Sortir de sa zone de confort pour mieux grandir

Après une carrière militaire de 14 ans, Keven Martel a trouvé une nouvelle mission : des conférences pour motiver, inspirer les gens, les inviter à sortir de leur zone de confort puisqu’en vivant des difficultés, l’être humain en ressort grandi. Voilà le message qu’il porte maintenant.

Et il prêche par l’exemple ce Drummondvillois, âgé de 33 ans, qui a vu le jour à Arthabaska le 1er juin 1985. Il continue de sortir de sa zone de confort avec le défi qu’il effectue présentement : courir six ultra-marathons d’affilée, en six jours. Pas moins de 360 km entre Saint-Jean-sur-Richelieu et la base militaire de Val-Cartier en banlieue de Québec.

Ce périple,  Keven Martel l’a entrepris, dimanche, pour marquer le jour du Souvenir. Après le défilé, il a pris la route, dimanche midi, jusqu’à Saint-Hyacinthe.

Lundi, il a couru jusqu’à Drummondville, mais mardi matin, très tôt, à 4 h 45, il a chaussé ses espadrilles, malgré la neige, pour se diriger vers Victoriaville où le www.lanouvelle.net l’a rencontré à l’heure du lunch à la Légion royale canadienne.

Son parcours jusqu’à Victo n’a pas été de tout repos. «Pas facile, laisse-t-il  tomber en arrivant, avec toute cette neige, cette gadoue. Pendant six heures et demie, chaque véhicule qui passait m’éclaboussait. Mais je suis arrivé. Une journée à la fois!»

Sorti des Forces armées canadiennes en avril dernier, Keven Martel a fait partie du 12e régiment blindé du Canada. S’il court, ce n’est pas juste pour lui, pour sortir de sa zone de confort. Il court aussi pour aider ces gens «brisés» durant leur service militaire. «Je fais partie du programme Sans limites. Un programme qui vient en aide aux vétérans et aux militaires actifs ayant été blessés physiquement ou mentalement durant leur service militaire. J’amasse des fonds pour eux. Avec ce programme, explique-t-il, on les aide à sortir de la maison avec des activités physiques leur permettant de sortir de leur zone de confort.»

Après Victo, le coureur se dirigera, mercredi matin, vers Trois-Rivières, puis vers Grondines, jeudi, et enfin, vendredi, la base militaire de Valcartier.

«On rencontre des conditions pas faciles, comme aujourd’hui (mardi), avec le vent, la neige, le froid. Mais c’est ce qui fait la difficulté de ce défi. On n’a pas toujours des conditions optimales, mais, un jour à la fois», répète-t-il avec philosophie.

Keven Martel est un adepte de la course depuis longtemps. Pour se préparer à pareil défi, le secret consiste à courir le plus possible. «Je suis une personne qui court beaucoup, confie-t-il. Tous les matins, en me levant, je cours entre 12 et 15 km. Au cours des six à huit dernières semaines, j’ai couru, pour me préparer, entre 100 et 120 km par semaine.»

Des conférences

Sa carrière militaire maintenant derrière lui, le jeune homme sait ce qu’il veut faire dans la vie : prononcer des conférences.

Son calendrier, d’ailleurs, se garnit pour le début de l’an prochain.

«Dans mes conférences, il est beaucoup question de résilience et de l’importance de sortir de sa zone de confort si on veut grandir dans la vie et devenir une bonne personne, une personne humble. Il faut frapper un mur, souffrir un peu, affirme-t-il. Nous devons vivre des difficultés, c’est comme ça qu’on grandit dans la vie.»

Et des épreuves, Keven Martel en a connu. C’est lui, lors d’une mission en Afghanistan en 2000 qui a dû ramener le corps de la caporale Karine Blais, morte au combat. «Nous étions ensemble lors d’une opération lorsqu’elle est décédée. Je suis retourné finir ma mission. Trois semaines plus tard, mon véhicule a sauté sur une mine. Je suis passé à deux cheveux de ne pas revenir», raconte-t-il.

Il s’en est tiré sans blessure. Et sans véritables blessures psychologiques. Et s’il s’en tire bien, croit-il, c’est parce que, continuellement, il sort de sa zone de confort. «Je suis habitué aux difficultés. Je sors de ma zone de confort pour être en mesure d’affronter les épreuves que la vie mettra devant moi. Et J’ai constaté aussi que les gens qui le font s’en sont le mieux remis», note-t-il.

On peut contacter Keven Martel par le biais de son site Web au www.kevenmartel.com.

Keven Martel se lancera, en juin, à la conquête du Canada. (Photo www.lanouvelle.net)

Un défi jamais tenté!

L’ex-militaire, devenu aventurier, conférencier et coach de vie, s’attaquera en juin prochain à toute une expédition, un périple de 10 000 km. «Je veux devenir la première personne à traverser le pays du point géographique le plus à l’est jusqu’au point le plus à l’ouest, en solitaire, sans moyen motorisé et en demeurant au nord du 50e parallèle. «Une vraie traversée des points extrêmes», dit-il.

Trois raisons le motivent à relever ce défi, entre autres, recueillir des fonds pour le programme Sans limites et sortir de sa zone de confort. «Mais il y a aussi ces communautés autochtones que je rencontrerai, là où seront mes points de ravitaillement. Je trouve important d’aller à la rencontre de ces gens pour m’enrichir de leur culture. Il y a un grand côté humain à tout ça», conclut-il.

C’est au Cap d’Espoir à Terre-Neuve le 1er juin qu’il doit entamer son périple pour le conclure au point de jonction entre la frontière Alaska-Yukon et l’océan Arctique.