Le niveau de littératie s’améliore dans la région, mais l’écart se creuse avec Montréal

Le niveau de littératie des Québécois s’est amélioré partout au Québec entre 2016 et 2021 révèle la mise à jour d’une étude de la Fondation pour l’alphabétisation conduite par l’économiste Pierre Langlois.

Le pourcentage de la population âgée de plus de 15 ans qui n’atteint pas le niveau 3 en littératie s’est amélioré de 1,4% dans l’ensemble du Québec passant de 53% en 2016 à 51,6% en 2021 alors qu’on note une amélioration de 1,9% dans l’agglomération de Montréal qui a vu le taux passer de 48,2% à 46,3%.

Dans le Centre-du-Québec, le pourcentage de la population âgée de plus de 15 ans qui n’atteint pas le niveau 3 en littératie est passé de 58% en 2016 à 56,9% en 2021 pour une amélioration de 1,1%.

Dans la MRC d’Arthabaska, ce pourcentage est passé de 57,8% à 56,8% pour une amélioration de 1% alors que dans la MRC de L’Érable, qui demeure néanmoins celle avec les plus graves problèmes de littératie dans le Centre-du-Québec, ce pourcentage est passé de 60,9% à 59,6% pour une amélioration de 1,3% pour la même période entre 2016 et 2021.

Le niveau 3 en littératie correspond notamment à la capacité de comprendre des textes plus longs et denses, puis à en interpréter correctement le sens ou encore, à effectuer des liens adéquats entre les différentes idées qu’il contient.

L’étude fait notamment ressortir que la cadence de rattrapage de plusieurs régions est moins rapide que prévu et est nettement insuffisante pour suivre le rythme de la progression montréalaise et de ses périphéries. La différence entre l’agglomération de Montréal et le Québec était de 4,8% en 2016 et s’est accentuée à 5,3% en 2021.

L’étude attribue principalement cette problématique à l’actuelle pénurie de main-d’oeuvre qui entraîne une entrée plus précoce sur le marché du travail et au vieillissement de la population qui limite la croissance du profil scolaire de plusieurs MRC. Le tout pendant que la région métropolitaine bénéficie quant à elle de la présence des pôles universitaires et de l’arrivée d’une immigration spécialisée.

C’est un véritable fossé qui se creuse en matière de scolarité et de littératie entre les populations de Montréal et celles des régions éloignées alors que la proportion de personnes sans diplôme atteint un creux de 15 % à Montréal, alors qu’elle est du double dans plusieurs municipalités régionales de comté (MRC).

La Fondation pour l’alphabétisation perçoit dans ces résultats l’urgence de renforcer les efforts permettant d’améliorer les compétences en littératie au Québec. Il faut s’affairer à réduire le décrochage scolaire notamment chez les garçons, à encourager la fréquentation collégiale, à améliorer le profil de littératie des élèves des écoles de métiers et des centres professionnels, ainsi qu’à mettre en place une stratégie nationale de formation continue en milieu de travail.