Le sport électronique fait sa place à La Samare

Le sport électronique n’est pas encore une option offerte à la polyvalente La Samare de Plessisville, mais il s’inscrit depuis deux ans au nombre des activités parascolaires à l’école, comme le volleyball ou le badminton par exemple.

« Je trouvais que notre école était bien représentée au niveau sportif et qu’elle avait aussi une belle réputation au niveau culturel avec ses troupes de théâtre, qu’il s’agisse de La Relève ou de la Troupe Ensemble, mais qu’on manquait d’attrait pour les jeunes qui tripent en arrière d’un ordinateur », explique Christian Tremblay, prof depuis sept ans à La Samare.

« Mon objectif consiste vraiment à rassembler tous ces jeunes et de leur offrir une plateforme dans laquelle ils peuvent interagir ensemble, développer un sentiment d’appartenance à leur école et briller dans un domaine qu’ils ont de l’intérêt », fait valoir M. Tremblay.

Avec tous les démons qui tournent autour du « gaming », l’instigateur du projet voulait être sûr d’offrir une activité parascolaire bien encadrée. « Tous les jeunes qui s’inscrivent à l’activité doivent signer un contrat d’éthique depuis cette année. Je suis moi-même un gars de sport qui prône les saines habitudes de vie. Ils ne sont pas laissés à eux-mêmes dans leur jeu vidéo. Il faut aussi qu’ils voient qu’ils sont capables de se développer dans un autre environnement. »

« Chaque semaine, mes joueurs doivent se soumettre à 45 minutes supplémentaires d’exercices physiques en dehors de leur cours d’éducation physique et me ramener une passe E-sport signée par leurs parents confirmant qu’ils ont bien rempli cette condition afin d’avoir accès au local de jeu. En faisant partie de l’équipe, les jeunes ont également accès gratuitement pour l’année à la salle de musculation de l’école. Ils peuvent aussi réserver un gymnase sur l’heure du midi et s’adonner à un sport quelconque », indique l’enseignant. « Les jeunes doivent aussi limiter leur temps de jeu à la maison. Ça fait également partie du contrat », ajoute-t-il.

« J’ai démarré avec une quinzaine d’élèves l’an dernier et cette année ils sont 25, tout secondaire compris. Et ça fonctionne bien », de poursuivre M. Tremblay. « Les jeunes peuvent jouer trois midis par cycle de neuf jours entre midi et 13 h et un soir tout de suite après l’école jusqu’à 18 h, ce qui représente environ trois heures par semaine. Ils arrivent avec leur lunch et mangent sur place tout en pratiquant en même temps. »

L’activité parascolaire n’offre actuellement qu’un seul jeu aux participants, soit League of Legends, un jeu de stratégie en équipe dont le but est de détruire la base ennemie. « Je souhaiterais qu’on puisse élargir l’offre à d’autres jeux comme Rocket League et Overwatch qui se pratiquent dans d’autres écoles. Je crois que cela pourra se faire au fur et à mesure que le matériel informatique s’améliorera », de dire celui qui apprécie déjà toute l’implication de la direction de l’école pour avoir fourni les ordinateurs, les locaux et assurer le soutien informatique.

« De deux équipes l’an dernier, j’en compte trois cette année qui font partie de la Ligue secondaire de sport électronique (LSSE). « Les jeunes ont beaucoup de plaisir et sont fiers eux aussi de faire partie des Pionniers de La Samare pour représenter leur école. Ils trouvent ça cool de pouvoir jouer contre d’autres écoles. Ce n’est pas juste de pratiquer. On joue ensemble, on monte des stratégies et ça leur donne une motivation de plus de venir à l’école », croit M. Tremblay.

Emmanuel Fortier de Plessisville, élève de secondaire 3, en est à sa deuxième année dans le sport électronique parascolaire. Il raconte que sa participation à l’activité lui permet de mieux gérer son temps passé à l’ordinateur. Il considère que le contrat d’éthique est une bonne idée pour inciter les participants à respecter une bonne hygiène de vie et à faire aussi de l’activité sportive. « Pour ma part, je suis des cours de karaté. Un de mes amis s’est tourné vers le patinage. De plus, nous avons un accès gratuit à la salle d’entraînement de l’école. »

D’ici quelques années, Christian Tremblay aimerait bien suivre la formation dispensée à l’Université du Québec à Trois-Rivières sur l’immersion du sport électronique en milieu scolaire afin de pouvoir proposer d’intégrer le E-sport à la polyvalente parmi les options, comme le hockey scolaire. « Je sais que je vois gros, mais j’aime mieux viser trop haut », conclut-il laissant entendre que le E-sport bien encadré peut donner une autre couleur à la polyvalente La Samare.