«Histoire du Vieux-Warwick et son patrimoine» : un ouvrage de référence signé André Moreau

Le Warwickois André Moreau est un féru d’histoire. Il affectionne particulièrement celle de sa ville et c’est pourquoi il présente l’ouvrage de référence dont il a réalisé la recherche ainsi que la rédaction et qui s’intitule : «Histoire du Vieux-Warwick et son patrimoine».

Il s’agit d’un imposant volume de près de 600 pages qui reprend, lot par lot, l’historique des maisons (et ceux qui les ont habitées) qui ont formé ce secteur désormais appelé Vieux-Warwick et qui est constitué des rues St-Louis, St-Médard, St-Joseph, Notre-Dame, Letarte, Dollard et du Moulin.

«Ça faisait longtemps que je pensais à écrire ce livre dont la toile de fond est le patrimoine», indique-t-il d’entrée de jeu lors d’un entretien téléphonique. M. Moreau avait déjà écrit un livre relatant l’histoire de la Fondation Baril et a décidé de s’embarquer dans ce nouveau projet qui a nécessité trois ans de travail et qui constitue un complément aux différents livres sur l’histoire de Warwick déjà publiés.

Son objectif avec toutes ces recherches est de décrire chaque bâtiment du Vieux-Warwick, selon les adresses civiques. Un travail de moine, qu’il s’est donné la peine de faire afin de constituer un ouvrage qui devient ainsi, pour les générations à venir, une référence.

Pour l’élaboration du livre, l’auteur s’en est tenu aux informations écrites contenues dans différents documents, dont les principaux sont bien entendu les archives de la Société d’histoire de Warwick (dont il fait partie et qui édite ce livre), Bibliothèque et Archives nationales du Québec ainsi que le Registre foncier du Québec et les recensements du Canada. Il aurait été tentant, comme il l’indique au début du document, de se fier à la mémoire des aînés pour compléter certaines histoires, mais la transmission orale déforme parfois les faits réels. Il a ainsi tenu à s’en tenir à des informations vérifiées.

Le livre permet donc de retracer des maisons qui ont une importance patrimoniale pour la municipalité et qui ont peut-être été oubliées avec le temps. Même chose pour des personnages, moins connus de l’histoire de Warwick, qui ont joué des rôles déterminants dans l’histoire municipale qui s’étend, pour ce projet, de la fondation de Warwick (1803), jusqu’à 1950.

«J’ai documenté chaque adresse civique du Vieux-Warwick, incluant les bâtiments démolis ou incendiés. J’identifie ce qui me paraît de nature patrimoniale en ce qui concerne les lieux et le patrimoine bâti. Mais je ne suis pas un architecte pour faire la description des éléments architecturaux», avertit-il.

Toutes ses recherches lui auront permis de découvrir plusieurs aspects intéressants, comme l’emplacement exact où a été construite la première maison du village et par qui. Elles permettent également de remettre en lumière toutes les belles maisons d’autrefois et leur histoire exacte. Des informations historiques qui présentent des lieux patrimoniaux qui ont une importance et des maisons très humbles qui ont joué un rôle toutefois de premier plan.

Bien entendu, certains actuels propriétaires pourront trouver qu’il manque des détails importants en ce qui concerne leur résidence. L’auteur les invite à les lui communiquer par courriel (amoreau@cablovision.com). Elles viendront enrichir l’histoire municipale.

Des lieux et des noms

On apprend notamment dans le livre que c’est Jonathan Harvey qui a construit la première maison du village. Il serait même le premier citoyen de l’endroit, avec Jean-Baptiste Martel. Peu d’informations sont disponibles sur la vie de ce M. Harvey, qui est toutefois une figure marquante pour Warwick. «Il y a également, dans le livre, des noms jamais mentionnés comme Clément Therrien qui était un marchand», ajoute M. Moreau. C’est d’ailleurs à lui que Jonathan Harvey a vendu des terres. D’autres noms moins connus figurent aussi dans le livre et permettent de redécouvrir des gens oubliés ou méconnus.

Il lui a fallu, dans ses consultations documentaires, décrypter des noms parfois écrits au son (ou peut-être écrits par des anglophones), ce qui a rendu la recherche par mot-clé (sur les sites de recherche en ligne) assez ardue. «Mais cela a été un vrai plaisir pour moi et l’informatique a beaucoup aidé», précise-t-il.

Toutes les informations sont habilement répertoriées et accompagnées de cartes ou de plans afin de localiser facilement chaque lot. Des photos sont aussi partie prenante du livre. Et la table des matières permet de trouver les numéros civiques rapidement, pour ceux qui souhaiteraient connaître l’histoire de leur maison (ou celle de leurs voisins).

Ce sont ainsi environ 800 bâtiments qu’on retrouve dans l’outil de référence qui a été imprimé, pour le moment, à 50 copies, grâce à l’apport financier de la Ville de Warwick. La Municipalité devrait également rendre accessible le document sur son site Web. «L’important, c’est que l’information soit diffusée», dit l’auteur avec philosophie.

Pas question de lancement pour le moment (à cause des normes sanitaires liées à la COVID-19), mais M. Moreau indique qu’il pourrait être présenté officiellement lors de la prochaine assemblée générale annuelle de la Société d’histoire de Warwick. Peu importe, il est très fier du résultat final qui a nécessité de nombreuses heures d’efforts de sa part.

Maintenant que ce livre est terminé, un autre projet est entamé pour André Moreau. Il s’agit cette fois d’écrire l’histoire du Canton, à partir des défricheurs et fondateurs. «Ces premiers arrivants n’ont jamais été nommés», déplore-t-il.