Le Cégep accouche de sa toute nouvelle planification stratégique

L’exercice a nécessité un an de travail, de réflexion et de consultations. Tous ces efforts ont mené à l’élaboration et à l’adoption par le conseil d’administration de la planification stratégique 2022-2027 du Cégep de Victoriaville.

Le fruit de tout ce travail vient d’être présenté, lundi après-midi, à la communauté collégiale, aux membres du personnel et aux partenaires externes rassemblées dans la salle de groupement de l’établissement.

Cette planification stratégique quinquennale comporte trois mots-clés, trois grandes orientations : mobiliser, inspirer et développer.

Un cégep qui se mobilise pour l’accessibilité, la réussite et la persévérance aux études supérieures; un cégep qui inspire bien-être, fierté et sentiment d’appartenance; et un cégep qui se développe de façon durable.

Ces orientations s’accompagnent d’objectifs stratégiques à développer au cours des cinq prochaines années.

Le Cégep conserve aussi sa mission : Meliora paramus. Ce qui signifie une institution d’enseignement supérieur qui prépare un avenir meilleur par une formation qualifiante et des services favorisant le développement intégral des étudiants, mais aussi par des activités de recherche, de service-conseil et de coopération contribuant au rayonnement régional, national et international.

Les valeurs institutionnelles ont aussi fait l’objet d’une réflexion. « Après consultations, nos cinq valeurs, la réussite, l’humanisme, le dépassement de soi, l’innovation et le développement durable n’ont pas changé. Elles restent d’actualité et les gens y adhèrent fortement », constate le directeur général du Cégep, Denis Deschamps.

Travail d’équipe

Cette planification stratégique est l’aboutissement d’une grande aventure, expose le directeur général. « À l’automne, on a tenu des consultations Web auprès du personnel et des élèves. On leur a demandé quelles étaient les forces et faiblesses du Cégep. On leur a demandé s’ils adhéraient toujours aux cinq valeurs institutionnelles, si on devait les garder, les actualiser. On leur a demandé de nous dire ce qu’ils souhaitaient pour le Cégep de Victo et s’ils avaient des buts grandioses et hautement audacieux. »

Ces sondages Web ont connu une bonne participation, tant des élèves (entre 115 et 280) que des membres du personnel (de 115 à 130).

Des rencontres d’une demi-journée ont aussi été tenues sur les buts hautement audacieux et grandioses, mais aussi sur la réussite avec l’ensemble du personnel touchant de près ou de loin à la réussite des élèves. « Notre plan stratégique, c’est aussi le plan de réussite du Cégep. Il comporte des éléments en lien avec la réussite des élèves », indique Denis Deschamps.

À l’hiver 2021, la consultation s’est étendue aussi aux partenaires externes, à savoir les universités, le Centre de services scolaire, la Ville de Victoriaville, la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR), la Chambre de commerce et d’industrie Bois-Francs-Érable (CCIBFE), les MRC d’Arthabaska et de l’Érable. Huit rencontres individuelles ou collectives ont été tenues avec 32 organisations différentes. « On leur a demandé, pour vous, c’est quoi le Cégep de Victo? On est qui, nous? Qu’est-ce qu’on devrait faire pour être encore attractif et pour mieux répondre aux besoins afin d’être encore mieux enraciné dans la communauté et mieux répondre aux défis que nous avons dans notre ville et dans notre région? Vraiment, ça a été de fichues de belles rencontres! Les gens nous ont dit à quel point ils étaient fiers, qu’ils avaient un fort sentiment d’appartenance au Cégep et qu’ils le trouvaient important pour le développement de notre communauté », confie Denis Deschamps qui y voit là une « marque de confiance extraordinaire pour la communauté collégiale et pour ce qu’on fait au Cégep avec nos jeunes et avec nos centres de recherche ».

Actions à venir

Le développement du Cégep de façon durable comporte différentes actions en faveur de l’environnement. « On réalisera bientôt un audit sur les émissions de gaz à effet de serre. On veut savoir au Cégep ce qu’on génère comme GES avec nos bâtiments et la circulation qu’on engendre. On veut avoir le portrait actuel pour poser des gestes et s’améliorer et faire en sorte que dans cinq ans on ait diminué nos émissions et améliorer notre empreinte », indique Denis Deschamps.

