Pas d’accès Internet : des citoyens du Domaine Gaudreau exaspérés

Des citoyens du Domaine Gaudreau, un nouveau secteur en développement à Saint-Christophe-d’Arthabaska, dénoncent une situation qualifiée d’aberrante. Malgré plusieurs mois de démarches, ils n’ont toujours aucun accès au câble ni à l’Internet.

Actuellement, ils sont près d’une quinzaine de familles à habiter ce nouveau développement entre les rues Fortin et de la Plage-Beauchesne. À terme, le secteur s’enrichira de 80 nouvelles résidences. Quelque 60 terrains auraient trouvé preneurs à ce jour, indique Jonathan Lemire, l’un des résidents.

Son terrain, il l’a acheté en décembre 2021. « L’un des promoteurs nous dit avoir fait la demande pour les services en 2021. Quand on a acheté le terrain, il était clair que les services allaient être rendus que tout devait être prêt », souligne-t-il.

Jonathan Lemire, qui habitait auparavant dans le domaine Colonial, a donc été surpris lorsqu’il a contacté la compagnie Vidéotron pour l’informer de son déménagement à venir. « On m’a répondu ne pas avoir eu de demande. Je leur ai dit alors que j’en faisais une demande », raconte-t-il.

Jonathan Lemire se démène depuis le mois de mai, avec d’autres, pour tenter de faire bouger les choses. « J’ai fait des appels, échangé des courriels avec Vidéotron. Au mois d’août, dit-il, on m’a fait savoir qu’on attendait des permis d’Hydro-Québec. Au cours de ce mois, un représentant est passé dans la rue et il a pris des photos des lieux. Puis, on m’indique ensuite qu’une erreur s’est produite et que les démarches déjà entreprises devaient être recommencées. »

Les citoyens concernés ont aussi mis le député d’Arthabaska dans le coup. En date du 1er novembre, l’attaché politique d’Eric Lefebvre, Pierre-Luc Turgeon, a écrit à Jonathan Lemire pour lui faire savoir qu’il avait discuté avec le promoteur et contacté par la suite Hydro-Québec qui, souligne-t-il, doit s’arrimer avec Vidéotron pour effectuer les travaux afin de réaliser les branchements.

« On me fait savoir qu’ils vont suivre de près la situation pour que les travaux se fassent le plus rapidement possible, mais on n’a aucune date à me fournir », déplore M. Lemire.

Service essentiel

Le résident du nouveau développement n’apprécie guère les réponses qu’on lui fournit. « Tous disent travailler sur le dossier, mais on ne peut me donner de date.

On a emménagé en juin. Arrêtez, lance-t-il. Je veux des dates. Je connais un des résidents qui doit louer un local au centre-ville pour avoir un accès Internet afin de pouvoir travailler. C’est un service essentiel. »

Jonathan Lemire fait valoir, par ailleurs, que le secteur ne se situe pas dans un lieu lointain. « On n’est pas à 500 km du fil, on est à 500 pieds. En avant de chez nous, je vois le fil », rage-t-il. 

Le nouveau développement accueille de jeunes familles, observe-t-il. Des gens qui effectuent du télétravail, des enfants qui ont besoin d’Internet pour des travaux scolaires. « J’aurais pu comprendre un délai de deux ou trois mois, mais j’ai l’impression qu’on nous niaise,  que ce n’est pas assez payant pour eux et qu’ils n’en ont rien à foutre. C’est ce que je perçois et je trouve cela aberrant », exprime Jonathan Lemire.

Les résidents du coin ont créé un groupe privé sur Facebook. Certains évoquent même l’idée d’un recours collectif pour l’obtention d’un dédommagement, indique M. Lemire qui réclame un échéancier, même s’il ne s’attend pas à un dénouement cette année. « Au final, ce que je veux, c’est de savoir quand ça sera fait. J’ai l’impression qu’on est en train de nous oublier, fulmine-t-il. C’est frustrant, car on a tous déménagé là pour de bonnes raisons, un nouveau développement, un beau coin avec des terrains un peu plus grands, campagnards, mais voilà qu’on se retrouve avec tous les désagréments de la campagne. Ça va prendre des réponses. »

Le résident dit ne pas chercher pas de coupables. « Je cherche juste à savoir quand. Je veux que quelqu’un me dise voici les dates, voici la planification.

Dans le coin, il va y avoir 80 maisons peuplées de jeunes familles qui ont toutes besoin d’Internet. »

Chez Vidéotron, on fait valoir certains facteurs qui causent les délais observés, tout en spécifiant ne pas être la seule compagnie à pouvoir fournir les services dans ce nouveau développement.

Les entreprises, note-t-on, ont fort à faire pour brancher les régions éloignées à l’invitation du gouvernement du Québec. Elles s’exposeraient à des pénalités financières si le travail n’est pas terminé d’ici la fin de l’année.

Par ailleurs, l’attente pour l’obtention des permis nécessaires auprès d’Hydro-Québec pour les branchements sur les poteaux explique aussi la situation.

Dans ce contexte, aucune date ne peut être avancée pour une résolution de la problématique.