Les friches : des terres fertiles pour l’innovation

Identifiée comme l’une des priorités du Plan d’aménagement de la zone agricole (PDZA) de la MRC d’Arthabaska, la caractérisation et la mise en valeur des friches à potentiel agricole fait depuis 2019 l’objet d’un projet financé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ, Programme Territoires : Priorités bioalimentaires, volet 2).

Une friche se définit comme une terre abandonnée sans intention d’être cultivée, une terre non valorisée, sous exploitée, à faible valeur, dégradée ou en prairie naturelle. Elle se présente ainsi comme un état transitoire de la végétation entre l’agriculture et la forêt. Ces terres sont abandonnées pour différentes raisons : sol pierreux ou de faible qualité, terrain morcelé ou pentu, contrainte de temps, de ressources ou de coûts, rendement suffisant des autres cultures, etc. Bien que les données soient incomplètes et difficiles à documenter, il y aurait au moins 100 000 hectares de ces terres laissés en friche à l’échelle de la province du Québec.

Sur le territoire de la MRC d’Arthabaska, des 14 000 hectares de terre estimés en friche lors de l’élaboration du PDZA en 2016, 304 friches se qualifient pour des projets de remise en culture, dont 115 avec un fort potentiel. Ce projet se concrétise donc sous la forme d’un outil géomatique multifonctionnel permettant d’analyser l’évolution et l’état actuel des terres sur l’ensemble des municipalités de la MRC et par le déploiement d’une démarche participative pour la remise en culture de ces 1 829 hectares qualifiés.

Une prise de contact avec les propriétaires concernés aura ainsi lieu dans les prochaines semaines afin de sonder leur intérêt, comprendre les contraintes et les enjeux, mettre en place les moyens nécessaires pour dénouer ceux-ci et définir des projets adéquats en fonction des caractéristiques agronomiques et physiques de chacune de ces terres.

Ce sont donc 1829 hectares d’opportunités et d’occasions d’innover. Car outre leur potentiel agricole, ces terres sont une porte ouverte sur de nouvelles cultures (petits fruits émergents, produits forestiers non ligneux, élevages atypiques, etc.), de nouveaux modes de production et de remise en culture (collectifs, décentralisés, mutualisés, circularisés). Elles représentent également des possibilités d’aménagements aptes à accueillir une biodiversité et à favoriser l’attractivité paysagère de notre territoire, à ancrer nos aspirations et de nos valeurs territoriales.