« Empreintes » consacre son 12e numéro au pays de L’Érable

Publiée deux fois par année, « Empreintes » est une revue d’histoire régionale produite par un groupe de bénévoles et soutenue par de précieux commanditaires de la Mauricie et du Centre-du-Québec. Ses artisans étaient à Plessisville, jeudi matin, pour lancer leur 12e numéro portant sur le pays de L’Érable.

La direction du contenu a été assurée par l’historien Jean Roy qui nous offre une riche galerie de personnages, d’entreprises et d’institutions du milieu. À partir du mythe fondateur de Jean Rivard (1862), jusqu’aux belles années de la fonderie Forano, les auteurs de ce numéro nous font mieux connaître l’histoire des cantons de Somerset, Inverness et Halifax.

 

Une série de neuf articles

 

Ce 12e numéro contient neuf articles portant sur Plessisville et ses environs. Quatre textes s’attachent à des faits survenus à Plessisville. Deux portent sur le territoire d’Inverness et deux autres se déroulent dans le canton d’Halifax. Le neuvième concerne Victoriaville. Quatre des neuf articles sont aussi tournés vers le XIXe siècle.

D’entrée de jeu, M. Roy a laissé savoir que l’édition de ce numéro sur le pays de L’Érable était redevable aux gens qui ont généreusement accueilli le projet, citant entre autres la collaboration de la présidente de la Société d’histoire de Plessisville, Marie-Josée Dubois, et Nicole Rodrigue qui, grâce à sa grande connaissance des fonds d’archives, a su aider à la recherche.

« Je connaissais partiellement la grande richesse des fonds photographiques de la société d’histoire. Nous y avons puisé abondamment, notamment pour les articles sur la Forano et sur l’histoire de l’hôpital du Sacré-Cœur. C’est aussi en nous associant à la société d’histoire que nous avons pu recruter de bons collaborateurs. C’est comme ça qu’on a trouvé, par exemple, le docteur Jacques Boisvert qui a accepté de rédiger un article sur l’histoire de l’hôpital du Sacré-Cœur. C’est comme ça que nous avons rencontré Sylvie Savoie qui est à Inverness et qui nous a dit qu’elle pourrait faire une étude sur les chutes Lysander. Un bon sujet, un bon auteur; ça peut donner un bon produit. »

 

Qui sont les acteurs de notre histoire ?

 

Le nom de Joseph-Albert Forand, l’entrepreneur qui a donné son nom à la Forano, émerge dans les acteurs de notre histoire régionale. Jacques Hamel, sociologue, retraité de l’Université de Montréal, montre l’évolution de l’entreprise plessisvilloise et la situe dans les grands changements qui se sont produits au Québec, à l’époque du nationalisme économique.

Le docteur Achilles-J. Boisvert, l’homme d’affaires Joseph-Louis Gosselin et le curé Fernand Dupuis furent les initiateurs de la fondation de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Plessisville. Ici, entre en scène une congrégation religieuse de femmes, les sœurs de la Charité de Québec, qui achetèrent la résidence d’Aglaé Larochelle, veuve de Napoléon-Charles Cormier, afin d’en faire l’hôpital. Le docteur Jacques Boisvert, petit-fils d’Achilles-J. Boisvert, souligne les moments forts de l’histoire de la santé à Plessisville, notamment en ce qui concerne la lutte contre la tuberculose.

En 1935, la Ville de Plessisville jette un regard admiratif et reconnaissant aux pionniers. Le sculpteur Alfred Laliberté est pressenti pour mouler un monument en honneur de Jean Rivard. « Nous savons tous que Jean Rivard n’a jamais existé », précise M. Roy. « Mais, comme le précise François Roy dans la rédaction de cet article, Jean Rivard symbolise les idéaux du siècle précédent, ceux du romancier Antoine Gérin-Lajoie. »

Encore à Plessisville en 1867, Somerset est traversé par un fait de justice populaire provoqué par une tricherie électorale. René Hardy en décrit les détails et met à jour la violence du charivari.

