« Les belles histoires » de la Maison Marie-Pagé

De belles histoires se vivent à la Maison de fin de vie Marie-Pagé du rang Pariseau à Victoriaville, témoignent le président du conseil d’administration, Daniel Mercier, et la directrice générale Nathalie Provencher.

Les commentaires élogieux des familles et des proches des résidents illustrent la qualité des soins et de l’accompagnement, de même que la bienveillance du personnel. « Une dame me disait récemment qu’elle se sentait comme une princesse dans un château. D’autres ont exprimé se sentir comme dans la salle d’attente du paradis », confie Nathalie Provencher.

Au cours de la dernière année, plusieurs ont manifesté par écrit leur appréciation, soulignant notamment l’atmosphère de respect, de douceur, de dignité et d’empathie ressentie, tout comme le calme et la sérénité qui y règnent.

Certains ont qualifié de service essentiel l’action de la Maison Marie-Pagé. « Des lieux d’humanité comme le vôtre dans notre monde si pressé sont plus qu’indispensables », peut-on lire.

D’autres saluent « le personnel génial » et les soins attentionnés et adaptés aux malades.

« Sans parler de vocation, il est plaisant d’accompagner les gens, de les côtoyer dans leurs dernières semaines de vie. Les personnes qui le font en ressortent avec une certaine richesse. L’expression est bonne, ce sont de belles histoires », exprime Daniel Mercier.

Besoin de main-d’œuvre et de bénévoles

Pour que les belles histoires se poursuivent et que l’établissement puisse continuer de mener à bien sa mission au bénéfice de la population des MRC d’Arthabaska et de L’Érable, les dirigeants de la Maison Marie-Pagé recherchent des employés, mais aussi des bénévoles.

La Maison a vécu, en mai, cinq départs pour diverses raisons, retraite et maladie, notamment. C’est beaucoup pour une équipe d’une vingtaine de personnes. La direction tend ainsi la perche aux infirmières, infirmiers, infirmières auxiliaires et préposé (es) aux bénéficiaires. « On sait que les gens sont fortement sollicités. Mais nous proposons un milieu de travail extraordinaire avec un nombre restreint de résidents, un maximum de 10. Le personnel peut ainsi prendre le temps de s’asseoir un peu, d’échanger avec eux. Il y a toujours quelqu’un d’accessible, de disponible », assure Daniel Mercier.

Il est vrai que la Maison Marie-Pagé n’offre pas les mêmes conditions de travail que la fonction publique. « Mais on n’en est pas si loin. Et nous proposons des salaires compétitifs », indique le président du conseil d’administration tout en invitant les travailleurs et travailleuses intéressés à ne pas hésiter à contacter Karine Fleury, la nouvelle directrice des soins infirmiers qui vient de succéder à Émilie Beauchesne en poste depuis cinq ans. « On invite donc des employés du domaine de la santé qui ont envie d’un autre milieu et qui souhaitent relever un nouveau défi. On a besoin de gens pour poursuivre notre mission. Nous autres, on œuvre en fin de vie et ces gens-là méritent qu’on s’occupe d’eux jusqu’à la fin », ajoute le président du conseil d’administration. On peut téléphoner au 819 604-9250 ou écrire à info@maisonmariepage.com.

La Maison Marie-Pagé, par ailleurs, compte sur l’engagement précieux de nombreux bénévoles. Avant la pandémie, on en dénombrait 150, leur nombre a même déjà atteint 160. Actuellement, quelque 125 personnes donnent de leur temps, et ce, à différents niveaux : à l’accueil, aux soins, à la cuisine, à l’entretien ménager et à l’entretien paysager.

L’établissement fonctionne par bloc de quatre heures. « As-tu quatre heures à donner pour une bonne cause? Si oui, on aimerait ça. Pour nous, ça fait une grande différence », confie Daniel Mercier, précisant qu’il s’accomplit quelque 300 heures de bénévolat par semaine à Marie-Pagé, soit près de 15 600 heures au cours de la dernière année.

La Maison prépare son recrutement automnal de bénévoles. On invite déjà les intéressés à se manifester et à communiquer avec la coordonnatrice des bénévoles, Maggie Aubert.

Une formation de 18 heures dispensée par le mouvement Albatros sera offerte à l’automne.

La Maison Marie-Pagé peut se targuer aussi d’attirer de jeunes bénévoles. « Nous avons accueilli récemment, pour sa première journée, une belle jeune fille de 19 ans, très dévouée et bonne, en plus. Ça m’émerveille chaque fois », confie la directrice générale Nathalie Provencher.

