Le BLITSS souligne la journée mondiale du SIDA

L’équipe du BLITSS (Bureau de lutte aux infections transmises sexuellement et par le sang) a souligné, jeudi, sous le thème « Allumons les chandelles », la Journée mondiale du SIDA.

En présence de membres et de partenaires réunis dans la salle Everest du complexe Cara, le BLITSS a tenu un moment de recueillement en mémoire de nombreuses personnes décédées.

On a affiché leur prénom, allumé une chandelle, pendant que le prêtre David Vincent, qui, au préalable, a formulé une prière, lisait de courtes phrases évocatrices, parfois même poétiques.

La rencontre a aussi accordé une place à Luc, un membre du BLITSS depuis 2004. Ne pouvant être présent, il a quand même livré son témoignage par le truchement d’une vidéo.

« Malgré les difficultés vécues, il n’en reste pas moins un modèle. Il a traversé plusieurs étapes pour en arriver où il en est. Je m’accroche à cela dans mon parcours d’intervenante avec le désir sincère que tous nos membres puissent retrouver la paix en lien avec leurs différents enjeux », a souligné l’intervenante Valérie Plourde en présentant Luc.

L’homme âgé de 60 ans a notamment confié qu’à la suite de son diagnostic de séropositivité reçu le 27 février 2002, il a dû faire un choix : celui de continuer négativement ou positivement. Il aurait pu se laisser aller, mais il ne l’a pas fait. Gros fumeur, il a cessé le tabagisme. Pesant alors 250 livres, il a perdu beaucoup de poids. Et il a commencé la course à pied qui est devenue son sport préféré. Il court en moyenne 30 km par semaine. « Je trouve que j’ai une meilleure qualité de vie », a-t-il dit tout en se considérant chanceux.

État de situation

Le BLITSS a profité de la rencontre pour exposer un état de situation concernant le VIH SIDA. « La transmission du VIH est encore active au Québec. Il est primordial d’unir nos voix et nos forces afin de continuer la prévention et l’intervention si on veut atteindre les objectifs et mettre fin à l’épidémie d’ici 2030 », a fait savoir la directrice par intérim du BLITSS, Mylène St-Pierre.

Il y a encore beaucoup à faire, a-t-elle noté, tout en précisant que l’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ) révélait, dans son récent rapport, que le nombre de nouveaux diagnostics est encore trop élevé pour une infection qu’on peut prévenir de manière ciblée et efficace. « Ce qui met en lumière le travail de prévention, d’information et d’intervention qui reste à faire auprès de la population en général et de la clientèle », a soutenu Mme St-Pierre.

Pourtant, malgré tout le chemin à parcourir, certains décideurs ont coupé les vivres, a déploré la directrice du BLITSS.

Santé publique Canada a annoncé en juillet 2021 la fin du financement quinquennal. « Ça fait mal pour un organisme comme nous. Concrètement, c’est

500 000 $ qu’on perd pour les cinq prochaines années, a-t-elle exposé. Ce financement nous permettait d’intervenir directement en prévention auprès de notre clientèle-clé. On est donc en recherche active de financement. On va poursuivre nos actions, on travaille fort, mais c’est ardu de trouver le financement. »

Des bonnes nouvelles

La directrice par intérim du BLITSS réservait quand même de bonnes nouvelles aux participants en leur faisant part d’intéressantes avancées survenues en lien avec le VIH SIDA.

L’une concerne la charge virale. On a découvert que le VIH est intransmissible lorsque la charge virale est indétectable. « Quand on dit que la charge virale est indétectable, c’est qu’elle ne peut plus transmettre le VIH lors de relations sexuelles à d’autres partenaires, même en l’absence de protection. C’est une avancée très significative, a fait valoir Mylène St-Pierre. Cela permet d’enlever beaucoup de discrimination, dont la crainte de côtoyer une personne aux prises avec le VIH au quotidien. Et ça permet aussi aux couples d’avoir des enfants, de concevoir, de donner naissance à un enfant sans qu’il y ait de transmission de part et d’autre entre partenaires ou au bébé. »

Mais la directrice insiste pour rappeler la clé en matière de prévention. « La base de prévention du VIH demeure le dépistage. C’est le nerf de la guerre, a-t-elle souligné. On doit tester le maximum de personnes pour que le maximum de personnes connaisse leur statut. »

L’arrivée de l’autotest, comme deuxième avancée, vient aussi, dit-elle, faire une belle différence dans le monde du VIH SIDA. « C’est simple et d’une efficacité à plus de 99%. On peut le comparer à un test de grossesse, à l’exception que ce n’est pas l’urine qui sera testée, mais une goutte de sang », a-t-elle expliqué.

Au départ, le BLITSS en achetait pour en distribuer. Mais bonne nouvelle, depuis peu, l’organisme s’est vu octroyer un financement pour l’obtenir gratuitement et le distribuer ainsi à plus grande échelle.