Rentrée ratée pour Dereck et sa maman

Sarah Morin est atterrée. Elle a appris à quelques jours de la rentrée scolaire que son fils Dereck, qui devait faire son entrée en danse-études (sport-études) à l’école secondaire Le boisé de Victoriaville, a été exclus du programme qu’il avait choisi.

C’est qu’à son dernier bulletin de sixième année, Dereck Beauchemin a eu une baisse (un échec à 58%) dans sa note en mathématiques. Il avait été admis au programme en janvier 2022 conditionnellement à ce qu’il conserve des notes suffisantes.

Lorsque sa maman a vu son bulletin, en juin dernier, elle a attendu la suite des choses. « Il y a eu un manquement de ma part. J’aurais dû appeler en juin, mais vu qu’il passait quand même son année… », a-t-elle expliqué en entretien téléphonique.

En fait, elle s’attendait à ce que l’école communique avec elle, s’il y avait un changement de programme. Elle a bien reçu un appel, mais seulement le vendredi avant la rentrée, où le directeur adjoint de l’école secondaire lui a dit que son fils irait finalement à l’école secondaire de Warwick, où ils habitent depuis deux ans (mais Dereck a tout de même fini son primaire à Victoriaville).

Mme Morin est consciente de son erreur de juin, mais déplore le fait qu’on ait attendu à la dernière minute pour l’aviser du changement et qu’en plus, elle avait déjà payé 250 $ pour un stage de danse obligatoire pour entrer dans le programme et auquel son fils avait été convié et a participé. Elle a également fait l’achat de matériel nécessaire à ce programme.

Elle est aussi bien déçue du fait qu’à l’école secondaire Le boisé, on n’a rien fait pour tenter de trouver une solution. Il faut dire que son fils de 12 ans ne vit que pour la danse qu’il pratique, de manière compétitive depuis quelques années. « Je suis d’accord qu’il y a des exigences académiques, mais j’avais proposé qu’ils le prennent à l’essai pour la première étape, pendant laquelle j’aurais payé pour du rattrapage », a-t-elle expliqué.

Refus aussi lorsqu’elle a demandé qu’il soit, dans ce cas, admis en concentration arts, son deuxième choix (et où il n’y a pas d’exigences académiques) à Victoriaville. Mme Morin tient à ce que son fils fréquente le secondaire à Victoriaville où sont tous ses amis, alors qu’il ne connaît personne à Warwick.

Elle a contacté l’avocate du Centre de services scolaire des Bois-Francs qui lui refuse, en plus, un remboursement du stage de 250 $ puisqu’il a déjà été suivi par le jeune garçon.

Le 30 août, Dereck était toujours à la maison, sa maman cherchant une solution pour lui assurer une rentrée réussie. « Si j’avais su plus tôt, il aurait été au Collège Clarétain », déclare-t-elle. Au moment d’écrire ces lignes, cette possibilité n’avait pas été écartée.

Mme Morin a raconté son histoire sur les réseaux sociaux, où elle a obtenu beaucoup de soutien et de sympathie. « Je ne veux pas que ça arrive à quelqu’un d’autre », explique-t-elle. Quant à Dereck, il est bien entendu extrêmement déçu. « Je voudrais que l’on considère l’état de mon fils. Il est complètement démoli et fâché », confie sa maman qui, de son côté, se pose plusieurs questions sur cette situation et envisage de porter plainte du côté du Protecteur de l’élève.

Réaction du CSSBF

Du côté du Centre de services scolaire des Bois-Francs (CSSBF), on a reçu la réponse suivante sur ce cas particulier : « L’acceptation aux programmes sport-études est conditionnelle à certains critères, dont l’obtention d’une note de passage fixée à 75% pour le français, les mathématiques et l’anglais et aucun échec. Étant un programme avec exigences, il est souhaitable que cette sélection se fasse pour le bien des enfants qui choisissent de vivre le parcours académique en accéléré.

En général, les parents reçoivent cette lettre d’acceptation conditionnelle aux prérequis à partir du mois de décembre, soit plusieurs mois avant la fin de l’année scolaire. Les bulletins des élèves du primaire étant disponibles le plus souvent fin juin/début juillet, ils marquent le début d’un processus de validation pour l’école et permettent aux parents d’évaluer leurs options.

Selon les besoins, l’école assure un suivi téléphonique auprès des parents concernés avant la rentrée. À l’école secondaire Le boisé, comme dans toutes nos écoles secondaires, le processus est respecté pour s’assurer que l’élève soit à la bonne place, selon ses choix, ses besoins et ses capacités afin de favoriser son parcours scolaire. »