Le développement passe aussi par l’offre de logements étudiants abordables. « On travaille là-dessus avec d’autres partenaires, dont la Ville, mais on regarde aussi les opportunités pour le développer nous-mêmes au Cégep sur nos terrains », signale-t-il.

Le Cégep continuera aussi à travailler sur son positionnement international, ayant la capacité d’accueillir encore plus que les 130 étudiants étrangers actuels.

Par ailleurs, comme l’établissement mijote différents projets de transformation et  de réfection, les autorités envisagent l’aménagement d’espaces lumineux, attrayants et polyvalents. « On va vouloir favoriser l’accessibilité universelle, rendre nos lieux plus attrayants pour nos jeunes, mais aussi pour la communauté, pour la ville. On veut que la ville vienne encore davantage dans nos installations sportives. Faire en sorte également que les étudiants aient le goût de demeurer au Cégep toute la journée plutôt que de rapidement retourner chez eux, dans leur appartement, dans leur chambre, souligne le DG. On aime ça qu’ils demeurent au Cégep, mais pour ce faire, il faut qu’on ait des lieux qui soient le fun. »

Le Cégep, on le veut inspirant. « On veut aller plus loin dans le sentiment d’appartenance, on veut que les gens s’identifient au Cégep de Victo peu importe dans quel pavillon ils étudient. On veut que les gens s’approprient le Cégep, ses installations, ses terrains, ses bâtiments. On veut un lieu animé, avec de beaux espaces, pour que les gens aient le goût de venir, peu importe leur âge », plaide Denis Deschamps.

À l’image de la société qui évolue, le Cégep entend s’ouvrir davantage à la diversité, non seulement chez les étudiants, mais également du côté du personnel puisqu’on a observé un effritement depuis 10 ans avec des départs à la retraite. « On réfléchit même à la possibilité de recruter à l’international », signale le directeur général.

Confronté à l’important défi de rehausser le niveau de scolarité de la population, le Cégep, selon Denis Deschamps, doit devenir plus accessible. « Il faut donner le goût aux jeunes et moins jeunes de venir se former au Cégep », insiste-t-il. Et cela passe notamment par une offre accrue des programmes. « Diversifier notre offre de formation est un élément-clé », soutient M. Deschamps.

Travailler sur l’enjeu de réussite des élèves, particulièrement les garçons, et aider davantage les étudiants en situation de handicap, en troubles d’apprentissage, neurologiques ou autres constituent d’autres défis à relever pour la direction et le personnel.

De plus, on souhaite favoriser une participation plus active des élèves à des projets de recherche. « Que nos départements soient encore plus près de nos quatre centres collégiaux de transfert technologique. Les programmes de subventions l’encouragent fortement et on se dit qu’il y a de fichues belles expériences à vivre pour nos élèves et nos enseignants à travailler en recherche », affirme Denis Deschamps.

Pour mener à bien les initiatives de la planification stratégique, le Cégep a mis de côté près d’un million $. Hormis ce montant, la direction s’est déjà mise en branle en embauchant notamment une conseillère à la vie étudiante et au développement durable et une aide pédagogique individuelle (API) pour favoriser l’accueil, l’intégration et fournir des stratégies de réussite aux étudiants internationaux.

Bref, le DG du Cégep se dit satisfait du dénouement de tout ce travail de réflexion, « content du bébé ». « C’est un peu comme un auteur-compositeur-interprète qui sort son album, ou un réalisateur qui lance un film. On en est fier, mais après, il appartient aux autres et on veut le travailler avec l’ensemble de la communauté collégiale », exprime-t-il.

Bien sûr, chacun des objectifs s’accompagne d’indicateurs et de cibles, dont certaines restent à travailler. « On veut vérifier, dans cinq ans, si on a atteint nos objectifs. On se reverra en 2027 pour voir ce qu’on a réalisé, mais je suis confiant. Ce sera un beau voyage au cours des cinq prochaines années », conclut Denis Deschamps.