Retour sur la dernière année

Tout n’est pas simple avec la pandémie. L’année 2021-2022 a encore été difficile, mais moins que l’année précédente, observent Daniel Mercier et Nathalie Provencher.

Par chance, depuis l’arrivée de la COVID-19, jamais aucun résident n’a contracté le virus en deux ans de pandémie. « En soi, c’est une belle fierté. Les mesures sanitaires ont été appliquées à la lettre », note M. Mercier.

Après une période de grande tranquillité en début de printemps, avec un ou deux résidents à peine, la Maison Marie-Pagé a retrouvé son rythme. Presque tous les lits sont occupés. Une situation attribuable à la réputation de la Maison davantage connue dans la population, mais aussi à la fermeture temporaire des lits de soins palliatifs à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska.

Au cours de la dernière année, l’établissement a accueilli 101 personnes, 55 femmes et 46 hommes, provenant principalement de la MRC d’Arthabaska.

Comme elle le faisait avant la COVID, la Maison Marie-Pagé a organisé, à l’intention des familles, une commémoration des résidents décédés entre le 1er septembre 2020 et le 31 août 2021.

Plutôt qu’une cérémonie à l’église, la commémoration, adoptant une nouvelle formule, a été tenue à la Maison Marie-Pagé qui a fait faire des plaquettes avec le nom des défunts pour les installer dans le jardin commémoratif. « Cela a permis aux proches de revoir la Maison et de rencontrer l’équipe », signale Daniel Mercier.

« Les familles ont apprécié. En venant sur place, ça leur a permis en quelque sorte de boucler la boucle », renchérit Nathalie Provencher.

Par ailleurs, partie prenante du virage vert, la Maison Marie-Pagé a procédé à l’installation d’une double borne de recharge électrique. On l’utilise de plus en plus, constate-t-on.

Des projets

La Maison Marie-Pagé, bien gérée et en bonne santé financière, peut ainsi investir annuellement dans certains projets.

Ce qu’elle fera au cours de la prochaine année en procédant à l’agrandissement de son stationnement pour y ajouter 10 places.

Des travaux de réaménagement de l’entrée seront aussi effectués pour faciliter le travail des paramédics et des intervenants des salons funéraires avec les civières.

Ces projets nécessiteront des investissements d’environ 50 000 $. On consentira également une somme de 15 000 $ pour la climatisation de quatre chambres afin qu’elles puissent toutes être dotées d’un contrôle individuel. Une action pour s’assurer du confort des résidents.

À la Maison Marie-Pagé, tout est pensé en fonction du bien-être des résidents. On s’assure de leur faire profiter des aménagements paysagers réalisés par les bénévoles en les amenant à l’extérieur. « Ils peuvent profiter de la beauté des lieux. C’est la campagne en ville, ici », rappelle Daniel Mercier.

« Les résidents, en se retrouvant dehors, peuvent sentir le vent. Ça n’a pas de prix », confie Nathalie Provencher.

Oui, le personnel se fait accommodant pour les résidents. C’est notamment le cas pour les fumeurs. « Ça faisait longtemps qu’on n’en avait pas eu. Nous en avons deux ou trois depuis environ deux mois. Ils profitent de l’extérieur. Il y en a un qui sort une dizaine de fois par jour, toujours accompagné d’un bénévole. Cela ne pourrait pas se faire à l’hôpital », signale Mme Provencher.

« C’est leur dernier besoin, mentionne Daniel Mercier. C’est juste pour souligner à quel point nous sommes près des besoins des gens. On essaie toujours d’aller chercher le petit plus pour leur bien-être. »

Enfin, l’automne ramènera, pour une 9e année, la campagne de financement de la Maison Marie-Pagé qui prend la forme d’une vente de billets. Cette année, 15 000 billets ont trouvé preneurs permettant une récolte d’un peu plus de 100 000 $. Le gouvernement finance l’établissement à la hauteur de 75%, mais l’organisme doit combler la différence, ce qui se fait par cette campagne, mais aussi par les dons des familles et autres activités.

Enfin, un mot pour souligner que la Maison Marie-Pagé célébrera ses 10 ans d’existence en 2023-2024. « On soulignera l’anniversaire à grande échelle avec toute une programmation parce que bien des gens nous ont aidés. La population de la région et le milieu corporatif sont très généreux », conclut Daniel Mercier.