La direction du Cégep voit d’un bon œil l’implantation de diverses mesures

L’annonce par le gouvernement de programmes de bourses, de même qu’une mesure visant l’élargissement de la parité des frais de scolarité pour les étudiants étrangers a de quoi réjouir la direction du Cégep de Victoriaville qui anticipe des impacts positifs pour son établissement.

Le directeur général Denis Deschamps en a fait état, lundi soir, aux membres du conseil d’administration réunis pour leur dernière séance avant l’été. « Ce sont des mesures en lien avec l’attractivité de l’enseignement supérieur et des cégeps en région, mais aussi pour attirer des jeunes dans les programmes d’études dans lesquels on constate d’importants déficits d’emploi », a-t-il souligné.

Tout d’abord, il y a ces bourses « Parcours » visant à attirer dans les cégeps des régions des élèves provenant des régions métropolitaines de Montréal et de Québec. « Ces régions se retrouvent en surplus d’élèves. Il y a plus d’élèves à venir que de places disponibles dans les établissements. Dans les cégeps de région comme nous, on a encore de la place. On n’a pas encore atteint la capacité maximale », a fait valoir M. Deschamps.

Les bourses Parcours attribuent aux élèves 7500 $ par année, ce qui représente plus de 20 000 $ pour un programme technique de trois ans. « À Victoriaville, cette année, ce sont 48 bourses par cours que nous avons à notre disposition. Et ce n’est que le début, une première phase. Les budgets pour ces bourses vont tripler, voire quadrupler dans les prochaines années. À terme, le ministère souhaite qu’environ 5000 élèves par année se déplacent d’une région métropolitaine vers un cégep d’une région plus éloignée », a indiqué le directeur général.

La deuxième mesure se situe dans le contexte de la pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs clés.  Il s’agit des bourses Perspective Québec. Celles-ci sont octroyées aux élèves qui s’inscrivent dans des programmes particuliers.

Ils reçoivent 1500 $ par session pour toute la durée du programme. Cela signifie 9000 $ pour un programme technique. Ce sont des bourses automatiques attribuées aux élèves inscrits.

À Victoriaville, les programmes visés sont techniques d’éducation spécialisée, technologie de l’architecture, techniques de l’informatique, techniques du génie électrique, techniques d’éducation à l’enfance et les soins infirmiers.

« On voit bien que le gouvernement met beaucoup d’efforts pour rééquilibrer les populations étudiantes dans le réseau collégial et pour contrecarrer la rareté de la main-d’œuvre », a commenté Denis Deschamps. 

Et puis une troisième mesure s’est récemment ajoutée, celle de la parité des frais de scolarité pour les étudiants étrangers.

Les étudiants québécois bénéficient au collégial de frais de scolarité relativement minimes comparativement à l’université. Et le Cégep de Victo, depuis plusieurs années, a une entente avec la France, de sorte que les étudiants français peuvent venir étudier en payant des frais de scolarité similaires.

« Ce que le gouvernement vient de faire, c’est qu’il a élargi cette mesure à d’autres pays. Pour nous, cela pourrait se traduire par la possibilité d’aller recruter des étudiants à l’étranger, notamment en Belgique, en Suisse, en Afrique francophone, dans le Maghreb, tel le Maroc, la Tunisie et l’Algérie », a fait savoir le directeur général.

Ce dernier prévient cependant que les dirigeants auront à réfléchir à une stratégie. Pas question de tenter de recruter à gauche et à droite. « En matière de recrutement à l’international, c’est long, il faut prendre le temps de bien connaître les endroits où l’on va et il faut être persistant et persévérant. Il ne servirait à rien de tirer à gauche et à droite en pensant qu’on aura beaucoup d’étudiants internationaux. On se doit d’être stratégique, de pointer certains endroits », a expliqué Denis Deschamps.

Mais il est certain pour les dirigeants du collège victoriavillois que la mesure lui permettra d’élargir son spectre. « Cela deviendra beaucoup plus intéressant pour les étudiants étrangers en raison des faibles coûts. On est en train d’analyser tout ça, mais c’est une mesure qui peut être importante pour nous au niveau du recrutement international », a reconnu le DG.

Le logement

Soulevée par un administrateur, la question du logement pose un grand défi, a admis Denis Deschamps. « Accueillir davantage d’étudiants internationaux avec les mesures mises en place deviendra plus qu’un défi majeur. Pour le moment, il faut voir à peser sur l’accélérateur relativement à notre priorité de rehausser notre offre de logements abordables dans la région », a-t-il dit.

Le directeur général a mentionné que cette question, l’an prochain, constituera « la priorité numéro un », en termes d’immobilisations. « On se doit de travailler ce dossier. Avec un dossier d’une telle envergure, ce n’est pas avant trois ans qu’on verra apparaître un nouveau bâtiment. Il faut y voir dès maintenant », a-t-il soutenu.

Cet enjeu justement amène les dirigeants à réfléchir à la question du recrutement international. « Doit-on favoriser le statu quo et tenter d’avoir le même nombre d’étudiants internationaux année après année considérant les enjeux de logements dans la région? Doit-on en faire plus? Le défi du logement constitue, non seulement un enjeu régional, mais aussi pour le Cégep de Victoriaville », a-t-il conclu.