La région accouche d’un fonds pour soutenir les projets durables

Une mobilisation régionale a mené avec quatre partenaires fondateurs, les villes de Victoriaville et Plessisville,  les caisses Desjardins des Bois-Francs et de L’Érable et l’entreprise Sani Marc, à la mise sur pied d’un levier financier pour supporter des projets en développement durable, le Fonds Écopropulsion piloté par la Corporation de développement durable (CDD).

Cet accélérateur de projets a été officiellement lancé, mercredi après-midi, à l’Hôtel Le Victorin, en présence de nombreux intervenants du milieu.

Un tel fonds se pointe alors que le récent rapport du GIEC évoque un scénario pessimiste tout en soulignant qu’il est encore possible d’éviter les pires conséquences en agissant essentiellement sur l’élimination des combustibles fossiles et en soutenant des efforts d’adaptation aux changements climatiques, que ce soit au niveau collectif ou individuel. « Les auteurs du rapport soutiennent que toutes les actions sont nécessaires, aussi petites soient-elles, pour nous aider à s’adapter à cette réalité. En fait, le futur dépend de nous », a fait valoir la directrice générale de la CDD, Jacinthe Roy, fière de la mise en place, dans ce contexte, « d’un projet qui nous permet d’unir nos forces régionalement et de créer un levier financier pour passer à l’action en développement durable ».

« Par ce fonds, nous visons l’accélération et la mise en place de projets ayant un impact positif sur l’environnement et la communauté. Pour y arriver, nous soutiendrons l’émergence d’actions concrètes en octroyant des subventions aux entreprises et aux organismes à but non lucratif (OBNL) souhaitant aller de l’avant avec des projets en développement durable », a-t-elle précisé.

Concrètement, le Fonds Écopropulsion, dotée d’une enveloppe de 405 000 $ pour trois ans (2022, 2023 et 2024), se déploie sur le territoire des MRC d’Arthabaska et de L’Érable et s’adresse aux organismes à but non lucratif (OBNL) et aux entreprises. Les projets retenus pourront bénéficier d’une aide financière maximale de 10 000 $.

Pour obtenir une subvention, quatre critères d’admissibilité ont été établis, à savoir l’organisation ou l’entreprise doit être légalement enregistrée et incorporée, posséder un établissement et exercer principalement ses activités dans les MRC d’Arthabaska et de L’Érable et présenter un projet en développement durable.

Pour être admissibles, les projets, a expliqué la conseillère en développement durable, Clémentine Freire, devront viser minimalement l’un des principes du développement durable de la loi provinciale en la matière.

Les projets, a-t-elle exposé aussi, peuvent couvrir un large éventail et prendre diverses formes. « Comme des projets de sensibilisation aux comportements écoresponsables, des initiatives visant à assurer le mieux-être des communautés ou encore pour la mise en valeur et la préservation des milieux naturels », a-t-elle souligné.

Il pourrait s’agir aussi de la réalisation d’études menées par des experts en lien avec la gestion de l’énergie en vue d’équipements plus performants et plus propres. Des projets de recherches et de développement, des projets favorisant la réduction des gaz à effet de serre, des projets en lien avec la gestion des matières résiduelles et l’économie circulaire ou bien des projets pour renforcer les pratiques d’achat ou d’approvisionnement responsables, comme l’achat local, et d’autres favorisant la consommation responsable. Bref, les exemples dans le domaine ne manquent pas.

Point culminant

Pour le président de la CDD, Christian Héon, la mise en place de ce nouveau fonds représente en quelque sorte le point culminant de 12 ans d’efforts de la CDD qui travaille « à soutenir les entreprises et les organisations dans l’intégration du développement durable ». 

Il a souligné le caractère particulier de ce projet régional développé à la fois avec des partenaires privés et publics, grâce à l’ouverture des gens de la région. « C’est assez unique. On s’est assis avec les partenaires en leur expliquant qu’on souhaitait créer un fonds pour régler des problèmes qu’on a identifiés.

