La réouverture de l’urgence, une nécessité à Plessisville

Un comité de citoyens de Plessisville travaille depuis près d’un an et demi à la réouverture des soins de première ligne jadis assurés par le CLSC de L’Érable à Plessisville.

L’objectif est de créer un « Centre de santé régional » rattaché à la MRC de L’Érable, ouvert sept jours/semaine et 24 heures par jour, et financé par le ministère de la Santé et des Services sociaux afin de répondre aux lacunes existantes du système de santé actuel dans le territoire qui dessert jusqu’à 32 000 habitants.

Marcel Dumont, Josée Demers, Richard Côté, Jules Bellavance, Jacques Labrecque, Éric Chartier, Alain Brassard et Joannie Lamothe sont les membres du comité qui a développé ce projet pilote de centre de santé régional qui a obtenu l’aval des maires de la MRC de L’Érable et l’appui du député d’Arthabaska.

Une première rencontre entre les représentants du comité du Centre de santé régional de L’Érable et les représentants du CIUSSS de la Mauricie-Centre-du-Québec s’est déroulée le 13 juin dernier avec la participation du député Lefebvre faisant suite à l’envoi du document de 30 pages au bureau du ministre de la Santé le printemps dernier.

Cette rencontre, qualifiée de constructive par le comité, lui a notamment permis de présenter son projet pilote qui vise une éventuelle réouverture progressive de l’urgence au CLSC de L’Érable dans les anciens locaux de la rue Saint-Calixte qui sont présentement occupés en partie pour des soins médicaux.

« L’ouverture de notre urgence est devenue une nécessité afin de répondre au besoin de plus en plus criant de l’ensemble de la population de notre grande MRC de L’Érable », a indiqué en conférence de presse l’ancien juge à la cour municipal et membre du comité, Jules Bellavance, précisant que ce projet s’inscrit parfaitement dans les grands critères énoncés par le ministre de la Santé, Christian Dubé.

« C’est un projet très novateur et nécessaire pour répondre à tous nos besoins. Les gens ont de la difficulté à obtenir des soins de première ligne », a renchéri le docteur Marcel Dumont qui fait aussi partie du comité. « Il répond, entre autres, aux urgences mineures en plus de répondre immédiatement aux personnes qui n’ont pas de médecin de famille », ajoute-t-il, notant au passage qu’il y a plus de 11 000 personnes dans notre région qui n’ont pas de médecin attitré.

Selon le comité, le monde des affaires a aussi besoin de ce service afin de pallier, entre autres, au manque de main-d’œuvre et améliorer la rétention des travailleurs tout en favorisant leur embauche. « À titre d’exemple, nous n’avons qu’à penser que lorsqu’un employé doit s’absenter pour des raisons d’accidents de travail où pour accompagner un membre de sa famille malade, il se doit de recevoir un service de consultation rapide afin de minimiser son absence du travail. C’est ce que l’on appelle l’accessibilité à l’urgence de première ligne », d’indiquer M. Bellavance.

« La réouverture de l’urgence au CLSC-CHSLD de L’Érable est un complément à nos GMF de Plessisville et de Princeville et contribuera à décongestionner l’urgence de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska ainsi que celles de Thetford Mines et Fortierville tout en diminuant les heures d’attente », a poursuivi M. Dubé signalant que des gens peuvent attendre facilement jusqu’à 12 heures avant de retourner chez eux sans même avoir pu consulter un médecin.

M. Bellavance a précisé que le comité du Centre de santé régional de L’Érable s’attend à obtenir d’autres nouvelles du CIUSSS par rapport à son projet pilote vers la fin de l’été et a laissé savoir qu’il tiendra la population au courant de tout nouveau développement dans ce dossier.

« Le premier ministre souhaite une régionalisation, veut l’implication des régions dans plusieurs secteurs, dont le domaine de la santé, et notre projet répond à ça. Nous allons tout mettre en œuvre, avec l’appui de la population, pour convaincre le ministre Dubé du bien-fondé de notre projet afin qu’il puisse prendre forme l’automne prochain et connaître ses premiers balbutiements en 2023 », d’indiquer M. Dumont.

 

La structure

 

Dans le document présenté au ministère, la structure du projet pilote du Centre de santé régional de L’Érable prévoit au niveau des ressources humaines requises l’intégration de sept médecins omnipraticiens à temps plein et cinq à temps partiel.

Elle prévoit aussi la présence de cinq infirmières cliniciennes à temps plein et trois à temps partiel, trois infirmières praticiennes, un pharmacien (10 heures semaine), un physiothérapeute à temps plein, un technicien en travail social à temps plein, un travailleur de rang à temps plein, deux travailleurs de rue à temps plein, deux secrétaires à temps plein et trois téléphonistes.

La structure comprend aussi un poste de directeur régional et un poste de secrétariat à temps plein, le tout chapeauté par un conseil d’administration formé d’élus de la MRC de L’Érable, de représentants des usagés (population), de représentants des professionnels (travailleurs), de représentants d’organismes sociaux et de représentants d’entreprises.

 

Des avantages indéniables

 

Pour le comité, les avantages sont indéniables, qu’il s’agisse de l’accessibilité à des soins de première ligne (avec ou sans médecin de famille), du rapprochement de la population aux services de santé de première ligne, de la présence d’un point de chute ouvert 24 heures par jour, sept jours par semaine, ou encore pour la diminution du délai de traitement et de prise en charge des malades, le désengorgement des services de 2e ligne (type hospitalier) et pour soulager les urgences voisines (Arthabaska, Thetford, Fortierville).

La pharmacienne et membre du comité, Josée Demers, estime que la mise en place du projet pilote de Centre de santé régional de L’Érable permettrait de rassurer la population. « Nous comptons une clientèle dans la région de L’Érable assez âgée qui vit beaucoup d’insécurité en raison de la situation actuelle sans oublier les jeunes mamans avec leurs enfants qui ne sont pas toutes en mesure de se rendre à l’urgence comme celle d’Arthabaska. Quand on sait que l’on peut avoir une réponse à nos besoins, ça va sécuriser notre population », a-t-elle conclu.