Élections : les candidats centricois interpellés aux enjeux environnementaux

Sept organismes centricois, dont l’Organisme de concertation pour l’eau des bassins versants de la rivière Nicolet (COPERNIC) et le Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CREQ), s’unissent pour interpeller les candidats à l’élection face aux différents enjeux environnementaux et aux actions qu’ils proposent.

Les candidats avaient été conviés, vendredi avant-midi, au centre communautaire de Saint-Samuel où 22 actions leur ont été exposées en lien avec les enjeux des milieux naturels et hydriques, des matières résiduelles, de l’agriculture et foresterie, de la gouvernance et des changements climatiques et de l’aménagement du territoire.

Par exemple, pour les milieux naturels et hydriques, les organismes proposent l’atteinte d’un objectif d’au moins 30% d’aires protégées d’ici 2030 et l’optimisation du potentiel récréotouristique du fleuve Saint-Laurent et de ses tributaires. « Souvent quand on parle d’aires protégées, elles sont plus souvent au nord. Il faudrait aussi mettre l’accent sur le sud du Québec et regarder les aires à protéger », a souligné Pierre Levasseur, vice-président de Nature-Avenir.

Face à l’enjeu des changements climatiques et de l’aménagement du territoire, les organismes plaident notamment pour qu’on favorise la densification des milieux urbains afin de préserver les milieux naturels et agricoles et pour une accélération des investissements dans le développement des services de mobilité durable et de leurs infrastructures. « Tout le monde est conscient que nous faisons face à des changements climatiques qui affectent l’environnement, mais aussi l’économie et l’aspect social », a fait valoir Gervais Pellerin, maire d’Inverness et président du Groupe de concertation des bassins versants de la zone Bécancour (GROBEC).

Le président du CREQ, Claude Lefebvre, a énoncé les différentes actions relativement aux matières résiduelles et aux enjeux d’agriculture et de foresterie. Et il a invité les candidats à l’élection à influencer leur parti.  « Je veux vous conscientiser. Quand vous êtes membres d’un parti politique, vous y avez de l’influence. Notre idée est de se servir de vous pour influencer les partis pour faire passer nos préoccupations, a-t-il précisé. Nous, les organismes, aujourd’hui, on mène une action concertée, car au Centre-du-Québec, on fait les choses autrement. On se tient. On tente de préparer des objectifs communs et nous voulons que les caucus des partis de la région aient cela en tête et qu’ils nous représentent de la bonne façon. »

Pour sa part, le président de COPERNIC, Daniel Coutu, a traité de l’enjeu de la gouvernance, peut-être, selon lui, le plus important. « C’est que, si on n’a pas une bonne gouvernance, ça ne va pas bien », a-t-il noté. 

Les organismes proposent, tout en reconnaissant l’expertise existante, de fournir les ressources financières aux municipalités et aux organismes régionaux afin d’accélérer la transition écologique et la résilience des collectivités face aux changements climatiques.

Daniel Coutu a souligné que les divers organismes de bassins versants touchent le même montant de subvention depuis quatre ou cinq ans du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. « Il y a l’inflation ces temps-ci. Vous voyez qu’au fond, on se fait couper un peu chaque année. Plusieurs gouvernements ont passé en 20 ans et le problème est demeuré constant », a-t-il signalé pour faire comprendre que l’argent constitue une nécessité.

En France et en Ontario, a-t-il ajouté, les organismes ont des budgets largement supérieurs en raison de désastres survenus. « N’attendons pas qu’il y ait des morts, ici, pour qu’il y ait des budgets à la hauteur des changements climatiques », a-t-il lancé.

Les organismes réclament également la mise en place d’un mécanisme privilégié entre les MRC et le ministère pour l’application réglementaire. « La clé de la réussite en gouvernance, pour avoir une gouvernance gagnante, c’est la concertation. Les idées mènent le monde et c’est en échangeant que nous aurons des idées gagnantes. C’est ce qu’on fait et c’est ce qu’on souhaite pour le nouveau gouvernement. Concertez-vous davantage », a-t-il clamé.

En conclusion, la coordonnatrice aux communications au CREQ, Marie-Claude Lavigne a invité les candidats à prendre acte des actions et enjeux proposés et à faire valoir leur position à ce sujet. « C’est important, car l’environnement est un enjeu de taille. Il doit être considéré à sa juste valeur afin d’assurer un environnement de qualité aux générations futures », a-t-elle dit.

Réactions

Candidate de Québec solidaire dans Arthabaska, Pascale Fortin accueille avec enthousiasme ces enjeux qu’elle connaît bien. « J’ai l’impression de lire des bouts de notre plateforme en matière d’environnement, comme la protection de 30% des aires », a-t-elle confié, tout en espérant que les autres candidats en parleront aussi à leur formation. « C’est tellement important pour le futur du Québec. Peu importe qui nous représentera, j’aimerais tellement que l’environnement soit un enjeu qu’on n’oublie pas. »

De son côté, le député sortant de Drummond-Bois-Francs, Sébastien Schneeberger, n’y voit rien de nouveau. « Je suis très bien au fait de ce qui se passe sur le terrain depuis le temps que je suis en poste », a-t-il indiqué, tout en ajoutant que bon nombre de gestes peuvent être posés pour aider l’environnement, comme la réduction du nombre d’arrêts dans les villes pour contribuer à réduire les gaz à effet de serre.

Pour sa part, Tarek Henoud du Parti conservateur dans Arthabaska salue cette initiative des organismes. « Cela nous invite à la réflexion et surtout à l’action pour plus tard. Il faut vraiment regarder ces enjeux et les mettre de l’avant. Il en va de l’avenir des générations futures. Il y a urgence d’agir », a-t-il signifié.