GRYB, une entreprise qui ne cesse de croître

Grâce à trois acquisitions récentes, l’entreprise GRYB de Victoriaville, spécialisée dans la fabrication d’attachements pour machineries lourdes, a quadruplé son nombre d’employés, passant de 250 à un millier, et plus que doublé son chiffre d’affaires qui grimpe de 100 à 250 M $. Et GRYB vise 300 M $ en 2023.

Ainsi, grâce au CDPQ et au Fonds de solidarité FTQ qui ont investi pour devenir minoritaires dans l’entreprise, GRYB a mis la main sur trois entreprises liées, comme elle, à la machine lourde : Dalkotech de Sherbrooke, RAD Technologies de Thetford Mines et Éco-Trak de Donnacona.

« GRYB n’était aucunement en concurrence directe avec ces entreprises. Ce sont des compléments. D’ailleurs, chacune de nos acquisitions a toujours pour but d’ajouter à la gamme de produits, d’ajouter du territoire », explique le président de GRYB International, Rémi Beaudoin.

Ces entreprises, selon leur spécialité, de plus petits attachements pour des tracteurs, des souffleuses à neige, ou encore des grappins, des électro-aimants, des chargeuses à bois sur camions ou remorques et des débroussailleuses.

Éco-Trak, pour sa part, amène son expertise dans la haute technologie.

« Chaque entreprise est dédiée à des groupes de produits. Ce qui fait en sorte que notre offre est vraiment diversifiée et touche différents secteurs d’activités », précise Luc D’Amours, l’un des quatre actionnaires de GRYB avec Rémi Beaudoin, Jacquot Caron et Jason McNeil.

Les discussions ayant mené à ces acquisitions, dont le montant n’est pas révélé, se sont échelonnées sur environ un an, mais de façon intensive depuis septembre 2021.

À ce jour, GRYB en est à huit acquisitions, comme Équipement Shearex de Granby et d’autres en Ontario et en sol américain (Ohio et Minnesota).

Que de chemin parcouru, donc, depuis les débuts de l’entreprise en 2007. « C’est le plaisir qu’on a de faire grandir l’entreprise. Luc (D’Amours) et moi, on a les mêmes racines. On vient de chez Anderson à Chesterville. On a connu le chemin pour grimper jusqu’à un certain point. Ça a été une super école pour nous », souligne Rémi Beaudoin.

Pandémie et main-d’œuvre

Malgré sa croissance fulgurante et la notoriété de son image de marque, GRYB a ressenti les contrecoups de la pandémie.

« La gestion de personnel a été affectée, compliquée avec toutes les mesures COVID. Les approvisionnements aussi ont été plus difficiles. Sinon, ça va bien du côté des carnets de commandes et les projets d’infrastructures sont nombreux. On est chanceux, on se trouve dans un bon secteur », témoigne Luc D’Amours.

GRYB dessert principalement le marché canadien et américain, mais vend aussi en Angleterre et en Australie.

L’entreprise, comme toutes les autres, fait aussi face à l’important enjeu du recrutement de la main-d’œuvre. « C’est difficile pour tout le monde, observe Luc D’Amours. Peut-être que c’est un peu plus facile pour nous en raison de notre image de marque, de notre croissance et de notre potentiel. Mais ça reste un défi et ça nous amène un grand travail à l’étranger. »

« Les défis sont partout, en Amérique du Nord, Ontario, au Québec, les défis d’emploi sont les mêmes, renchérit Rémi Beaudoin. On mise notamment sur l’immigration, beaucoup d’immigrants vont rentrer cette année. On n’a pas le choix. »

Une douzaine d’employés issus de l’immigration doivent faire leur rentrée cette année chez GRYB à Victoriaville qui en compte une trentaine au total. « Chez RAD Technologie, une vingtaine arrivera cette année. C’est le cas dans toutes nos usines. On est en train aussi de travailler là-dessus aux États-Unis », indique Rémi Beaudoin.

Des projets

Chez GRYB, il y a toujours des projets qui mijotent. D’autres acquisitions viendront assurément. « On souhaite être présent dans tous les secteurs d’activités. Toujours pour les attachements dédiés à la machinerie lourde, mais de telle machinerie, on en retrouve dans les aéroports, dans les domaines ferroviaire, portuaire, forestier et le domaine de la démolition, notamment », fait valoir Luc D’Amours.

Des projets d’agrandissement figurent aussi dans les plans. Le dernier à Victoriaville, un agrandissement de 6000 pieds carrés, remonte à 2019. Le prochain pourrait survenir d’ici deux ans. « Oui, on a encore de la place, mentionne Rémi Beaudoin. On a travaillé avec la CDEVR (Corporation de développement  économique de Victoriaville et sa région) pour réserver le terrain arrière au complet. On voulait avoir le terrain pour être prêt pour développer advenant un nouveau projet ou une acquisition. On est toujours dans les projets.

L’économie va bien, le problème se situe toujours au niveau de la capacité de production. »

GRYB pourrait aussi construire éventuellement une usine de 75 000 pieds carrés en Ontario. Mais rien n’est encore arrêté.

Malgré tout le succès qu’ils ont, les gens de GRYB sont particulièrement fiers d’une chose : d’être restés les mêmes. « Ce qui est plaisant, c’est qu’on n’a pas changé, malgré les 1000 employés et le chiffre d’affaires de 250 M $, c’est ça qui est le fun. On se disait au début quand ça viendra gros de quoi on aura l’air? On est pareils », assure Luc D’Amours.

« Le plus important là-dedans, c’est  de rester humble. On veut garder ça familial au maximum. Notre vie n’a pas changé et on ne veut pas que ça change non plus. L’important, c’est d’être heureux, d’avoir du plaisir. Quand on n’aura plus de fun, on lèvera les voiles. Mais ce n’est pas parti pour ça », conclut Rémi Beaudoin.