«Pour l’instant, j’ai toujours l’intention de finir mon mandat»

VICTORIAVILLE. Annoncée lundi matin, la décision d’André Bellavance de quitter le Bloc québécois, de siéger à titre d’indépendant, mais surtout de ne pas solliciter un nouveau mandat au scrutin fédéral prévu pour 2015 a allumé tout un bouquet de supputations sur le sort des politiciens d’ici.

Selon les rumeurs glanées au Luxor par le chroniqueur Jean Lapierre (et dont il a parlé dans sa chronique au 98,5 en début de semaine), André Bellavance briguerait la mairie de Victoriaville, que le maire Alain Rayes délaisserait pour sauter dans l’arène fédérale, le ministre conservateur Denis Lebel l’y ayant invité lors de sa dernière visite à Victoriaville.

Même la députée Sylvie Roy, dont Jean Lapierre prétend qu’elle a été «tassée» depuis l’arrivée du chef caquiste François Legault, passerait elle aussi dans le camp conservateur pour le représenter sur la Rive-Sud de Québec.

Rumeur de «spins»

La députée Sylvie Roy s’est étonnée d’entendre une telle rumeur à son sujet. Si elle a assisté à des rencontres où le ministre Lebel prenait la parole, jamais, a-t-elle affirmé, elle n’a eu d’échanges privés avec lui.

Elle soutient que «cette rumeur provient probablement de spins de personnes intéressées à voir notre caucus se disloquer».

La «couleur» d’Alain Rayes

Pour sa part, le maire de Victoriaville ne cache pas avoir été invité à faire de la politique à un autre niveau. Il dit que «le ministre Denis Lebel serait content que je réfléchisse à cette idée». D’autres formations politiques lui ont fait de l’œil, confie-t-il.

Il assure que «pour l’instant, j’ai toujours l’intention de finir mon mandat», ce deuxième mandat à la mairie de Victoriaville se terminant en novembre 2017.

Toutes ces supputations sur son avenir sont «flatteuses», dit-il, lui qui aime la politique et pour qui les choses vont relativement bien ces temps-ci. Sa présence à l’Union des municipalités du Québec contribue aussi à lui donner une visibilité, ce qui prête flanc aux rumeurs.

Il dit qu’il serait bien embêté, en ce moment, de déterminer sa «couleur» politique, lui qui avait porté la bannière de l’Action démocratique du Québec au scrutin de 2003 (le libéral Claude Bachand l’avait emporté).

«Ma couleur? Fédéraliste!», répond-il, se qualifiant plutôt «indépendant», estimant possible de «suivre ses convictions», évoquant le Lucien Bouchard du «beau documentaire» qu’en a fait Carl Leblanc.

M. Rayes ajoute qu’en politique aujourd’hui, la couleur d’un parti dépend du chef et de ses orientations. «La couleur du Parti libéral de Couillard est différente de celle du temps de Charest. Je ne me considère pas bleu ou rouge. J’aimerais bien que quelqu’un me dise de quelle couleur je suis!» Bigarré… comme le logo de la Coalition avenir Québec? lui propose-t-on. Il rit et répond qu’il aime bien.

Il persiste à dire qu’actuellement il ne sait absolument pas ce qu’il fera à la suite de la mairie de Victoriaville. «Je ne sais pas ce que je vais faire. Continuer dans la sphère municipale? Passer au provincial ou au fédéral? Travailler dans le privé?»

Et André Bellavance?

Au moment même de sa conférence de presse lundi matin, une journaliste a demandé au député fédéral si politique municipale pouvait l’intéresser.

Il a répondu que sa préoccupation était de terminer son mandat fédéral et a ajouté qu’il ne possédait pas de plan de carrière.

Engagé en politique depuis deux décennies, l’ancien leader parlementaire du Bloc québécois dit aussi qu’il aime la politique. «Et elle m’a donné beaucoup!», a-t-il conclu, lundi.