La réalité augmentée au service des élèves et des entreprises

Les lunettes Hololens, ce sont elles qui permettent la réalité augmentée (ou réalité mixte). Ce nouvel outil d’apprentissage profitera aux élèves du diplôme d’études professionnelles (DEP) Électromécanique de systèmes automatisés du Centre intégré de formation et d’innovation technologique (CIFIT) du Centre de services scolaire des Bois-Francs (CSSBF), mais aussi aux entreprises de la région.

Enseignants et coordonnateurs, Stéphane Girard et François Manningham, ont fait la démonstration de cette technologie en fin de journée, mercredi, à des représentants du monde de l’éducation. Ils répéteront l’expérience aujourd’hui (jeudi) devant quelque 130 personnes d’une cinquantaine d’entreprises et des élus.

Cette technologie permet l’intégration d’hologrammes dans le champ de vision des élèves qui, superposés aux appareils, les guident et facilitent l’apprentissage.

« En portant les lunettes Hololens, un peu comme une lunette de soleil, on continue de voir l’environnement réel, les gens et les machines autour. Mais on vient intégrer un hologramme pour ajouter des informations, pour complémenter l’enseignement. Ça peut-être très pertinent d’avoir cet outil-là pour aider à comprendre. On dit réalité augmentée parce qu’on ajoute des choses dans la réalité. Parfois, on l’appelle réalité mixte, car on a quelque chose de pas vrai dans un environnement bien réel », explique Stéphane Girard. 

L’équipe du CIFIT dispose de 11 lunettes Hololens et les logiciels nécessaires à leur utilisation, des équipements acquis au coût de 55 000 $.

Les enseignants font valoir les nombreux avantages de cette technologie. « L’outil facilite l’acquisition des compétences et des connaissances. Cela facilite la compréhension quand l’information virtuelle est placée dans son contexte. Ce n’est plus juste une théorie. Avec les lunettes, tu vois l’information et tu l’appliques », souligne François Manningham.

La technologie, ajoute-t-il, augmente aussi la motivation des élèves et leur permet d’obtenir une rétroaction immédiate. « En posant un geste, tu le sais tout de suite si ça fonctionne ou non. »

Au CIFIT, les enseignants utilisent l’outil avec leurs élèves pour le dépannage à distance et l’acquisition de données. « Il s’agit d’un outil pédagogique vraiment intéressant et très attrayant puisqu’il facilite le transfert de connaissances. Les élèves voient leur expérience d’apprentissage complètement rehaussée », exprime Isabelle Cantin, directrice des centres de formation professionnelle du CSSBF.

Dans le milieu industriel, la réalité augmentée permet différentes procédures pour cadenasser, des procédures d’assemblage, de dépannage, de montage et de démontage de pièces, entre autres.

Dans une simulation proposée à l’auditoire, Stéphane Girard accompagnait, à distance, un collègue enseignant se trouvant dans l’usine pour l’aider à remettre un équipement en marche en faisant notamment apparaître une flèche lui indiquant le bouton à appuyer pour la mise en place de la machine en mode maintenance. 

Une telle aide à distance, fait-on valoir, représente un grand avantage pour les entreprises, comme Machinex, par exemple, qui vend un peu partout dans le monde.

En cas de pépin, plutôt que d’envoyer un spécialiste sur place, l’expert peut demeurer à Plessisville et aider au dépannage à distance. 

Si une personne qualifiée ne peut apporter son aide à distance, une autre solution existe. « Avec la lunette, on peut rendre une personne autonome pour effectuer des interventions sur une machine en suivant la démarche de procédures préalablement programmée, explique Stéphane Girard. On vient placer des hologrammes un peu partout dans l’environnement pour indiquer la marche à suivre. On dispose d’une fenêtre avec la description de ce qu’on doit faire. »

L’entreprise Machinex utilisera bientôt cette technologie. Et d’autres le feront aussi. « On a mis beaucoup de temps à intégrer et à s’approprier cette technologie. On veut que les gens sachent que c’est accessible. On va offrir des formations pour accompagner les entreprises », précise Stéphane Girard.

Au total, une dizaine d’entreprises à ce jour ont manifesté leur intérêt. « Les entreprises, indique Stéphane Girard, ont un grand intérêt pour cette technologie et y voient plein d’avantages. Dans le contexte de manque de main-d’œuvre, ce qu’elles souhaitent, c’est que leur personne compétente puisse se fendre en quatre. On a maintenant l’outil pour le faire. On va les former, leur montrer comment ça fonctionne. »

La réalité augmentée fonctionne bien, comme l’a démontré Stéphane Girard en évoquant l’expérience menée avec un enfant de sixième année. « On lui a fait faire le tour de l’usine. Il y avait cinq pannes. Avec les lunettes Hololens, en moins de cinq minutes, il nous a indiqué physiquement où se situaient les pannes sur les machines. »

En plus des explications et des simulations exposées, l’équipe du CIFIT a prévu une période d’expérimentation pour les gens présents qui, à travers six stations, ont pu faire l’essai des lunettes Hololens et découvrir ce qu’est la réalité augmentée.