Le parc Victoria décoré d’arbres tricotés

VICTORIAVILLE. Pas un hasard, non! On a profité, mardi après-midi, de la Journée internationale de la jeunesse, célébrée le 12 août, pour dévoiler, au parc Victoria, le fruit d’un projet particulier, un projet intergénérationnel auquel ont participé des adolescents et des membres du Cercle des fermières d’Arthabaska. Les participants ont ainsi tricoté des arbres de ce parc du centre-ville de Victoriaville, mais aussi, pourquoi pas, quelques parcomètres.

Victoriaville étant le berceau du développement durable, on a utilisé de la laine recyclée pour réaliser ce projet rendu possible grâce à l’entente de développement culturel conclue entre la MRC d’Arthabaska, la Ville de Victoriaville et le ministère de la Culture et des Communications du Québec.

«L’idée de ce projet a commencé à germer en février. Et on l’a terminé en posant les tricots vendredi dernier et ce matin (mardi)», a indiqué Marie-France Dupuis de la Politique jeunesse qui a fait appel à l’artiste réputée Andrée-Anne Laberge.

«Marie-France m’a approchée pour réaliser un projet d’art intergénérationnel qui permettrait un transfert de savoir. J’ai soumis l’idée d’un projet de tricot urbain. Ce genre de truc se fait notamment en Angleterre, à Montréal et dans d’autres grandes villes. J’ai proposé l’idée d’emballer les arbres puisque les arbres ont une place importante dans ma création», a expliqué Andrée-Anne Laberge.

 

De 20 à 30 jeunes de 12 à 15 ans et fréquentant le Club Ado ont pris part au projet aux côtés de membres du Cercle des fermières d’Arthabaska.

«Il y avait un intérêt pour créer un projet intergénérationnel permettant un transfert de savoir aux jeunes. Et on a constaté l’engouement du tricot revenir à la mode», a précisé Marie-France Dupuis.

Et l’art urbain intéresse l’artiste Andrée-Anne Laberge. «Je m’intéresse à l’art urbain, a-t-elle confié, c’est-à-dire amener l’art dans un espace public pour y apporter de la vie, de la couleur. Cela enjolive le parc et permet le transfert de connaissances. La participation a été au-delà des espérances. Et puis, on sent déjà l’appréciation des gens.»

L’artiste aurait bien aimé que tous les arbres du parc puissent recevoir leur décoration. «On aurait voulu faire la forêt au complet, mais il faut être réaliste, le tricot, c’est long», a observé Andrée-Anne Laberge.

L’expérience a emballé et même étonné les membres du Cercle des fermières. «Tous les jeunes voulaient tisser, même les garçons étaient enthousiastes. Cela nous a étonnés, a confié la présidente Jocelyne B. St-Cyr. Nous sommes très heureuses que la Ville nous ait sollicitées parce que nous avons comme objectif de nous impliquer dans les organisations, particulièrement auprès des jeunes.»

Le Cercle des fermières, qui célèbre d’ailleurs ses 75 ans cette année, a fourni le matériel nécessaire en plus de dispenser les différentes techniques de tricot. Le projet a mobilisé six membres.

Le projet a été intégré au calendrier du Club Ado. Les jeunes participants s’adonnaient au tricot en après-midi le mardi.

Cet aspect intergénérationnel a plu aux participants. «Le projet prend ainsi tout son sens, sa valeur réelle. Ce projet de tricot a permis de tisser des liens», a fait valoir l’artiste Andrée-Anne Laberge qui a adoré son expérience. «Le fait de collaborer à un projet créatif est toujours intéressant pour un artiste. Ce projet, a-t-elle noté, a constitué une belle opportunité de travailler avec les deux générations. Et les jeunes m’ont surprise et touchée. J’ai été surprise de voir leur intérêt, leur enthousiasme et leur engouement pour le tricot.»

Un tel projet se veut une belle façon de créer des liens entre les générations. «Aujourd’hui, malheureusement, les deux générations, en général, communiquent peu. Il est intéressant que l’art puisse rejoindre les générations», a confié l’artiste renommée.

Une autre membre du Cercle des fermières a également fait remarquer que ce projet a réussi à faire tomber certains préjugés à l’endroit des jeunes. «Il y a, en eux, une création qui ne demande qu’à être allumée.»

Tous les intervenants aimeraient bien que ce projet puisse avoir une suite l’an prochain. «On aimerait bien le reconduire, a signalé Marie-France Dupuis. On verra aussi la réaction des citoyens.»

On se fait cependant rassurant au cas où certains s’inquiètent. La démarche ne représente aucun danger pour la santé des arbres sélectionnés.

«Tout est fait pour durer le temps que ça demeure beau», a dit Mme Dupuis.