L’AQANU fête ses 50 ans, contre vents et ravines

C’est officiellement le 28 novembre 1972 qu’est née l’Association québécoise pour l’avancement des Nations unies (AQANU). Initié par les Victoriavillois Roland Gingras et Robert Arsenault (et le Montréalais Pierre Dextraze), le groupe n’a cessé depuis ce temps de soutenir des projets en Haïti ainsi qu’à organiser des activités d’éducation à la coopération internationale. Tout cela contre vents et ravines (cours d’eau en créole).

L’organisation, qui a une antenne dans les Bois-Francs, est toujours bien vivante. D’ailleurs, plusieurs membres, qui sont toujours impliqués, ont même dirigé le groupe national au fil du temps et ont toujours cette lumière dans les yeux lorsqu’ils parlent de ce qui est réalisé en Haïti. En effet, Ricardo Dorcal, Huguette Turcotte-Laflamme et Reginald Sorel, ont tous trois déjà présidé l’AQANU nationale et continuent à y contribuer.

Il faut savoir que l’organisme à but non lucratif a comme particularité d’être, depuis ses débuts, essentiellement maintenu par des bénévoles ainsi que la générosité des donateurs. Sa façon de réaliser des projets est également particulière puisqu’elle se fait toujours avec des groupements de paysans ou des organisations installées à l’extérieur des villes, donc en rapport direct avec les gens. « Nous sommes des gens ordinaires qui aidons du monde ordinaire, selon les besoins », a rappelé Robert Arsenault.

Cela a permis à l’AQANU, en 50 ans, de soutenir plus de 270 projets, ce qui représente des investissements de 7,3 millions $. Et malgré la situation difficile qui règne depuis quelque temps dans ce pays des Antilles, l’aide se poursuit. Par exemple, le groupe des Bois-Francs travaille en collaboration avec Solidarité des jeunes de Thomonde à une initiative de renforcement de la filière caprine (grâce à une contribution de 35 000 $ de la fondation Roncalli). Il s’agit en fait de procéder à l’installation d’équipements, à la formation et l’achat de chèvres pour élevage, qui permettront à une quarantaine de familles de renforcer leurs revenus et d’obtenir une source de protéines. Le nouveau président de l’AQANU Bois-Francs, agronome et Haïtien d’origine, Richardson Eugène, confirme que ce projet représente un espoir pour les paysans de cette région d’Haïti. Même son de cloche pour Ricardo Dorcal qui a vécu en Haïti jusque dans sa vingtaine et qui a de la difficulté à comprendre comment son pays d’origine a pu en arriver au point actuel. « C’est une situation très triste », ajoute Richardson Eugène dont les parents habitent toujours là-bas, ce qui l’inquiète sans cesse.

Si au cours des 50 dernières années plusieurs membres de l’AQANU se sont rendus à de multiples reprises dans le pays pour aider, cela est impossible aujourd’hui. L’organisme poursuit néanmoins sa mission, toujours grâce à une partenaire québécoise d’origine (Agathe Pellerin) qui est sur place pour s’assurer que l’argent envoyé, par phases, est utilisé aux fins prévues. 

Cela peut être des projets de culture ou d’agriculture ou encore de scolarisation. D’ailleurs, Annick Racine et Sylvain Chartier (AQANU Bois-Francs) s’occupent depuis quelques années du soutien aux études en organisant des parrainages de gens de la région qui payent les frais de scolarité de jeunes d’Haïti. 

Afin de poursuivre sa mission, l’organisme a toujours besoin d’aide financière. À ce sujet, Reginald Sorel mène actuellement la campagne annuelle de financement du Club des 100, sollicitant des dons de 100 $. On peut y contribuer, sans crainte, par le site www.aqanu.org/dons/. En effet, il ne faut pas hésiter à appuyer l’AQANU à aider des gens qui en ont véritablement besoin. « Nous ne les abandonnerons pas », insistent les gens de l’AQANU Bois-Francs.