L’APTS MCQ dénonce les conditions d’hébergement des ados

Depuis plusieurs mois, l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux en Mauricie-et-Centre-du-Québec exprime ses inquiétudes quant à la surpopulation vécue dans les Centres de protection et de réadaptation pour les jeunes et les mères en difficulté d’adaptation Edgar-Laforest de Drummondville et Charles-Édouard-Bourgeois de Trois-Rivières.

L’organisation considère que la situation est suffisamment grave pour compromettre la sécurité et le bien-être des jeunes. « Cette situation m’attriste profondément. On laisse de jeunes garçons et de jeunes filles âgés de 12 à 17 ans, dans des conditions qui ont un impact négatif sur leur réadaptation, mais aussi sur leur développement. Nous sommes extrêmement inquiets puisque malgré nos interventions, aucune amélioration concrète n’est annoncée », dénonce Véronique Neth, présidente de l’APTS Mauricie-Centre-du-Québec.

Plusieurs jeunes hébergés dans ces établissements doivent vivre entre deux paravents avec un simple rideau pour conserver leur intimité. Leur « chambre » comprend un lit et une table de chevet en plastique avec des tiroirs. De plus, on a transformé plusieurs salles fonctionnelles comme la salle d’entrainement, les salles de répit et la cafétéria des employés pour les transformer en dortoirs rudimentaires. Ces conditions ne seraient pas acceptables dans des ressources de type familiales et pourtant le CIUSSS MCQ les tolère en centre de réadaptation.

« Ces jeunes ont été séparés de leur famille et vivent des moments extrêmement difficiles. Il serait bien que les gestionnaires, les directeurs et les ministres se demandent s’ils accepteraient les mêmes conditions pour eux-mêmes ou pour leurs enfants. Est-ce que cette situation permet vraiment le respect de la dignité? Poser la question c’est y répondre », a ajouté Mme Neth.

Après plusieurs démarches de l’APTS auprès du CIUSSS MCQ, du ministère de la Santé et des services sociaux et du cabinet du ministre Carmant, la situation perdure. On dit qu’il n’existe pas de solutions sinon que d’espérer une diminution des besoins. Pourtant, le syndicat avait déjà interpellé l’établissement par rapport à cette problématique à l’été 2020 et a proposé des solutions. Après plusieurs démarches comprenant des lettres envoyées au Directeur de la protection de la jeunesse, au président-directeur général du CIUSSS MCQ, au ministère de la Santé et des Services sociaux, aux ministres Dubé et Carmant, au premier ministre François Legault et aux députés responsables des dossiers de la santé et des services sociaux des partis d’opposition, ces jeunes se trouvent encore dans les mêmes conditions et rien n’est prévu pour éviter que

cela perdure.

« Une adolescente a passé plus de six mois dans ce type d’hébergement. On nous dit que cette situation est temporaire, mais elle est la même depuis mai 2020. Quand ça fait deux ans qu’une situation existe et que rien n’est prévu pour la changer, on peut dire qu’elle est permanente. Toutes nos solutions ont été repoussées du revers de la main. Pour le bien-être de ces jeunes, il est primordial d’apporter des changements rapidement », conclut Pascale Leclair-Gingras, représentante nationale APTS pour la Mauricie et le Centredu-Québec.

À propos de l’APTS

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) regroupe et représente quelque 60 000 membres qui jouent un rôle indispensable au bon fonctionnement des établissements du réseau, dont environ de 5500 en Mauricie et au Centre-du-Québec. Nos membres offrent une multitude de services en matière de diagnostic, de réadaptation, de nutrition, d’intervention psychosociale et de soutien clinique et de prévention, autant de services qui s’adressent à l’ensemble de la population.