Elle marchera du Mexique au Canada

Elle n’a que 22 ans, Alexandra Hémond, cette jeune femme native de Saint-Rosaire. Mais elle ne craint pas de relever des défis. Après le Sentier international des Appalaches l’an dernier, voilà qu’elle s’attaque à une autre éreintante randonnée : une marche de 4240 km du Mexique jusqu’au Canada dans le but d’amasser des dons pour l’organisme Parkinson Québec.

À l’été 2018, Alexandra Hémond, qui travaille dans le milieu aquatique, a parcouru 3500 km en 104 jours sur le Sentier international des Appalaches. «Je l’ai fait pour moi-même, pour grandir personnellement», dit-elle en entrevue téléphonique.

Cette année, Alexandra Hémond empruntera le Chemin des crêtes du Pacifique. Un long, un très long parcours qu’elle compte franchir en une centaine de jours, entre 100 et 120 jours, pense-t-elle. Elle marchera donc du 1er mai jusqu’à la fin août. Son point de départ, la frontière du Mexique jusqu’à l’arrivée à la frontière canadienne en longeant la côte  . Au départ, la jeune marcheuse connaîtra une partie assez sèche et désertique pour environ 1000 km avant de se retrouver dans un relief montagneux.

Native de Saint-Rosaire, Alexandra Hémond en sera à son deuxième périple du genre. (Photo gracieuseté)

Avant d’entreprendre pareil périple, Alexandra se prépare adéquatement. «Il y a la préparation physique. Je poursuis mon entraînement de natation habituel. Mon travail d’ailleurs est assez exigeant, il me garde en forme», note-t-elle, tout en souhaitant l’arrivée du beau temps pour s’adonner à la course extérieure.

Et puis, une bonne préparation technique est nécessaire. «Comme la première partie se passe dans le désert, je dois m’informer, regarder comme ça fonctionne puisqu’on n’en a pas ici. Le choix des équipements entre aussi dans la préparation technique», explique-t-elle.

Alexandra Hémond partira toute seule, une fois de plus. «Je suis seule, je fais ma petite affaire. J’ai la paix, la tranquillité pour réfléchir. Mais, en même temps, note-t-elle,  je ne m’en vais pas dans la jungle. Il s’agit d’un sentier populaire. Chaque jour, je vais rencontrer des gens. Si je ressens le besoin de parler, je peux m’arrêter et discuter. Ce n’est pas la grande solitude comme on pourrait le penser».

La jeune femme entreprendra donc son épopée au début mai. Une bonne période que choisissent bien des marcheurs. «Si on arrive trop tard ou trop tôt, il peut y avoir de la neige. Cela devient plus dangereux», souligne-t-elle.

Alexandra Hémond marche d’un bon pas, plus vite que la moyenne des gens. L’an dernier, elle a marché, en une seule journée, 57 km, son maximum.

Mais qu’est-ce qui est le plus difficile, Alexandra? «Être loin de mon chum, répond-elle. La solitude aussi est quelque chose de difficile. Quand je m’aperçois le soir que je dormirai seule sans avoir personne à qui raconter ma journée, je trouve ça difficile. Je me rends ainsi compte à quel point les gens me sont importants pour être heureuse dans la vie.»

Qu’on se comprenne bien, toutefois. Alexandra Hémond ne sera pas complètement déconnectée de la civilisation.  En certains lieux, plus près des villes, elle bénéficiera d’un réseau cellulaire. Ce qui lui permettra de donner signe de vie. «Je prévois faire de petites vidéos régulièrement et les partager dès que possible pour montrer ce que j’ai fait et que j’apprécie mon voyage.»

Ses proches, ses amis, mais aussi tous les intéressés pourront donc la suivre dans son grand défi, non seulement physique, mais aussi psychologique.

Et ses souliers, Alexandra les usera cette année pour une cause qui lui tient à cœur, Parkinson Québec, parce que cette maladie touche sa famille. Elle a déployé d’importants efforts pour économiser en vue de ce périple afin que l’entièreté des dons amassés aille à l’organisme. On peut l’encourager sur sa page officielle : http://defisparkinson.ca/un-pied-devant-lautre-du-mexique-au-canada-le-defi-dalexandra-114/accueil.

Marcher pour une cause a de quoi la motiver. «Ça m’encouragera à continuer, à me dire de ne pas m’arrêter, de continuer à marcher chaque jour pour les gens qui me suivent et pour les personnes atteintes de Parkinson», confie-t-elle.

Une telle aventure transforme les participants, confirme la marcheuse. «On a tellement le temps de penser quand on marche autant. On voit la vie différemment. Et après avoir vécu aussi simplement, on n’a plus autant de besoins. Ça nous change beaucoup», fait-elle valoir.

Et Alexandra revient aux rencontres, aux gens, quand on la questionne sur ce qui est le plus tripant. «En effectuant de tels voyages, on se rend compte à quel point les gens sont importants. On rencontre de belles personnes, des gens simples avec qui on peut s’ouvrir», note-t-elle, en prenant pour exemple des gens avec qui elle s’est liée d’amitié l’an dernier et avec qui elle a gardé contact.

Maintenant, LA question. Après ce second grand défi, le dicton «Jamais deux sans trois» s’appliquera-t-il à Alexandra Hémond? Pas certain. «C’est déjà un gros morceau. Puis il y a le travail. La vie d’adulte nous rattrape. On verra bien où la vie m’amène», conclut-elle.