La culture, c’est fait pour s’interroger

VICTORIAVILLE. Il n’y pas que le dragon Taillefer qui se passionne pour Victoriaville. L’écrivain, chroniqueur et prof à l’Université McGill, Alain Farah se surprend d’y découvrir tant d’«acuité», comme il dit, fasciné par une entreprise comme Lactantia… et le Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV). Tant et tant qu’il a accepté l’invitation du bibliothécaire Eddy Savescu de revenir pour deux autres conférences, celles-là autour de la Crise d’octobre.

Il sera à la bibliothèque Charles-Édouard-Mailhot de Victoriaville le jeudi 30 octobre à 19 heures, puis au Pavillon des loisirs de Kingsey Falls le jeudi 27 novembre à la même heure.

On pourrait assister aux deux soirées, la deuxième prolongeant la première.

Il y traitera de la Crise d’octobre d’abord à travers le livre La Constellation du Lynx où l’auteur Louis Hamelin, par la fiction, propose d’interroger des zones d’ombre de ces fameux événements survenus en 1970. «Hamelin se sert de la fiction comme d’un mortier pour solidifier la façade de cette façade qui ne tient pas debout.»

Des événements comme la Crise d’octobre, les attentats du World Trade Center, même l’assassinat de Kennedy, parce qu’on n’en détient pas toutes les pièces du puzzle, dit encore le prof Farah, constituent des événements qui défient l’imaginaire. Les jeunes connaissent peu ce pan de l’histoire du Québec. Ceux qui l’ont vécu, en ont été témoins ou victimes, se taisent, refusent d’en parler. Peu importe son alignement politique, poursuit le prof, la Crise d’octobre pourrait se résumer en quelques mots, une comédie d’erreurs, l’imposition de mesures de guerre contre un «groupuscule de gamins». Certes, il y a eu mort d’homme, rappelle le prof.

L’œuvre de Hamelin en particulier, la culture en général, permet d’interroger. «La culture crée un espace pour le sens critique et la réflexion.»

Les deux conférences, mises bout à bout, s’attarderont donc à ces liens qu’on peut faire entre la culture et la politique. Le prof en littérature française et en création littéraire s’attardera aussi aux œuvres cinématographiques de Brault et de Falardeau, Les ordres et Octobre.

Nul besoin d’avoir lu le livre de Hamelin, ni d’avoir vu les films dont il sera question, pas plus qu’on a besoin d’un diplôme universitaire pour participer à ce que M. Farah appelle des rencontres «bilatérales», favorisant les échanges entre auteurs, intellectuels, gens des villes et des régions.

Il était venu le printemps dernier, à Notre-Dame-de-Ham et à Victoriaville pour traiter du Québec comme d’une terre sainte de hockey.

Chroniqueur à l’émission radiocanadienne Plus on est de fous, plus on lit, Alain Farah se passionne depuis longtemps pour ces questions où la politique traverse la culture. Avec Jean-François Hamel de l’UQAM, il est titulaire d’une chaire de recherche sur la littérature et le politique.

On pourrait le paraphraser en disant qu’il pense, donc il parle. Et sa conférence, dit-il, devrait satisfaire tous les curieux, donner le goût de la lecture et de la culture.

Ses conférences s’inscrivent dans le projet Hors Cadre réalisée grâce à l’Entente de développement culturel entre la MRC d’Arthabaska, la Ville de Victoriaville, la Municipalité de Kingsey Falls et le ministère de la Cuture et des Communications.