par ailleurs, pour les résidents de Victoriaville, les Cuisines collectives proposent, en nouveauté cette année, le service gratuit de Taxibus aux personnes n’ayant aucun moyen de transport, grâce à la Ville et à la Corporation de développement communautaire des Bois-Francs. « On peut ainsi remettre des billets de Taxibus à nos participants. Ce n’est pas parce que tu demeures à l’autre bout de la ville que tu ne peux venir aux cuisines. Et on a un arrêt Taxibus de l’autre côté de la rue.

On est ouvert à aider les gens. Mais 95% des gens utilisent leur véhicule », constate Linda Laliberté.

Auparavant, des animatrices s’offraient pour aller chercher les participants qui en avaient besoin. « On peut même le faire encore si des gens ne sont pas à l’aise avec le Taxibus », mentionne-t-elle.

Il y a encore plus de femmes que d’hommes qui fréquentent les cuisines collectives. C’est un grand pourcentage, remarque-t-on, mais les hommes se font un peu plus nombreux.

On s’assure aussi que les installations soient accessibles aux personnes en situation de handicap.

Quelques statistiques

Au cours de la dernière année, les Cuisines collectives des Bois-Francs ont animé 73 groupes représentant 341 participants qui ont cuisiné 856 portions.

L’organisme compte 208 membres âgés entre 25 et 65 ans. Son principal financement provient de Centraide et du Programme de soutien aux organismes communautaires.

La directrice générale par intérim confie que les dirigeants songent à aller de l’avant avec une campagne de financement digne de ce nom qui puisse porter fruit et supporter l’organisme dans sa mission.

30 ans d’existence 

Les Cuisines collectives des Bois-Francs célèbrent cette année leur 30e anniversaire. Ses dirigeants prévoient ouvrir leurs portes pour un 5 à 7 quelque part vers la fin novembre ou au début décembre, le temps de finaliser les aménagements.

« Nous souhaitons inviter les gens à venir découvrir nos installations, à venir s’informer sur notre mission et voir comment on peut aider les gens. Les Cuisines collectives représentent un lieu où il est important de s’amuser. Il faut que ce soit convivial, que ça ressemble à une petite famille », exprime Linda Laliberté qui peut compter sur la codirectrice Carole Fontaine et sur quatre animatrices, Patricia Valois, Manon Therrien, Émilie Bélanger-Gagné et Amélie Chaput.