La SPAA accueille 14 chiens errants d’Obedjiwan

On avait entendu parler en 2017 des chiens sauvés en Corée, destinés à être mangés, puis accueillis par la Société protectrice des animaux d’Arthabaska (SPAA). Cette fois, ce sont 14 chiens errants de la communauté autochtone d’Obedjiwan qui ont été envoyés d’urgence à Victoriaville.

La surpopulation canine dans certaines communautés nordiques entraîne différentes problématiques, dont la malnutrition des chiens, qui provoque l’agressivité des animaux. En outre, puisqu’ils vivent à l’extérieur des maisons, ils se reproduisent à une vitesse trop rapide pour la capacité d’adoption de la population.

«Dans notre région, les chiens errants sont des chiens qui se sont perdus ou ont été abandonnés. Ils n’ont pas le temps de se reproduire, car on les retrouve, on les retourne à leur propriétaire ou on les stérilise puis on les met en adoption. On connait ce problème de surpopulation plutôt chez les chats», commence Marie-Josée Roy, directrice générale de la SPAA.

Étant donné l’absence de services vétérinaires suffisants dans les communautés autochtones, des cliniques de stérilisation sont organisées par l’organisme Chiots nordiques. «À ce moment-là, ils stérilisent le plus d’animaux possible en quelques jours», résume Mme Roy. Il s’avère important de préciser que l’organisation répond avant tout à des besoins identifiés par les décideurs locaux.

Et lorsqu’il fait – 50 degrés, il incombe de trouver un logis aux animaux non réclamés. L’organisme déniche alors des familles d’accueil pour ces chiens. «Quand ils font affaire avec nous, ils savent que nous avons des protocoles d’adoption, mais également de soins à apporter. On donne tout ce qui peut exister contre les parasites, par exemple. Ici, tous les animaux reçoivent des vermifuges. Mais puisque ceux-là mangent parfois de la viande crue, des petites bêtes, on en fait plus», précise la directrice. La SPAA se charge aussi de leur état de santé général et de remettre en bonne forme ceux qui sont blessés.

L’arrivage du 9 février compte 11 adultes et trois chiots. «Il s’agit de chiens qui n’ont pas été mis en cage, ni maltraités. Ils sont pratiquement parfaits» de dire Marie-Josée Roy. Le hic, c’est que par manque de nourriture, certains ont dû tuer d’autres animaux pour survivre.

Plusieurs cas

Au cours des deux dernières années, la SPAA a accueilli une cinquantaine de chiens par l’entremise de Chiots nordiques. «Ceux qui ont été adoptés sont des chiens de famille extraordinaires. Même s’ils ont été laissés à eux-mêmes, ce ne sont pas des chiens qui s’enfuient», observe-t-elle.

Actuellement, la SPAA ne vit de pas surpopulation canine, d’où son ouverture à donner son concours à d’autres organismes dont la mission correspond à la leur. «En cette période de froid, il meurt beaucoup de chiens. Ce ne sont pas tous des huskies. Tous ceux qui nous arrivent de là sont croisés. Certains ont du Golden et d’autres ressemblent à du Rottweiler», révèle la directrice.

Les chiens d’Obedjiwan ne seront pas mis à l’adoption avant trois semaines afin de respecter toutes les étapes du protocole. La SPAA, fondée en 2007, a une capacité d’accueil approximative de 70 chiens, en comprenant la salle d’adoption, et d’une centaine de chats. «Nous avons des gens de partout qui viennent adopter, pas seulement de Victoriaville. Nous donnons toutes les informations afin que la personne sache dans quoi elle s’embarque. Par exemple si un chien jappe beaucoup.» Enfin, Marie-Josée Roy rappelle qu’on n’adopte pas un animal par pitié, mais bien pour la vie.