HDA : une partie de la chapelle serait épargnée

Peu de personnes avaient entendu parler de la possible démolition de la chapelle des Sœurs Hospitalières de Victoriaville, bâtiment rattaché à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, pour laisser place à l’agrandissement de l’établissement de santé. C’est Le Devoir qui, dans son édition du 20 novembre, a lancé cette nouvelle qui en a surpris plusieurs.

Ayant façade sur l’historique rue Laurier, le bâtiment datant de 1937 (comme on peut le lire sur la façade) ne sera pas épargné dans ce projet majeur d’agrandissement de l’hôpital, estimé à plus de 200 M $.

Nathalie Boisvert, présidente-directrice générale adjointe (PDGA) du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux Mauricie/Centre-du-Québec (CIUSSS), a confirmé que le scénario retenu fera en sorte que la chapelle extérieure sera démolie (cette partie qui dépasse du bâtiment principal sur la rue Laurier), mais que 60% du bâtiment sera conservé, soit la plus vieille partie. Le nouveau bâtiment viendra se greffer à la chapelle, souligne la PDGA. Dans cette partie qui demeurera, Mme Boisvert a confirmé que la salle Claire-Perreault, qui s’y trouve, sera conservée, ce dont certains s’inquiétaient, voulant perpétuer la mémoire de cette religieuse qui a été partie prenante des destinées de l’établissement pendant plusieurs années.

Mme Boisvert a aussi reconnu que dans les hôpitaux, il y a des valeurs patrimoniales importantes et que pour l’Hôtel-Dieu-d’Arthabaska, plusieurs scénarios avaient été étudiés avant d’arrêter un choix sur celui qui nécessitera la démolition d’une partie de la chapelle. Elle a rappelé que l’agrandissement de 12 000 mètres carrés (sur quatre niveaux) permettra de revoir le cœur de l’établissement et facilitera la vie du personnel des différents services. «Parmi les options évaluées, il y en a eu trois plus sérieuses et une retenue pour le moment. Et, malheureusement, le scénario retenu est celui qui affecte la chapelle», a-t-elle indiqué.

Ainsi, les éléments de la chapelle ne seront plus visibles à partir de la rue Laurier. «Nous allons laisser les professionnels et les personnes impliquées au niveau de la culture voir à toutes les possibilités pour mettre en valeur les éléments architecturaux de la chapelle et voir comment ces éléments seront intégrés dans le projet d’agrandissement. Des comités sont et seront en place pour s’assurer que toutes les possibilités de préserver l’histoire qui s’y rattache soient évaluées.»

Bien entendu, dans un projet d’une telle ampleur, une multitude de points et d’aspects doivent être pris en compte, dont l’environnement externe et interne par exemple. Mme Boisvert a ajouté que tous les intervenants dans le dossier étaient sensibles à l’importance du patrimoine et que, malgré toute la bonne volonté, et pour réaliser le projet qui redonnera une deuxième vie à l’hôpital, c’est un aspect qu’il faut sacrifier. «Il permettra de conserver la plus vieille partie de la chapelle et il sera possible d’inclure des éléments architecturaux», a-t-elle rappelé.

Ce scénario retenu a été inscrit au Programme québécois des infrastructures. «On poursuit les travaux pour conserver la plus grande portion possible», dit-elle encore, répétant que toutes les options avaient été évaluées.

Quant aux plans et devis de cet important projet, ils seront complétés au printemps 2023 et on prévoit la livraison du bâtiment à l’été 2024 et les travaux de réaménagement devraient, de leur côté, être terminés pour l’été 2025, comme l’a précisé la PDGA.

Le maire de Victoriaville, André Bellavance, interrogé à ce sujet, a indiqué qu’il  était 100% derrière le projet d’agrandissement. «Il est essentiel et va améliorer les soins, les services et l’environnement de travail des employés. En plus, il pourrait aider à attirer d’autres spécialistes comme ç’a été le cas en pédiatrie», a-t-il expliqué en entrevue téléphonique.

Il a rappelé que les citoyens ont eux-mêmes (par l’entremise de la Fondation À Notre Santé) amassé de l’argent pour cet important projet. M. Bellavance a ajouté que dès le départ, lorsque la Ville a été interpellée sur le sujet, des enjeux ont été évoqués. «Parmi eux, il y avait la chapelle», a-t-il souligné.

Il a aussi précisé que le pic des démolisseurs n’était pas encore sur le bâtiment et que plusieurs étapes étaient à franchir. «Il serait préférable pour nous qu’on garde la chapelle si elle ne porte pas préjudice au projet. Sinon, il faudra que le CIUSSS fasse la démonstration qu’elle ne peut être conservée», ajoute-t-il.

Le maire a avancé qu’un bon dialogue existait entre les parties concernées et que les élus comprenaient l’importance de la conservation du patrimoine et que Victoriaville l’avait démontré par le passé.

Des citoyens, rattachés ou non à l’endroit, sont entrés en contact avec La Nouvelle Union afin de faire part de leur désaccord face à cette démolition annoncée. Parmi eux, il y a Louise Gosselin. Elle connaît bien la chapelle ayant fait son cours d’infirmière à l’Hôtel-Dieu (de 1965 à 1968) et y ayant œuvré toute sa carrière jusqu’en 2005, alors qu’elle a pris sa retraite et était infirmière-chef. «À toutes les fêtes, on allait dans la chapelle et j’y ai même fait un concert de flûte. Cette annonce de démolition est d’une tristesse», déplore-t-elle.

Le député d’Arthabaska, Eric Lefebvre, n’a pas voulu commenter le dossier. Par l’entremise de son attaché de presse, il nous a suggéré de contacter le CIUSSS Mauricie/Centre-du-Québec ou le ministère de la Culture.