Mois du cancer colorectal : le dépistage organisé tarde à être implanté

Mars est le Mois de sensibilisation au cancer colorectal. La Société canadienne du cancer (SCC) profite de cette occasion pour demander au gouvernement que le Programme québécois de dépistage du cancer colorectal (PQDCCR), promis il y a quelques années déjà, soit déployé dans les meilleurs délais.

La SCC réclame donc que le ministre Barrette s’engage, au cours des prochains mois, à présenter un échéancier clair et à confirmer un financement continu pour son implantation.

Le cancer colorectal est la deuxième cause de décès par cancer au Québec, tuant plus que les cancers du sein et de la prostate réunis. «Chaque jour, 18 Québécois reçoivent un diagnostic de cancer colorectal et 7 en meurent. De 230 à 275 vies seraient sauvées chaque année si au moins un Québécois sur deux, âgé de 50 à 74 ans, passait un test de dépistage de sang dans les selles tous les deux ans. En 2010, la SCC avait salué la décision du gouvernement de mettre en place le PQDCCR. Cinq ans plus tard, nous enjoignons maintenant le gouvernement à garantir l’accès au programme dans les meilleurs délais, car il y a une urgence d’agir», affirme Suzanne Dubois, directrice générale, SCC – Division du Québec.

La SCC demande que les rapports d’évaluation des sites pilotes soient rendus publics afin de mieux évaluer où nous en sommes et ce qu’il reste à faire.

«L’absence de dépistage organisé pour le cancer colorectal occasionne des traitements éprouvants qui pourraient en grande partie être évités avec une détection précoce de la maladie. Sans compter que le dépistage permet d’éviter des cancers avant même qu’ils ne se développent», déclare Annie Jean, coordonnatrice régionale Centre-du-Québec pour la SCC.

Absence d’équité pour les Québécois

Outre le Québec, toutes les provinces canadiennes ont leur programme de dépistage du cancer colorectal et dans plusieurs cas, ils sont opérationnels et offerts à l’ensemble des personnes visées. Actuellement, l’accès au dépistage du cancer colorectal n’est pas équitable pour les 2 millions de Québécois qui en bénéficieraient. Sans programme organisé, une prescription d’un médecin est nécessaire pour obtenir un test de dépistage du cancer colorectal. Or, dans une région comme Montréal, trois personnes sur dix n’ont pas de médecin.

«La SCC est inquiète du fait que plusieurs Québécois risquent de se faire dire trop tard qu’ils ont un cancer colorectal. Elle espère que le PQDCCR sera une réalité à l’échelle québécoise dans les prochaines années, ajoute Mme Dubois. D’ici là, la SCC encourage les personnes âgées de 50 à

74 ans à parler avec un professionnel de la santé de la possibilité de passer un test de dépistage du cancer colorectal. Un geste qui peut sauver des vies.»

Le test FIT (test immunochimique fécal) est un outil simple, efficace et sécuritaire qui se fait à la maison. Ce test permet de détecter la présence de sang dans les selles, qui peut être signe d’un cancer. Si du sang est détecté, une coloscopie est pratiquée pour confirmer le diagnostic.

Chaque jour, la Société canadienne du cancer travaille à sauver plus de vies. Grâce à des milliers de Québécois, donateurs et bénévoles, elle lutte pour prévenir plus de cancers, permettre à nos chercheurs de faire plus de découvertes et aider plus de personnes touchées par la maladie. Sauvons plus de vies. Visitez cancer.ca ou composez le 1 888 939-3333.