Hausse moyenne de 7,27% des taxes à la Paroisse de Plessisville

Les élus de la Paroisse de Plessisville ont procédé à l’adoption du budget 2023 lors de la séance tenue le 19 décembre. C’est une hausse moyenne de 7,27% que les citoyens verront apparaître sur leur compte de taxes, ce qui représente un montant de 120 $ sur une maison ayant une valeur de 180 000 $.

L’inflation fait mal aux municipalités

 

Alors que les municipalités du Québec font actuellement face à un contexte inflationniste important, la municipalité de la Paroisse de Plessisville n’y fait pas exception. « Notre Municipalité n’a pas de marge de manœuvre pour absorber les hausses liées à la situation économique actuelle. Nous devons faire des choix importants et souvent déchirants entre augmenter les taxes de nos citoyens ou couper dans les services essentiels », mentionne le maire Jean-François Labbé.

 

Principales hausses

 

Parmi les hausses les plus importantes, la quote-part versée à la MRC de L’Érable a bondi de 18,35%. Cette augmentation repose principalement sur l’augmentation des dépenses en transport collectif et adapté, la création de nouveaux postes en immigration et en développement durable et l’indexation des grilles salariales influencée par un Indice des prix à la consommation (IPC) particulièrement élevé. « La délégation de compétences vers la MRC est l’extension des responsabilités des municipalités. Sans cette mise en commun de nos services, notre municipalité ferait assurément face à de plus grandes augmentations », précise M. Labbé.

Du côté de la municipalité, le coût des matières premières nécessaires à la réparation et l’entretien du réseau routier a également connu une très forte hausse, de même que le carburant et les frais d’assurances. 

 

Faire des choix

 

Afin de contrer ces hausses importantes, les élus ont dû faire des choix importants. Ainsi, un montant de 87 000 $ a été prélevé à même les surplus accumulés et les frais destinés aux honoraires professionnels ont été largement diminués. « Le climat de collaboration qui règne actuellement nous permet d’épargner beaucoup au niveau des frais d’avocat », précise M. Labbé.

Les membres du conseil ont également annoncé qu’ils avaient l’intention d’instaurer un taux de taxation varié lors de l’élaboration du budget 2024, alors qu’un nouveau dépôt du rôle d’évaluation sera fait par la MRC. Les élus prévoient mettre en place un taux différent pour les immeubles résidentiels, commerciaux, industriels, agricoles et forestiers. « Notre Municipalité doit se donner des outils afin d’être le plus équitable possible dans la répartition de notre charge fiscale. » 

M. Labbé s’engage à faire les représentations nécessaires auprès des instances gouvernementales pour demander une réforme de la fiscalité municipale, qui n’est plus, selon lui, adaptée à la réalité des municipalités. « Au fil des années, le gouvernement a transféré plusieurs champs de compétences aux municipalités. On doit retrouver un équilibre » annonce-t-il.

 

Déchets volumineux

 

Les élus ont également pris la décision de ne pas procéder à la collecte des déchets volumineux en 2023. « Cette collecte représente des coûts importants, autant pour l’enfouissement qu’au niveau des ressources humaines. Au cours de la prochaine année, nous évaluerons différentes solutions afin d’offrir un service adéquat aux citoyens à un coût plus abordable. »

La Municipalité précise toutefois que l’entente avec ORAPÉ pour la cueillette des gros encombrants sera toujours en vigueur. Seul le ramassage des déchets volumineux, qui avait normalement lieu en octobre par les employés de la Municipalité, fera relâche en 2023.

 

Vidange systématique des fosses septiques

 

Les frais reliés à la vidange des fosses septiques seront dorénavant étalés sur deux ans, afin de diminuer l’impact sur les comptes de taxes. Rappelons que le règlement Q-2, r. 22, du Gouvernement du Québec, impose aux municipalités la responsabilité des installations septiques de son territoire. Ce règlement, lourd de conséquences, exige qu’un mesurage des fosses septiques soit effectué afin de vérifier si une vidange est nécessaire. À défaut de procéder à ce mesurage, une vidange systématique aux deux ans est obligatoire.

« Nous sommes dans l’obligation de nous conformer à cette règlementation provinciale. La pénurie de main-d’œuvre rend le processus de mesurage laborieux et l’embauche d’une firme externe aurait coûté plus cher aux citoyens que la vidange systématique, c’est pourquoi nous avons opté pour cette option », explique le maire Labbé.

 

Une pression grandissante sur les municipalités

 

Les membres du conseil souhaitent poursuivre la négociation d’ententes afin de mieux gérer la croissance des dépenses. « Il est possible de partager certains équipements ou ressources afin de mieux servir nos citoyens à un coût plus abordable. Notre municipalité n’est pas non plus en bonne position pour créer de la richesse et ainsi atténuer la charge des dépenses sur les citoyens », mentionne M. Labbé.

« Les petites municipalités frapperont un mur si des changements importants ne surviennent pas. Il y a une limite à la capacité de payer de nos citoyens. Nous ne pourrons pas éternellement leur refiler la facture. Au regard de la situation extraordinaire qui sévit actuellement, nous avons réussi à limiter les dégâts cette année, mais c’est inévitable, nous continuerons à faire face à des hausses importantes. Aucun élu ne s’amuse à augmenter indument les taxes de ses contribuables et il n’y a rien de plaisant à être contraint de le faire », de conclure le maire en invitant les citoyens à se présenter aux séances du conseil pour toutes questions, suggestions ou commentaires concernant leur travail. « Nous sommes ouverts à toutes les idées! »