De son côté, Richard Pednault, muséologue et ancien conservateur du Musée Laurier, marque les étapes de la vie de Louis-Philippe Hébert, issu de Sainte-Sophie d’Halifax, qui a 17 ans en 1867 (année de la Confédération). Il souligne les oeuvres majeures de cet artiste renommé.

À la même époque, dans les cantons voisins d’Inverness et de Leeds, colonisés d’abord par des anglophones, mais bientôt par des francophones, des inspecteurs anglophones et francophones visitent les écoles des deux confessions. Dans cet article, Jocelyne Murray définit les mandats de trois inspecteurs anglophones qui sillonnent les cantons.

Toujours du côté d’Inverness, dans la seconde moitié du XIXe siècle, des moulins activés par les chutes Lysander de la rivière Bécancour produisirent farine et bois. Mais, encore fallait-il écouler la marchandise vers le marché convoité de Québec. La solution était de tracer un tronçon qui relie Inverness au Grand Tronc. « Sylvie Savoie nous intéresse à ce combat perdu d’un demi-siècle », mentionne le directeur de contenu.

« Pour ma part, j’ai voulu rendre compte du changement qui s’est produit dans la scolarité des élèves de l’orphelinat agricole de Saint-Ferdinand-d’Halifax-Mont-Villeneuve, entre 1932 et 1952. Il fut fondé par un prêtre imbu de l’idéologie colonisatrice et du retour à la terre à l’époque de la Grande Crise. Son fondateur, le curé Alfred Boulet fut nommé à la cure de Saint-Calixte, en 1936. Les changements démarrent dès 1935 et furent accentués par la prise en charge par les frères des Écoles chrétiennes qui appliquèrent la législation scolaire de l’école obligatoire jusqu’à 14 ans, en 1944. Je réponds, entre autres questions, à celles sur l’identité des orphelins », indique M. Roy.

Finalement, Pierre Ducharme entretient les lecteurs sur un tout autre sujet. Biographe d’Henri d’Arles, né Henri Beaudet, il partage une correspondance poétique entre le curé natif d’Arthabaska et sa cousine Célestine Trottier publiée dans l’Union des Cantons de l’Est.

 

La présidence d’honneur à Pierre Fortier

 

Lors du lancement de ce numéro, la présidence d’honneur a justement été confiée au maire de la Ville de Plessisville, Pierre Fortier, lui-même héritier d’une riche tradition qui remonte aux pionniers natifs des paroisses riveraines du Saint-Laurent.

« J’accueille cette revue avec grand enthousiasme. Je suis moi-même féru d’histoire et c’est important de connaître ses origines et les gens qui ont travaillé fort et fait de Plessisville ce qu’elle est devenue aujourd’hui », a-t-il fait savoir invitant les gens à se procurer la revue.

« Nous comptons à Plessisville 140 bâtiments qui font partie du patrimoine. Nous avons la chance de constater toute la beauté de nos maisons ancestrales. Nous avons la Maison Cormier, l’hôtel de ville qui aura 100 ans l’an prochain. Il faut continuer à les préserver », mentionne-t-il.

Il a d’ailleurs tenu à remercier M. Roy et toute son équipe pour tout le temps qu’ils ont consacré à la recherche et la rédaction de cette revue pour le plus grand bénéfice de la population.

Il est d’ailleurs possible de s’abonner à « Empreintes » et de soutenir la revue comme commanditaire ou donateur en se rendant sur le site www.empreintes.cieq.ca.

De son côté, le vice-président de la revue, Raymond Tardif, a indiqué qu’il y avait d’autres projets sur la Rive Sud pour « Empreintes ». « Nous avons déjà traité de Victoriaville sous différents angles et du Grand Union, et nous avons éventuellement des projets pour Warwick », a-t-il fait savoir précisant que le prochain numéro, prévu en juin 2023, portera sur la Rive Nord avec des sujets typiquement mauriciens.