La Coop du Cœur bat de plus en plus fort

Il y a tout juste un an, un projet ambitieux s’annonçait dans l’église de Sainte-Clotilde-de-Horton. Aujourd’hui, la Coop du Cœur prend sa place tranquillement dans le milieu avec sa mission communautaire, culturelle et rassembleuse.

Deux des fondateurs de cette coopérative de travail, Zoé Lamontagne et Mathieu Richard (l’équipe est complétée par Sarah Lamontagne et Tomy Goulet), rencontrés justement dans l’église, ont expliqué où la démarche en était après 12 mois. 

Pour commencer, il faut savoir que la magnifique église est toujours aussi belle, mais a subi quelques légers changements. En effet, les bancs ont été retirés et mis sur les côtés laissant leur place à des chaises qui permettent une configuration plus variée, selon les événements qui y sont présentés. Certains ont été vendus à des familles qui souhaitaient les acquérir et, pour le reste, on a l’intention de les récupérer.

Le lieu, qui a été désacralisé en mars dernier, accueille également une section bar ainsi qu’un café libre-service. Tout de même, une messe y est toujours célébrée aux deux semaines, grâce à l’autel conservé dans la sacristie où la messe prend place. Des sofas s’adaptant au style de l’église ont été ajoutés, proposant des espaces conviviaux où on peut venir jaser, bref un lieu communautaire.

Parce que c’est justement pour offrir un lieu vivant à la communauté de Sainte-Clotilde et des environs que le quatuor s’est lancé dans cette aventure. Ils ont les clés de l’église depuis quelques mois seulement et ont tout à mettre en place, à élaborer. C’est pourquoi ils parlent d’une période test. Il a fallu en effet tester l’électricité (en y ajoutant un système de son et d’éclairage par exemple), l’acoustique afin de faire en sorte que les prestations soient le mieux rendues que possible. « Pour l’humour, il faut un peu ralentir le débit à cause de la réverbération », a noté Zoé. Et pour les groupes de musique, lorsqu’il y a plus de trois musiciens, c’est plus difficile. « On songe à des solutions comme l’installation de rideaux », indique Mathieu. Peu importe, la Coop du Cœur a déjà relevé plusieurs défis et continuera de le faire. « On y va à petits pas, selon les priorités », indiquent Zoé et Mathieu, un couple dans la vie, qui était accompagné d’Hugo, leur adorable fils de 7 mois. 

Parmi ces priorités, il y a les salles de bain. En effet, une église « régulière » n’a pas tant besoin de toilettes puisque les gens viennent à une cérémonie et repartent après une heure. Mais lorsqu’il y a des spectacles, il faut des lieux d’aisance appropriés. Ils ont donc comme projet de construire, à l’extérieur sur le côté droit (lorsqu’on fait face à l’église donc invisible de la rue), un bâtiment qui serait accessible par l’intérieur pour y installer des salles de bain. 

L’orgue Casavant qui s’y trouve toujours aurait aussi besoin de soins et de réparations. Il est toujours fonctionnel et la Coop du Cœur voudrait développer un plan de conservation pour lequel elle aura besoin d’aide. Toujours dans l’objectif de conserver le patrimoine. L’instrument pourrait alors devenir un point d’attrait de la salle de spectacle.

Si on revient à l’aspect communautaire, la Coop du Cœur est ouverte aux projets des citoyens. Déjà, certains ont parlé d’un lieu d’échange de vêtement, une friperie. Rapidement, des tables ont été mises en place dans l’église et plusieurs y ont apporté des vêtements inutilisés et ils ont en pris d’autres selon leurs besoins. Des soirées de jeux de société sont également à l’horaire de même des jams de musique, et ce, à l’initiative de citoyens. « On veut que les gens nous parlent de leurs idées et nous les aiderons à les réaliser », souhaitent les propriétaires.

C’est grâce à des subventions et du sociofinancement que l’organisme a vu le jour et continue de grandir, tranquillement. En effet, les quatre propriétaires insistent pour conserver le cachet de l’église, un patrimoine inestimable pour le village et pour la région aussi. On sent de leur part un grand respect autant pour le lieu que pour leurs concitoyens qu’ils souhaitent impliquer le plus possible dans l’aventure. Ils font d’ailleurs appel à des bénévoles, à qui ils offrent des points-cœur qu’ils peuvent échanger contre des billets de spectacle ou des breuvages au café, par exemple.

Déjà, une programmation test a été proposée et l’équipe prépare celle de 2023 qui sera bientôt présentée. Bien sûr, il faut habituer le public à venir voir les spectacles proposés et surtout, comme insiste Zoé, développer un sentiment d’appartenance. 

Pour l’instant, la Coop du Cœur est ouverte cinq jours par semaine, d’une cloche à l’autre. En effet, les trois cloches continuent de sonner l’angélus à midi et 18 h, au grand plaisir des citoyens qui apprécient ce son familier depuis tant d’années à Sainte-Clotilde. Deux employés sont à l’emploi de l’organisme pour le moment. Leurs tâches sont variées et évoluent en même temps que la Coop.

Il va sans dire que les possibilités sont très variées pour ce lieu imposant. Mais peu importe ce qu’on y proposera, les fondateurs gardent toujours en tête l’importance de conserver le cachet du lieu.

Bien sûr la tâche est colossale, tout comme l’endroit. Mais grâce à un développement agile, toujours à l’écoute des besoins de la population, la Coop du Cœur parvient, tranquillement, à mobiliser la communauté du village et même de l’extérieur. Certains sont encore un peu réticents de voir l’église perdre sa vocation première (même si une messe y est encore célébrée aux deux semaines), mais plusieurs apprécient de voir les efforts faits pour la rendre plus vivante et accessible.