La prison discontinue pour un mariculteur

Au palais de justice de Victoriaville, Gaétan Carrier a été condamné, lundi après-midi, à 90 jours discontinus de prison et à verser un don de 3000 $ à deux organismes.

Le juge Bruno Langelier de la Cour du Québec a entériné la suggestion commune proposée par Me Cynthia Cardinal de la poursuite et par l’avocat de l’accusé, Me Jean-Riel Naud.

Gaétan Carrier en était à l’étape des représentations sur la peine, lui qui avait déjà reconnu sa culpabilité à une accusation de production de cannabis.

Il avait été arrêté le 29 septembre 2016 lors d’une opération de la Sûreté du Québec qui a démantelé une production de cannabis dans un bâtiment de la rue Blanchet à Saint-Christophe-d’Arthabaska.

«Le cannabis a été découvert à la suite d’un mandat de perquisition. Les policiers ont saisi 400 plants de cannabis, 180 boutures et 370 grammes de cannabis en vrac, en plus d’articles servant à la production», a rappelé Me Cardinal

La suggestion commune, a-t-elle expliqué au juge Langelier, tient compte, certes, de la quantité de stupéfiants saisis, mais aussi de la situation particulière de l’accusé.
C’est que, comme le révèle le rapport présentenciel, Gaétan Carrier se serait adonné à la production de cannabis comme solution à des problèmes financiers découlant d’un arrêt de travail à la suite d’un accident survenu en 2015.

«Aujourd’hui, Monsieur est un actif pour la société et il ne présente plus de conditions financières particulières», a fait valoir Me Cardinal.

De plus, le rapport présentenciel fait également état des effets dissuasifs des procédures judiciaires sur l’accusé.

En défense, Me Naud s’est dit conscient que la peine peut sembler clémente. «Mais mon client  a appris de ses erreurs. Aujourd’hui, il est libéré de ses créances. Il veut conserver son emploi, d’où la suggestion d’une peine discontinue», a-t-il plaidé.

De plus, depuis son arrestation, Gaétan Carrier a économisé de l’argent afin de pouvoir verser un don. «C’est une sentence raisonnable dans les circonstances. Au moment de l’infraction, il vivait une mauvaise période», a signalé Me Naud.

Le juge Langelier a qualifié «d’objectivement très grave» l’entreprise dans laquelle l’homme s’est investi. «La peine peut apparaître clémente, mais on peut imposer des peines clémentes lorsqu’on démontre une certaine réhabilitation et que celle-ci peut sembler convaincante pour la Cour», a confié le magistrat, soulignant aussi que l’homme, depuis le début de cette affaire, n’a jamais manqué à ses engagements.

Le président du Tribunal a donc condamné Gaétan Carrier à 90 jours de prison à purger de façon discontinue les week-ends dès le 17 février.

Il sera soumis également à une période de probation de trois ans et devra effectuer un don de 3000 $ qui sera réparti équitablement entre les organisations Action Toxicomanie Bois-Francs et Homme alternative.

Enfin, il lui sera interdit de posséder des armes pour une période de 10 ans.