Loisirs de Victo : six municipalités signent malgré la hausse des coûts

«On n’avait pas le choix; on n’a rien ici», a déclaré le maire de Saint-Christophe-d’Arthabaska, Michel Larochelle, parlant de l’entente que la Municipalité vient de signer avec Victoriaville permettant à ses citoyens de fréquenter les services de loisirs de cette dernière. L’entente a lieu malgré le fait que la facture ait bondi, passant de quelque 500 000 $ à 882 922 $.

La Municipalité de Saint-Christophe-d’Arthabaska, celles de Saint-Albert (43 974 $), de Maddington Falls (3488 $), de Notre-Dame-de-Ham (3376 $), de Saint-Louis-de-Blandford (8605 $) et de Saints-Martyrs-Canadiens (1096 $) ont ainsi signé le même genre d’entente avec Victoriaville.

Les coûts varient selon le nombre d’utilisateurs des services victoriavillois; dans le cas de Notre-Dame-de-Ham, il s’agit d’une première. La plupart des factures ont augmenté, à la suite de l’étude qu’a menée la firme Raymond Chabot Grant Thornton ayant déterminé le coût réel des activités qu’offre Victoriaville en matière de loisirs.

Le maire de la ville centre, André Bellavance, s’attend à ce que d’autres municipalités signent aussi une entente de cinq ans. À ce jour, seule Saint-Samuel a signifié par résolution qu’elle ne comptait pas le faire. Cela fait en sorte que si ses citoyens décident d’utiliser tout de même des plateaux de Victoriaville, ils devront débourser 350 $ par personne et par inscription, ainsi que les frais d’inscription requis par l’activité.

La hausse des factures avait fait réagir les maires de Saint-Christophe-d’Arthabaska et de Saint-Albert le mois dernier, Michel Larochelle et Alain St-Pierre se questionnant tout haut sur l’éventualité de ne pas renouveler l’entente.

À Saint-Christophe, il avait d’abord été question d’une facture approchant 1 million $. Le maire Larochelle dit avoir eu de «bonnes discussions» avec les autorités victoriavilloises. «On a réussi à s’entendre pour un coût de 882 922 $ qui sera chaque année indexé de 1,5%, au lieu de 2,5% comme il avait été proposé au départ.»

Si le maire de Saint-Christophe a finalement renoncé à signer une entente avec Warwick comme il l’avait envisagé pendant un moment, c’est que la population de sa municipalité, particulièrement les enfants, fréquente les services de Victoriaville. Le maire ajoute que l’entente pourrait être rouverte dans deux ans «si les enfants de Saint-Christophe devaient prendre le chemin des écoles de Warwick», dit-il. Le maire de Saint-Christophe mise sur la hausse moyenne de 7% de la valeur de l’assiette foncière pour aider la Municipalité à absorber la hausse.

Du côté de Saint-Albert

À Saint-Albert, le maire St-Pierre admet qu’à la suite de la parution d’un article de La Nouvelle Union où il se questionnait tout haut sur la capacité de payer une facture de 115 000 $ – selon la première offre – pour les loisirs de Victoriaville, il a reçu beaucoup d’appels de citoyens inquiets de ne pouvoir continuer à fréquenter les plateaux de la ville centre, ce qu’ils ont l’habitude de faire.

Au moment de ses déclarations en octobre, les discussions étaient toujours en cours avec Victoriaville, précise-t-il. Il se réjouit de l’entente de cinq ans qui fixe à près de 44 000 $ la facture pour 2018 et à 75 000 $ en 2022. À ce jour, il en coûtait 13 000 $ à Saint-Albert pour permettre à ses citoyens de fréquenter les plateaux victoriavillois, ce qui était fort peu, admet-il.

M. St-Pierre soutient que les discussions ont été menées dans le respect mutuel. «Il est certain que considérant notre capacité de payer, il nous aurait fallu nous dissocier de la ville centre, s’il nous avait fallu payer 115 000 $.» Victoriaville aurait considéré le fait que 50% des 330 personnes de Saint-Albert qui utilisent ses services sont des abonnés de ses bibliothèques. «Et on a considéré le fait que nous avions aussi des sous à mettre dans nos infrastructures. Nous sommes situés à 10 minutes de Victoriaville, beaucoup de nos citoyens y travaillent. Victoriaville voulait nous garder et nous souhaitions continuer d’utiliser les services. Nous en sommes venus à faire des noces!»

Le maire St-Pierre ne le cache pas, les contribuables devront s’attendre à une hausse de leurs taxes foncières, précisant qu’à Saint-Albert une dépense de 16 000 $ représente un sou par cent dollars d’évaluation. Il souligne toutefois qu’à 0,58 $ par cent dollars d’évaluation, la taxe foncière se situe sous la moyenne.

«Abus de pouvoir»

À la période de questions, le citoyen victoriavillois Ghislain Tremblay estime que les factures imposées par Victoriaville aux municipalités avoisinantes s’apparentent à de l’«abus de pouvoir». Il estime que devrait plutôt être appliqué le principe de l’utilisateur-payeur.

Le maire Bellavance lui a répondu que c’était plutôt une question d’«équité», que Victoriaville ne forçait personne à utiliser ses plateaux et services et qu’il ne serait pas normal que les contribuables victoriavillois paient 100% des frais pour des infrastructures qu’utilisent des résidents d’autres municipalités.