L’excellence pour Josée Crête

L’enseignante Josée Crête a récemment reçu l’Ordre de l’excellence en éducation. En raison de la pandémie de la COVID-19, c’est la reconnaissance décernée en 2019 qui vient de lui être remise lors d’une cérémonie officielle à Québec.

Pour celle qui a œuvré de nombreuses années à titre d’enseignante au secondaire (jusqu’en juin 2019), mais qui a également mis sur pied le programme de musique de l’école secondaire Le boisé (et contribué à plusieurs autres harmonies), cette récompense est la plus élevée à laquelle elle pouvait aspirer même si elle s’empresse de dire qu’elle n’a jamais travaillé pour obtenir ce genre de prix. « Mais c’est une belle tape dans le dos qui vient clore ma carrière au primaire et au secondaire », confie-t-elle en entretien téléphonique.

C’est pour sa contribution et son engagement à faire rayonner l’éducation au Québec qu’elle se retrouve ainsi membre de l’Ordre de l’excellence en éducation.

Dans ce groupe sélect, il existe trois catégories : membre (comme Josée), membre distingué et membre émérite. D’ailleurs, lors de la cérémonie à laquelle Josée a reçu sa médaille, l’ancienne première ministre Pauline Marois a également été récompensée et est devenue membre émérite.

Cette importante reconnaissance n’arrête pas Josée Crête qui poursuit désormais son engagement, depuis 2020, au niveau universitaire. En effet, son ancien élève, Jonathan Bolduc, responsable du département de musique de l’Université Laval, l’a recrutée pour enseigner aux enseignants de musique. Tout d’abord, c’est en groupe qu’elle a commencé à donner le cours « propulser la musique et accroître sa résonnance », qui est désormais offert en individuel. « C’est plus simple puisque chacun a des projets et des défis différents », explique-t-elle. Elle continue ainsi à donner de son temps pour l’avancement des programmes de musique dans les écoles québécoises, ce à quoi elle croit et tient encore très fortement. 

En fait, elle aide ces enseignants à chercher et trouver du financement pour maintenir les programmes de musique, souvent laissés pour compte dans certains Centres de services scolaire puisqu’assez dispendieux à offrir. Mais aussi, elle les appuie dans la promotion de ces mêmes programmes qui doivent être connus si on souhaite qu’ils soient fréquentés. « J’aurais aimé avoir ce genre de coaching au début et même au milieu de ma carrière », mentionne-t-elle. Ainsi, elle redonne un peu au suivant de toute cette expérience qu’elle a acquise au fil des ans au Centre de services scolaire des Bois-Francs. « Ce n’est pas facile partout. Il y a des écoles où la musique disparaît », déplore-t-elle.

Pour Josée, cette façon d’appuyer les enseignants, qui passent par le même chemin qu’elle, est très stimulante. Elle aide des enseignants autant du secteur public que du privé, du primaire, secondaire, collégial et même universitaire. Pour elle, la clé du maintien de ces programmes de musique tient à deux points principaux : le financement et la promotion. « Il faut aider les profs de musique à défendre leur grille-horaire et les appuyer dans les défis pédagogiques », ajoute-t-elle.

Elle aurait bien pu, à son départ de l’école secondaire Le boisé, prendre une retraite bien méritée. Mais elle a voulu continuer pour la cause, mais aussi parce qu’elle voulait transmettre ses connaissances en la matière. Josée est d’ailleurs bien heureuse de la récente annonce du ministère de l’Éducation qui subventionnera les programmes à la hauteur de 27,5 M $. « Je faisais partie de ce comité », dit-elle avec fierté.

Le sous-financement de la musique dans les écoles demeure son cheval de bataille, mais elle a d’autres intérêts qu’elle met de l’avant. On peut en effet la voir au sein du conseil d’administration de Diffusion Momentum (qui gère le Carré 150 de Victoriaville), où elle agit maintenant à titre de vice-présidente. « C’est mon organisme chouchou », reconnaît-elle. 

En plus de tout cela, elle cuisine pour Thermomix et développe des recettes pour cet équipement qui a été pour elle une révélation il y a huit ans. Et comme si ça ne suffisait pas, elle est à créer un OBNL (organisme à but non lucratif) pour le Sentier des Pieds d’Or de Tingwick que sa maman, Antoinette Crête, gère depuis ses débuts. 

Elle a quitté, en octobre dernier, la Fédération des Harmonies et Orchestres Symphoniques du Québec (FHOSQ) après 20 ans d’implication, question de laisser la place à la relève. « Je travaille encore beaucoup, mais je suis moins stressée. Je serais malheureuse de ne rien faire », termine-t-elle.