Fin prochaine des services au comptoir de la Caisse au centre-ville

Les services au comptoir du Centre de services Notre-Dame de la Caisse Desjardins des Bois-Francs au 33, rue Notre-Dame Est à Victoriaville, cesseront à compter du 19 mai. Les dirigeants de l’institution en ont fait l’annonce en fin de matinée, mercredi.

Cette décision repose sur le changement des habitudes des membres. « Le comportement de nos membres démontre qu’ils veulent effectuer de plus en plus leurs transactions où bon leur semble et quand ils le veulent. Pas moins de 98% de nos membres font, dans le moment, leurs transactions de façon autonome, ce qui explique la diminution du nombre de transactions au comptoir. Le virage numérique est commandé par nos membres », a expliqué le président du conseil d’administration, Denis Desrochers.

Il avoue qu’il s’agit d’une décision difficile pour le conseil d’administration, tout en rappelant l’importance pour la Caisse de répondre aux besoins de ses 60 900 membres particuliers et entreprises. « On doit s’assurer que notre offre de services soit en adéquation avec les attentes et les habitudes de nos membres. Notre offre doit être adaptée en fonction de l’utilisation de nos membres et de leurs habitudes transactionnelles », a fait valoir le président du CA.

La Caisse Desjardins des Bois-Francs maintiendra cependant les quatre guichets automatiques qu’on retrouve au 33, rue Notre-Dame Est, de même que le système de dépôt qui demeurera accessible en tout temps aux entreprises.

Les dirigeants de la Caisse se disent sensibles à la clientèle et sont bien conscients que le changement dérange. « Nous sommes très sensibles à l’impact que cela engendre sur nos membres, a exprimé Denis Desrochers. Nous allons les accompagner, mais on croit que la Caisse des Bois-Francs doit s’ajuster à l’évolution des habitudes de consommation des produits financiers de tous nos membres. »

L’accompagnement se fera notamment par une présence sur les lieux, même après la fermeture des services au comptoir le 19 mai. « On a un bon plan de match pour supporter les membres. On assurera une présence sur place au moins jusqu’en juin pour accompagner vers d’autres modes possibles de transaction. Et il y a toujours le siège social qui propose l’ensemble des services avec des heures d’ouverture étendues. On aura les personnes sur place pour les accueillir et on parle d’une distance de 1,5 km, a confié le directeur général Benoît Bélanger. On n’est pas dans une situation où on prend les gens en otage, mais on est conscient qu’il faut les accompagner parce que les changements dérangent. »

La fin des services au comptoir n’entraîne aucune perte d’emploi. Les employés, qui assurent le service de 11 h à 15 h en semaine, se retrouveront au siège social du 300, boulevard des Bois-Francs Sud.

« On est en rareté de main-d’œuvre, a fait remarquer Benoît Bélanger. Cette modification nous permet de bonifier notre offre de services, surtout au siège social. On est en mesure de ramener tout le monde et on a besoin de le faire. On a besoin de tout le monde. »

Vente de l’immeuble

La fermeture des services au comptoir n’est pas étrangère non plus au fait que le bâtiment, dont la Caisse a annoncé la mise en vente en 2017, deviendra en juin la propriété conjointe de la Ville et du Cégep de Victoriaville.

La Caisse, en juin 2021, confirmait un projet de partage de locaux avec la Ville et le Cégep qui avaient besoin d’espace. « Et nous en avions à louer, a rappelé Denis Desrochers. Quelle meilleure façon d’optimiser le bâtiment! En même temps, ça dynamisait le centre-ville tout en permettant de garder cet endroit bien actif. »

Depuis l’été dernier, les deux partenaires occupent des espaces. « On utilise tout le premier étage. On y a installé notre service du loisir et de la vie communautaire. Les locaux sont déjà utilisés au maximum », a mentionné le directeur général de la Ville, Yves Arcand.

Le Cégep, pour sa part, a réservé le deuxième étage pour l’un de ses centres collégiaux de transfert technologique, le Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA). « Cela nous a permis de libérer un étage complet de la résidence étudiante pour y accueillir plus d’étudiants internationaux.

On a donc pu réinstaller plus confortablement l’équipe du CISA. Mais viendra  sous peu un projet de transformation des lieux », a fait savoir le directeur général du Cégep, Denis Deschamps.

Un projet de trois millions de dollars pour lequel le Cégep a obtenu une subvention importante du ministère de l’Économie et de l’Innovation. Les travaux vont s’échelonner au cours des prochaines années. Un montant moindre sera aussi investi à l’Institut national d’agriculture biologique (INAB) en lien avec les besoins du CISA.

Sous un même toit

Après le 19 mai, c’est donc au siège social de la Caisse des Bois-Francs que se feront les services au comptoir, siège social qui, en 2019, a rappelé le président, avait fait l’objet  d’un important projet de modifications et de modernisation. « Le siège social est devenu pour la Caisse le plus important centre de services où tous les services sont offerts sous un même toit avec le plus grand nombre d’heures de toutes les institutions financières de la région. Nos membres se sont rapidement habitués à fréquenter le siège social pour obtenir leurs services sous un même toit pour répondre à tous leurs besoins financiers », a observé Denis Desrochers, tout en invitant la clientèle du centre-ville à faire de même. « Le personnel et toutes les équipes sont mobilisés pour les accompagner afin de rendre leur expérience la plus facile et la plus aidante possible », a-t-il assuré.

Le directeur général est d’avis que la transition se fera sans trop de heurts, notant que la pandémie a amené bon nombre de personnes à s’automatiser. « Des gens pensaient que tout allait fermer, plusieurs personnes se sont automatisées et ont vu qu’elles étaient capables. On est moins inquiet de ce côté, on a vu les gens être en mesure de s’adapter et avoir le goût de le faire. Ce n’est pas comme si on fermait dans un village, l’accès et les transports y sont », a précisé Benoît Bélanger.