Offres du gouvernement aux enseignants : «Des mesures d’austérité insensées»

VICTORIAVILLE. C’est avec colère que les enseignantes et enseignants du Syndicat de l’enseignement des Bois-Francs (SEBF-CSQ) ont pris connaissance des offres du gouvernement du Québec en vue du renouvellement de leur convention collective. Plus de 400 d’entre eux ont participé à l’une des rencontres d’information offertes par le syndicat dans l’espoir d’entendre que le gouvernement améliore les services directs aux élèves, notamment ceux en difficulté, et qu’il passe enfin de la parole aux gestes pour investir dans la réussite et valoriser la profession enseignante.

«Ce qu’on nous a mis sur la table témoigne d’un manque de respect flagrant pour les élèves et pour le travail effectué au quotidien par le personnel enseignant. Cela va à l’encontre du gros bon sens ! Les enseignantes et enseignants veulent pouvoir s’occuper de tous leurs élèves ! Encore faut-il qu’ils en aient le temps et les moyens. Décidément, le gouvernement vient de nous démontrer que les colonnes de chiffres sont sa seule préoccupation, et non pas les milliers d’élèves affectés par ses offres, dont une grande majorité d’enfants vulnérables», a déclaré la présidente du SEBF, Nancie Lafond.

Voici les principaux éléments de l’offre gouvernementale aux enseignantes et enseignants :

? Augmentation du nombre d’élèves par classe, modulation de leur nombre et abolition de la moyenne d’élèves par groupe ;

? Plus d’élèves en difficulté dans les classes : abolition de la valeur pondérée des catégories d’élèves en difficulté pour la composition de la classe et retrait des définitions permettant de mieux cerner leurs besoins ;

? Augmentation du nombre d’heures assignées à l’école par la direction et importante diminution de l’autonomie professionnelle ;

? Traitement des tout-petits comme des grands : retrait de la moyenne du nombre d’élèves par groupe, recul de l’entrée progressive au préscolaire, davantage de groupes à plus d’une année d’études en permettant le regroupement d’élèves du préscolaire avec la première année ;

? Augmentation de la précarisation des enseignantes et enseignants, surtout en formation professionnelle et à la formation générale des adultes.

Parce qu’enseigner est de plus en plus exigeant et que les enjeux de réussite sont majeurs, les enseignantes et enseignants du SEBF demandent que l’on réduise la taille des groupes en considérant tant la présence ou l’intégration des élèves en difficulté que la quantité des services qui leur sont offerts. « Cela permet de consacrer plus de temps à chacun de nos élèves, de faire de la prévention et du dépistage, tout en réalisant une intervention auprès des plus vulnérables », a précisé Mme Lafond, qui milite aussi pour que soit davantage reconnue l’autonomie professionnelle des enseignantes et enseignants et pour diminuer la précarité du personnel enseignant.