Mission accomplie et de nouveaux défis pour la bâtonnière sortante

Alors qu’elle vient de terminer, comme bâtonnière du Barreau d’Arthabaska, un mandat fort bien rempli, Me Ann Marie Prince, procureure aux poursuites criminelles et pénales, a entrepris, le 9 mai, de relever un nouveau défi professionnel à Montréal au sein d’une équipe de procureurs spécialisés dans le crime organisé.

Apprenant l’ouverture d’un tel poste, Me Prince se devait de postuler. « Pour moi, professionnellement parlant, c’est extraordinaire. Je vais avoir accès à de nouveaux dossiers, je vais me spécialiser en quelque sorte. Pour un procureur, c’est vraiment une opportunité », confie-t-elle au www.lanouvelle.net.

La nouvelle venue profite d’un accompagnement et du soutien d’un mentor pour la supporter dans ses nouvelles fonctions. Déjà certains dossiers lui ont été assignés.

Ann Marie Prince quitte donc la région 13 ans après son arrivée en octobre 2009. Quand on lui demande ce qu’elle retient de son passage ici, elle hésite parce qu’il y a tant de choses. « Le choix est difficile, souligne-t-elle. Pour mon bâtonnat, j’ai choisi le thème de la bienveillance, mais ce thème peut s’appliquer à mes 13 dernières années de pratique ici, car notre communauté juridique d’Arthabaska est empreinte de bienveillance. Je crois que c’est ce que je retiens de ma communauté juridique, c’est une grande générosité. J’ai été accueillie à bras ouverts et il est certain que la générosité amène la générosité. »

C’est pourquoi Me Prince demeurera membre du Barreau d’Arthabaska même si elle pratique le droit à Montréal. D’ailleurs, elle poursuivra son engagement au cours de la prochaine année à titre de bâtonnière sortante.

Son bâtonnat

La bâtonnière sortante a pu dresser le bilan de la dernière année à l’occasion de l’assemblée générale annuelle du Barreau d’Arthabaska qui a réuni, le mercredi 18 mai, une cinquantaine de membres, de même qu’une invitée de marque, la bâtonnière du Québec, Me Catherine Claveau.

« L’assemblée a permis une rétrospective de mon bâtonnat 2021-2022. On a effectué un tour d’horizon des activités du Barreau d’Arthabaska, une année bien remplie malgré les défis de la pandémie. On a tout de même réussi à proposer plusieurs activités aux membres, dont un nombre record de 25 heures de formation virtuelle comparativement à une douzaine d’heures en moyenne », précise Me Prince, fière du travail accompli.

Son rapport annuel se veut conforme à ce qu’elle avait annoncé en début de mandat. « Et plus même puisque nous avons saisi des occasions survenues en cours de route », signale-t-elle.

Me Ann Marie Prince retient, comme l’événement le plus marquant, la rentrée judiciaire. Marquant à plusieurs niveaux, dit-elle, à commencer par les invitées de marque, la juge en chef de la Cour d’appel du Québec, Manon Savard, la juge en chef associée de la Cour supérieure, Catherine La Rosa, la juge en chef de la Cour du Québec, Lucie Rondeau, de même que la bâtonnière du Québec, Me Catherine Claveau.

« Et nous avons opté pour une formule complètement réinventée. Plutôt que les habituels discours protocolaires, j’ai animé la rencontre sous forme d’échanges sur des sujets d’actualité en posant aux juges et à la bâtonnière des questions qui intéressent les membres, des questions en lien avec leurs préoccupations », rappelle la bâtonnière sortante.

Les sujets n’ont pas manqué, de la santé psychologique des avocats jusqu’à la numérisation de la justice en passant notamment par l’avenir des audiences virtuelles, la prévention et le règlement des différends ainsi que le droit de la jeunesse.

« Ça a été apprécié, j’ai reçu d’excellents commentaires des membres, mentionne Me Prince. Pour moi, c’est une grande fierté, car je crois que les gens avaient envie de changement. Ça rendait l’échange plus vivant. Malgré le virtuel, cela amenait un côté humain parce qu’on pouvait voir les divers intervenants et leur personnalité. »

Plusieurs autres activités ont été mises de l’avant au cours de la dernière année, dont la Semaine nationale des victimes et survivants d’actes criminels qui a été soulignée avec une activité de formation sur les outils d’accompagnement. À cette occasion, l’enquêteur Gilbert Lemelin et la procureure Valérie Simard-Croteau ont traité de l’importance du chien de soutien de la Sûreté du Québec.

« Bref, on a réalisé beaucoup de choses.  On a pu aussi recevoir le sénateur Pierre J. Dalphond, c’est extraordinaire », exprime Me Ann Marie Prince, très satisfaite de la participation des membres et des commentaires reçus.

En s’adressant aux membres du Barreau d’Arthabaska lors de l’AGA, la bâtonnière sortante leur a témoigné sa reconnaissance. « Pour moi, ça a été un honneur de servir ma communauté juridique, affirme-t-elle. On m’a fait confiance. Pour moi, servir la communauté juridique d’Arthabaska, c’est le plus grand honneur que je ne pouvais avoir. Ce qui fait que j’ai accepté de redonner mon allocation de 5000 $ de bâtonnière. »

Elle en a fait profiter notamment la Fondation À Notre Santé et la Fondation jeunesse Mauricie-Centre-du-Québec.

Nouvelle bâtonnière

C’est une avocate de Drummondville, Me Élizabeth Jutras, qui prend le relais à titre de nouvelle bâtonnière du Barreau d’Arthabaska. 

Me Jutras entreprend son mandat placé sous le thème Un Barreau pour vous, pour tous. « Je souhaite autant m’adresser aux avocats qu’à la population. C’est important pour moi de soutenir les membres, mais aussi de tisser des liens avec la communauté, de redorer le rôle de l’avocat auprès de la population », a fait savoir l’avocate qui pratique principalement en droit de la famille, mais aussi en litige civil et commercial.

Son bâtonnat sera notamment ponctué d’activités de formation et de rencontres avec les membres. « Mais je veux aussi aller rencontrer les gens du public, les organismes qui travaillent en collaboration avec les avocats. Faire connaître aussi le rôle de l’avocat. Je veux rencontrer les gens. Je suis une personne très humaine qui aime les gens et le social. Je veux que mon mandat en soit teinté », a exprimé la nouvelle bâtonnière.

« Enfin le retour en présence et la fin du virtuel idéalement. Moi, je veux voir des gens en personne et serrer des mains. Je veux parler aux gens face à face et non plus derrière un écran », a conclu Me Jutras.

Le Barreau d’Arthabaska regroupe 260 membres répartis dans trois districts, Arthabaska, Drummond et Frontenac.