Le démarrage du fonds a aussi été rendu possible grâce à la participation du ministère de l’Économie et de l’Innovation », a-t-il indiqué, tout en se disant fier de la mobilisation autour du projet. « On avait besoin de réunir nos forces pour travailler à des solutions afin de s’adapter aux changements. De nombreux jeunes, a-t-il noté, sont très écosensibles et craignent de ne pas avoir d’avenir. D’où la grande importance de tels projets, d’une mobilisation de la région pour le développement durable. C’est extrêmement important pour nous, mais surtout pour notre avenir, et celui de nos jeunes. » 

Appels de projets

Les entreprises et OBNL souhaitant obtenir une aide financière doivent déposer leurs demandes en remplissant le formulaire disponible sur le site du Fonds Écopropulsion à l’adresse fondsecopropulsion.ca.

Un premier appel de projets d’une durée de six semaines est en cours jusqu’au 25 mai. Un deuxième appel viendra à l’automne.

« Nous analyserons l’admissibilité de chaque demandeur. Ensuite, un comité de sélection, formé de cinq experts dans les domaines économique, social, entrepreneurial et environnemental, analysera chacun des projets en fonction d’une grille d’analyse établie et comportant de nombreux critères. Le comité formulera ses recommandations au comité d’approbation composé de trois administrateurs de la CDD qui retiendra les projets selon les pointages obtenus », a expliqué Clémentine Freire.

Les partenaires

Le maire de Victoriaville, Antoine Tardif n’a pas manqué de saluer pareille initiative. « Bravo à toute l’organisation de la CDD qui multiplie les initiatives et qui, une fois de plus, propose une façon innovante de soutenir les projets verts à Victoriaville et dans toute la région. Pour la Ville, il s’agit d’un moyen concret de soutenir l’innovation. J’espère que des projets mobilisant émergeront de ces investissements qui permettront encore de faire rayonner la région en environnement », a-t-il exprimé.

Rappelant que le développement durable fait partie du plan stratégique de la Ville et que, depuis 2015, de nombreuses actions concrètes en ce sens ont été posées, son homologue de Plessisville, Pierre Fortier, a soutenu qu’il était tout naturel pour la Ville de s’allier à un tel projet régional. « L’union fait la force. La Ville juge essentiel et pertinent de créer des synergies et des collaborations régionales, a-t-il confié. Pour résoudre les problèmes environnementaux et sociaux, il n’y a pas de frontière. Comme pour la gestion de la pandémie, des efforts collectifs doivent être faits. En tant que partenaires, nous souhaitons influencer les entreprises et organisations de notre territoire pour soutenir le mouvement écoresponsable dans la région. »

Desjardins ne pouvait non plus rater pareille occasion de s’impliquer, a fait savoir la présidente de la Caisse Desjardins de L’Érable, Isabelle Noël, tout en mentionnant que, depuis plus de 30 ans, le développement durable et la nécessité d’agir sur les changements climatiques sont inscrits dans l’ADN de Desjardins. « L’importance du soutien que nous accordons au fonds démontre concrètement la proactivité de Desjardins pour stimuler le passage des organisations du territoire vers une économie plus verte. Nous souhaitons stimuler l’émergence de solutions innovantes et diversifiées afin de résoudre des problématiques sociales et environnementales », a-t-elle lancé.

Enfin, le vice-président et directeur général, division piscine et spa chez Sani Marc, Patrick Couture, a qualifié le projet de novateur et a insisté sur l’importance de l’innovation. « L’innovation, c’est essentiel pour se démarquer et pour survivre. il faut mettre l’accent sur l’innovation. Chez Sani Marc, chacun des nouveaux produits auxquels on réfléchit, on souhaite leur faire prendre le virage vert, mais il y a une culture à changer. Dans cette optique, plus on a des projets, plus il y a des implantations et de nouvelles idées, plus cela facilitant pour tous », a-t-il observé.