Les pompiers maintenant équipés pour sauver les petites bêtes

VICTORIAVILLE. Bien souvent, des pompiers sortent d’une résidence remplie de fumée avec un animal de compagnie, chien ou chat, dans les bras sans pouvoir faire quoi que ce soit d’autre si la bête se trouve dans un piteux état. Dorénavant, plusieurs services d’incendie de la région pourront intervenir dans les cas de détresse respiratoire chez l’animal grâce à des masques à oxygène spécialement conçus pour les chats et les chiens.

Les pompiers de Victoriaville, Princeville, Warwick, Kingsey Falls, Tingwick, Chesterville, Daveluyville et Sainte-Eulalie disposent, depuis cet été, de ces équipements grâce à un don de la Clinique vétérinaire de Victoriaville, un don d’une valeur de plus de 1000 $.

Les vétérinaires de la clinique, ils sont près d’une dizaine, veulent protéger chiens et chats. «Avec ce don, nous voulons venir en aide aux animaux qu’on rencontrait à la clinique. Ils arrivaient en détresse respiratoire à la suite d’un incendie. C’est bien beau intervenir après, mais nous nous disions que nous pouvions les aider plus tôt», a expliqué le Dr Serge Loyer, vétérinaire et copropriétaire de la Clinique vétérinaire de Victoriaville.

Chaque année au Québec, 9000 incendies, en moyenne, éclatent dans des résidences. On estime ainsi qu’environ 3800 chats et 2300 chiens risquent d’être incommodés ou même gravement blessés lors d’un sinistre.

D’où l’importance du programme de don de masques, programme baptisé RéanimO2 pour réanimation des animaux avec de l’oxygène.

«Ce programme a vu le jour en 2006, une initiative du médecin vétérinaire, le Dr Michel Pépin, ex-chroniqueur à la télé. Et la Ville de Laval a été la première ville au pays à recevoir des masques», a indiqué le Dr Loyer.

Depuis, le projet a fait des petits. Pas moins de 285 masques ont été distribués dans près d’une centaine de casernes au Québec en raison de l’engagement de plus d’une soixantaine d’établissements vétérinaires. «Nous remettons un ensemble de trois masques pour intervenir selon la grosseur de l’animal. Ces masques, a précisé le Dr Loyer, se branchent sur une même bonbonne avec les mêmes tubulures dont se servent les humains.»

Le Service de sécurité incendie de Victoriaville a reçu deux ensembles alors qu’un ensemble de trois masques a été remis à chacun des sept autres services d’incendie des Bois-Francs et de L’Érable.

«Ces masques permettent aux pompiers, s’ils ont trouvé des animaux inconscients ou en détresse respiratoire, de les utiliser avec le même oxygène servant aux humains pour les réanimer avant qu’ils soient transportés à la clinique vétérinaire pour la continuité des soins», a souligné le médecin vétérinaire.

L’apport en air, dans le cas d’un animal inconscient peut, précise-t-on, faire toute la différence.

Le sauvetage de ces petites bêtes revêt une grande importance pour les sinistrés. «Un animal de compagnie fait partie de la famille pour bien des gens. Nos pompiers sortent régulièrement avec des animaux dans leurs bras. Si on peut les sauver, cela rend les familles un peu moins tristes», a fait valoir le directeur du Service de sécurité incendie de Victoriaville, Martin Leblond, tout en rappelant, bien sûr, que la priorité des pompiers demeure de sauver les vies humaines.

Les statistiques révèlent qu’au Québec, on compte près de 2,6 millions de chats et de chiens. «Ils méritent bien que l’on s’occupe d’eux de façon humaine lorsque l’exige la situation», notent les vétérinaires bien heureux de voir les services d’incendie accepter d’offrir le service qui a fait ses preuves ailleurs.

Depuis l’implantation du programme, les masques, selon le Dr Loyer, ont servi à sauver la vie de plusieurs animaux. Ces appareils ont notamment été utilisés avec succès, notamment à Granby, Saint-Hyacinthe, Trois-Rivières, Longueuil, Laval et Beloeil.