Les 3 Mousquetons veulent rouler et grimper le monde 

Jean-Christophe René et Éloi Larrivée (ils sont tous deux originaires de Ham-Nord), ainsi que le Montréalais Denis Bolduc se préparent à partir afin de réaliser la première étape de leur ambitieux projet intitulé « La route des sommets », dont l’objectif est de faire des randonnées à vélo et grimper les cinq plus hauts sommets de chaque continent.

C’est en Amérique du Sud, dès le 2 février, que la première étape de ce périple, qui devrait durer sept mois, prendra son départ. En effet, c’est alors que le trio, qui se fait appeler Les 3 Mousquetons, s’envolera vers Santiago, au Chili, afin d’amorcer cette aventure.

En entretien téléphonique, Jean-Christophe René a expliqué qu’il prépare depuis deux ans cette série de voyages qui lui permettra de voir le monde, autrement.

Il faut dire qu’il n’en est pas à son premier tour de vélo (de même pour ses collègues). En effet, en 2019, il a grimpé 25 montagnes en 110 jours en Europe, se déplaçant alors aussi en vélo. En 2020, avec la pandémie, c’est le Québec qu’il a pédalé, totalisant 2400 km de route et 650 km de randonnée. Des objectifs qu’il souhaite maintenant dépasser.

« Je veux sortir de ma zone de confort », lance-t-il simplement. C’est ainsi qu’avec ses deux camarades (qu’ils l’ont accompagné à tour de rôle en Europe), il est à voir aux derniers détails de ce premier de sept voyages qui lui permettront de rouler et grimper le monde.

Pour l’Amérique du Sud, comme pour les autres à venir, l’objectif est de grimper les cinq plus hauts sommets. Ces montagnes sont situées dans la cordillère des Andes, donc ils partiront par le sud, soit au Chili. Et pour se rendre d’une montagne à l’autre, ils utiliseront leur vélo. Cela représente 8000 km de route ou de sentier. Pour couronner le tout, c’est en complète autonomie (en camping sauvage) qu’ils vivront pendant ces sept prochains mois. « J’ai envie d’aller plus loin, de m’engager à fond et être autonome », confie Jean-Christophe.

Une belle façon, penseront plusieurs, de sortir véritablement de sa zone de confort parce qu’ils n’ont pas l’intention de passer par les grandes villes, mais bien d’utiliser des sentiers moins fréquentés. Et une bonne partie du trajet aura lieu dans des déserts d’altitude. « L’aspect le plus complexe dans tout ça c’est la logistique pour la nourriture et l’eau », admet-il. 

Pour cela, le trio envisage de pouvoir traîner l’équivalent de deux semaines de ravitaillement. En plus, il faut compter tout le matériel de survie. Ce sont donc environ 50 kilos de cargo, plus le vélo et le poids du cycliste-randonneur que chacun devra manœuvrer. « Mais pour le dernier, il devrait diminuer en cours de route », dit Jean-Christophe en riant.

En effet, il ne sera peut-être pas évident de se ravitailler. Les trois gars devront trouver des villages et se faire comprendre des gens du coin pour leurs besoins. La barrière de la langue (il y a plusieurs dialectes) devra être franchie.

Côté matériel, ils ont chacun un bivouac et sac de couchage, de quoi faire à manger et tout le matériel d’alpinisme (bottes, pics, cordes, etc.). Tout cela bien accroché sur les vélos de montagne, choisis pour leur robustesse. Le but sera de se rendre le plus haut possible avec les deux roues, avant de les laisser pour grimper, puis les reprendre après la descente pour se rendre à la prochaine montagne.

Une aventure écoresponsable

S’ils font l’aller et le retour (à une date indéterminée, mais en septembre) en avion, le reste du voyage sera écoresponsable. Et ils compenseront l’émission de gaz de l’avion par une plantation d’arbres. Le but est de montrer qu’il est possible de vivre avec des ressources restreintes. Jean-Christophe commence à être habitué à ce genre de vie (camping sauvage) puisqu’il se targue de n’avoir jamais, dans ses voyages, payé pour de l’hébergement. « Les seules dépenses seront pour la nourriture et les réparations de vélo », estime-t-il.

En commençant à Santiago, puis en remontant vers le nord, le trio bénéficiera des meilleures périodes pour faire les ascensions. Au départ, ils se donnent une semaine et demie à deux semaines pour se rendre au premier sommet, question de s’acclimater à l’altitude.

Il est certain qu’une telle aventure sera remplie d’imprévus et de belles histoires qu’ils pourront raconter au retour. « J’y pense depuis deux ans à ce voyage », partage Jean-Christophe.

Plusieurs défis se présenteront sûrement pour l’équipe. « Nous allons être isolés, donc pour la planification du ravitaillement, ce sera compliqué », dit-il encore. Même chose pour les communications. Ils ne savent pas où et quand ils auront accès à du réseau Internet ou encore des lignes téléphoniques pour donner de leurs nouvelles à leur famille. Mais ils ont tout de même un appareil de géolocalisation (spot) qui permettra d’indiquer, chaque jour, où ils sont rendus. « Mais l’objectif serait de faire, si possible, des publications chaque semaine », espère-t-il. Ainsi, tous pourront suivre les aventures. Un autre défi sera celui d’être plusieurs mois loin de leurs proches, avec qui il sera probablement difficile d’avoir des contacts.

Le but ultime, l’Himalaya

Le premier des sept voyages n’est pas encore commencé, mais Jean-Christophe indique déjà que le but ultime, la dernière étape, sera de grimper les montagnes de l’Himalaya. Il voudrait bien réussir à faire une grande randonnée par année, lui qui a aujourd’hui 24 ans. « Je n’ai pas envie d’attendre, mais il peut se passer bien des choses », dit-il avec réalisme.

Financement

Même s’ils réduisent les frais à sa plus simple expression, le premier périple nécessite quand même, pour chaque participant, un investissement évalué entre 10 000 et 12 000 $. Pour cela, ils ont élaboré un plan de commandites auquel les entreprises peuvent participer. Pour le grand public, ils offriront des articles promotionnels, dont tous les profits iront à la Fondation santé globale qu’ils souhaitent appuyer. Celle-ci permet d’éduquer les jeunes à de saines habitudes de vie par la pratique régulière d’activités physiques, axées principalement sur le plein air.

Une grande randonnée, donc, avec des objectifs à réaliser pour Les 3 Mousquetons, mais qui permettra également d’aider une cause qui leur tient à cœur. On peut les suivre sur Facebook (3 Mousquetons), Instagram (3mousqueton) ou communiquer par courriel à 3mousqueton@gmail.com.