«Je suis ailleurs!»

VICTORIAVILLE. «Après ce qui s’est passé, j’ai tourné la page. Je suis ailleurs!», a dit le député fédéral André Bellavance. Ailleurs… et trop loin pour revenir sur ses pas, malgré le retour d’un chef pour qui il a le plus grand respect.

Le député de Richmond-Arthabaska ne reviendra pas sur la double décision qu’il a rendue publique le 25 août 2014. Celle de quitter le Bloc québécois et de ne pas solliciter de mandat au scrutin fédéral d’octobre.

Il dit qu’en près d’un an, il a eu le temps de faire ses adieux. «Oui, en quelque sorte de faire le deuil» de sa carrière politique sur la scène fédérale.

Les choses auraient été différentes pour lui si Gilles Duceppe avait repris la tête du Bloc québécois après le départ de Daniel Paillé, signale-t-il. «Je ne me serais pas présenté dans une course à la chefferie», dit le député.

De Mario Beaulieu qui l’a emporté, André Bellavance redit qu’il a été élu démocratiquement. «Mais il a amené le Bloc dans les bas-fonds.»

Certains estiment que le retour de Gilles Duceppe constitue une manœuvre désespérée. «Chacun fera son analyse. J’ai toujours cru en la pertinence du Bloc à Ottawa.»

Saluant la volonté de son ancien chef de vouloir redonner de l’énergie au parti et à la cause souverainiste, André Bellavance dit que ce n’est pas parce que le Bloc a connu la déroute en 2011 qu’il est pour autant condamné à disparaître. Le Parti conservateur n’a déjà compté que deux députés et le NPD neuf, avant que le premier reprenne le pouvoir et que le deuxième devienne l’opposition officielle, rappelle-t-il.

André Bellavance n’aurait pas hésité à affronter le candidat conservateur Alain Rayes. S’il avait été du genre à craindre l’adversité, il ne se serait pas présenté contre le conservateur André Bachand en 2000 – qu’il a failli battre – et en 2004 alors que les libéraux de Paul Martin étaient en avance dans les sondages, souligne-t-il. «J’y vais toujours par conviction.»

«Chronologiquement, il faut se rappeler que j’ai annoncé que je ne me présentais pas et que c’est par la suite qu’Alain Rayes a annoncé la sienne, précisant qu’il n’aurait pas voulu m’affronter.»

Il précise que, sur le terrain municipal, lui non plus n’aurait pas voulu se présenter à la mairie contre M. Rayes.

La mairie de Victoriaville l’intéresse toujours, si, évidemment, M. Rayes est élu député conservateur. «Les gens m’en parlent de plus en plus et c’est très positif. Il y a des étapes à franchir et je répète que je suis intéressé à la condition que le poste s’ouvre.»

Il y aura campagne électorale et ce sont les quelque 89 000 électeurs qui auront à choisir qui ils veulent pour les représenter à la Chambre des communes.

Dans Richmond-Arthabaska, l’investiture du Bloc n’a pas encore eu lieu. Olivier Nolin y aspire.