Le SIUCQ en action : quand la fiction devient réalité, ou presque!

VICTORIAVILLE. Des membres du Service d’intervention d’urgence Centre-du-Québec (SIUCQ) de la MRC d’Arthabaska ont vécu une expérience enrichissante, samedi matin, en participant, croyaient-ils, à une opération de recherche qui se voulait plutôt une simulation.

L’exercice a mobilisé, non seulement le SIUCQ, mais aussi la Sûreté du Québec et le Service de sécurité incendie de Victoriaville.

Vers 7 h 30, les téléavertisseurs des bénévoles du SIUCQ les sollicitent pour rechercher une personne disparue de l’hôpital au cours de la nuit.

Une personne malade, un individu souffrant de la maladie d’Alzheimer et non-violent.

«Dans le scénario élaboré, la Sûreté du Québec, ayant besoin d’effectifs supplémentaires, a décidé de recourir au SIUCQ. Nos bénévoles ignoraient qu’il s’agissait d’une simulation. Nous avions un grand territoire à couvrir, l’hôpital, l’arrière du Complexe Sacré-Cœur et du centre communautaire d’Arthabaska», a expliqué René Houle, le directeur des opérations du SIUCQ.

La Sûreté du Québec, représentée par le lieutenant Jocelyn Descent, gestionnaire de recherche terrestre dans le district Mauricie-Centre-du-Québec, avait établi un poste de commandement dans le stationnement du palais de justice.

«La SQ nous y avait conviés pour nous exposer la situation. On a dispersé nos équipes pour tenter de retrouver le disparu, a expliqué René Houle. On a retrouvé certains indices, comme la jaquette bleue dans le secteur de la rue Poisson près de la station de pompage, ou encore la casquette rouge dans le sentier derrière les terrains de tennis du centre communautaire.»

Une fois la victime retrouvée gisante au sol dans le sentier derrière le centre communautaire, on a fait appel aux pompiers victoriavillois avec leurs équipements pour transporter l’homme jusqu’à l’ambulance où l’attendaient les paramédics d’Urgence Bois-Francs.

Au cours de l’opération, des bénévoles ont rencontré certains citoyens, les questionnant à savoir s’ils n’avaient pas aperçu la personne disparue.

Un groupe de coureurs dans le secteur a repéré l’individu, ce qui a mené à la fin de l’intervention.

Quelque temps auparavant, toutefois, un événement imprévu a amené les responsables de la simulation à réagir rapidement. Une citoyenne a constaté l’individu au sol et a alerté des représentants de l’Ambulance Saint-Jean présents au centre communautaire où se tenait un tournoi de volleyball.

Un constat positif

Appelé à commenter le déroulement de l’exercice, le directeur des opérations du SIUCQ a qualifié le bilan de très positif. «Pour moi, c’est vraiment positif, nous sommes vraiment contents du déroulement. Bien sûr, il y a toujours des ajustements à apporter. Mais, à mon avis, l’aspect le plus positif se trouve dans la communication entre la SQ, le SIUCQ et la Service de sécurité incendie», a indiqué René Houle.

La simulation, a-t-il dit, a nécessité une préparation d’environ trois semaines. «Un tel exercice a son importance. Un jour, on fera appel à nos services (c’est d’ailleurs déjà arrivé), et nous devons, pour obtenir un travail adéquat, pour savoir quoi faire et suivre les consignes de la Sûreté du Québec qu’on vient supporter», a expliqué M. Houle.

Le gestionnaire de recherche terrestre, le lieutenant Jocelyn Descent, aussi directeur du poste de la SQ de la MRC de Bécancour, dresse aussi un portrait somme toute positif. «En général, ça a bien été pour des gens ne possédant pas l’expertise et l’expérience. Les communications aussi ont bien fonctionné», a-t-il commenté à la suite de la simulation qui a pris fin vers 11 h 15, devant des bénévoles étonnés d’apprendre qu’il ne s’agissait que d’un exercice.

À ces membres du SIUCQ, le lieutenant Descent leur a expliqué son rôle, la raison pour laquelle, par exemple, les bénévoles ne sont pas requis sitôt une disparition signalée.

«La première chose à faire consiste à évaluer qui on cherche et comment on le cherche. On doit d’abord dresser le profil. Il s’agit de mon rôle avant d’entreprendre les recherches, a-t-il souligné. Dans la réalité, il ne sert à rien de mettre trop rapidement des gens sur le terrain.»

De plus en plus, a observé le lieutenant Descent, les policiers font face à des cas de disparition concernant des personnes vulnérables. «La seule façon de retrouver ces personnes, ce sont les ressources sur le terrain. Il faut mettre du monde, mettre des yeux sur le terrain», a signalé le policier, saluant la présence à Victoriaville de bénévoles organisés comme ceux du SIUCQ. «C’est important que vous pratiquiez, que vous regardiez ce qu’il y a à faire et comment on le fait, parce que, lorsque vous arrivez sur les lieux, vous ne devez pas avoir l’air d’un groupe qui ignore ses fonctions», a confié le gestionnaire de recherche terrestre.

L’état-major du SIUCQ avait aussi une expertise à aller chercher au centre de coordination, selon le lieutenant Descent. «Les décisions se doivent être bien prises et il faut être capable d’expliquer la décision retenue. Je les ai emmenés aussi à être en mesure de travailler en équipe avec nous», a-t-il noté.

L’exercice vécu, estime le policier, constitue une étape de plus vers une accréditation en recherche et sauvetage, un long processus toutefois qui peut s’échelonner sur une période d’un an ou deux. «Avec le SIUCQ, on a fait ce qu’on pouvait, comme des sentiers, des rues, des parcs, des endroits carrossables. Nous ne pouvions aller dans le bois puisque nous ne possédions pas l’équipement adéquat. Cela requiert des lunettes de protection en plus de répondre à une foule de normes de la CSST», a précisé le lieutenant Jocelyn Descent.

Même si l’état-major du SIUCQ s’attendait à l’implication d’une vingtaine de bénévoles, le policier, lui, s’est dit satisfait de la réponse de la douzaine de membres ayant répondu à l’appel.

«Par un samedi matin, je me disais que ce serait beau si on comptait sur deux ou trois bénévoles. Je suis satisfait», a-t-il fait savoir.

L’une des bénévoles a qualifié de «privilège» le fait d’avoir vécu l’expérience.

Du côté du Service de sécurité incendie, le capitaine à la prévention et à la sécurité civile, Denis Gauthier, a bien apprécié aussi ce qu’il a vu. «Notre rôle consiste, une fois la victime localisée et sécurisée, à la transporter jusqu’à l’ambulance. Nous n’avons pas comme mission d’effectuer du ratissage et des recherches en forêt. Notre travail se limite à soutenir et à assurer le transport de la victime», a-t-il précisé.

Pour effectuer ce travail, les pompiers disposent d’un véhicule tout terrain, de type côte à côte, muni d’un traîneau de secours pour les sauvetages hors route. «La Ville a répondu ainsi à une recommandation du Protecteur du citoyen», a confié le capitaine Gauthier.

Les sapeurs interviennent uniquement sur le territoire de la Ville de Victoriaville, à des endroits plus difficilement accessibles comme certains sentiers du mont Arthabaska, du réservoir Beaudet ou du parc Terre-des-Jeunes, par exemple.

Ailleurs, dans la MRC d’Arthabaska, les pompiers de Warwick continuent d’offrir ce service de sauvetage hors route.