Des défis majeurs à la SPAA

Les dernières années ont été difficiles à la Société protectrice des animaux d’Arthabaska (SPAA). Il y a eu la pandémie qui a amené son lot de défis et maintenant l’organisme est toujours aux prises avec la surpopulation des animaux et doit trouver de l’argent pour faire une mise à niveau de ses installations et équipements.

Depuis novembre, Annie Verreault occupe le poste de directrice générale par intérim. Celle qu’on a connue du côté de la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR) a décidé, l’été dernier, de laisser ses fonctions à cet endroit afin de devenir consultante. « Mon objectif est d’aider le plus possible à condition que les entreprises ou organismes aient des valeurs qui me motivent », a-t-elle indiqué d’entrée de jeu.

Son amour des animaux et son désir de se rendre utile ont fait en sorte qu’elle n’a pas hésité longtemps lorsqu’on lui a offert de venir prendre la relève à la SPAA. « Il y a beaucoup d’enjeux à travailler », a-t-elle résumé. Parmi ceux-ci, deux en particulier, soit de mieux faire connaître et rayonner l’organisme et trouver du financement afin de réaliser des travaux d’entretien et procéder à l’achat d’équipement.

Côté rayonnement, Annie explique que l’organisme et sa mission ne sont pas assez connus de la population. Elle a rappelé que la SPAA était un lieu transitoire pour les animaux afin d’assurer, comme son nom l’indique, leur protection de même que leur bien-être. « Il faut sensibiliser les gens, notamment à la stérilisation des animaux qui évite la surpopulation et les maladies aussi », lance-t-elle en débutant. Cela, à terme, permettra de régler à la source le problème de surpopulation que doit gérer la SPAA, surtout depuis la pandémie alors que plusieurs se sont procuré des animaux, dont ils ont voulu de départir par la suite.

Leur rappeler ainsi que lorsqu’on adopte un animal, c’est pour toute sa vie et qu’on ne peut l’abandonner lorsqu’il ne convient plus à nos standards ou habitudes. Il semble que plusieurs viennent se débarrasser de leur animal de compagnie à la SPAA pour de mauvaises raisons. À ce moment, on leur suggère de regarder si quelqu’un de la famille ou de l’entourage ne serait pas susceptible de prendre l’animal en charge.

Il peut arriver, lors de décès par exemple, que des animaux soient confiés à l’organisme. Celui-ci le prend alors naturellement en charge. « Il faut savoir que pour chaque animal qu’on recueille, on doit assumer des frais », explique-t-elle. Par exemple, lorsqu’un chien arrive et qu’il n’a pas de carnet de santé, on le vaccine automatiquement et le stérilise si ce n’est pas déjà fait. Il faut également le nourrir, le promener, lui donner des soins, si nécessaire, etc. Tout cela entraîne des frais qui se multiplient par le nombre d’animaux présents.

Et quand on voit qu’en 2022, la SPAA a accueilli 786 chats ou chien errants (et souvent abandonnés sans prendre la peine de les amener en lieu sûr), dont seulement 45 ont été réclamés par leur maître, plus 240 abandons, cela fait plusieurs animaux à s’occuper. Il faut quand même ajouter dans l’équation 521 adoptions, ce qui est une bonne nouvelle. Chaque animal a son histoire et depuis qu’elle est en poste, Annie a en entendues de toutes les couleurs. Cela l’encourage encore plus à faire de la sensibilisation auprès de la population. « L’abandon amène un stress à l’animal », rappelle-t-elle.

Aussi, il faut considérer la capacité d’accueil du bâtiment qui est actuellement de 42 chiens et 80 chats. Lors de l’entrevue, les chats étaient très nombreux et il y avait également plusieurs lapins et même des furets. Autant de petits et grands pensionnaires à qui il faut donner de l’amour et des soins aussi. Cette partie est assurée par une équipe de 15 personnes, dévouées et entièrement dédiées à la cause, mais aussi débordées par la surpopulation qui a fait qu’au début de l’année 2023, il a fallu fermer les portes de l’accueil pour deux semaines. « Ce sont toutes des personnes qui ont du cœur et de la bienveillance », insiste la directrice générale par intérim.

Il y a également des bénévoles qui viennent promener les chiens qui ont une importante place dans l’organisation. D’ailleurs, on en recherche toujours. Ceux qui sont intéressés par cette mission doivent prendre rendez-vous au préalable afin de se qualifier. L’organisme fait également appel à quelques familles d’accueil où des animaux sont placés quelques semaines où ils profitent d’une vie un peu plus normale.

Financement

La SPAA est un organisme sans but lucratif dont le budget annuel est composé, à 80% environ, de la quote-part des 29 municipalités qui font appel à ses services. S’ajoutent à cela des partenaires-donateurs qui fournissent différents produits, dont de la nourriture. Mais cela ne suffit pas. À cet effet, Annie Verreault est à mettre en place une activité de financement, dont elle n’a pas voulu dévoiler les détails, mais qui est à venir. Autrement, elle lance un appel aux gens qui souhaitent aider financièrement la SPAA. On peut faire des dons directement en ligne (avec des reçus de charité) et aider l’organisme qui, en fait, aurait besoin de 200 000 $ afin de réaliser des travaux d’entretien urgents et mettre à niveau l’équipement.

« Il y a beaucoup de besoins, notamment du côté des drains souterrains », exemplifie-t-elle. Il faudrait aussi procéder à l’achat de cages et réaménager les différentes salles pour plus d’efficacité. « L’espace et l’équipement ne permettent pas de gérer le volume », ajoute Annie. Table d’examen bancale trop petite, certains murs pourris et l’eau qui gèle à divers endroits lorsqu’il fait sous la barre des -20 degrés dehors sont d’autres exemples de choses à améliorer.

En ajoutant à cela l’inflation qui augmente le coût de tout, et les revenus qui eux restent les mêmes, cela a amené un retard dans l’entretien du bâtiment qu’il faut rapidement combler, comme l’explique la directrice générale par intérim. « Actuellement, le budget permet de payer les opérations. Il faut donner un coup de barre et s’adapter à la réalité », dit-elle encore. La situation est difficile et Annie insiste pour dire qu’elle n’est pas attribuable à de la négligence, mais bien à un contexte auquel il a fallu faire face. « Personne n’est à blâmer. » Un nouvel étage a été construit l’an dernier sur le bâtiment qui date de 2006. Il permet d’accueillir les bureaux administratifs (laissant de l’espace en bas) et a donné une salle à manger aux employés qui devaient avant cela prendre leurs repas dans leur voiture ainsi qu’une salle de rencontre. Mais il y a encore beaucoup à faire.

Aider

Une autre façon d’aider la SPAA est de venir y adopter un animal plutôt que d’opter pour les animaleries ou les éleveurs douteux et sans permis. Le fait de payer la cotisation annuelle pour la médaille de son animal est un autre moyen, à petite échelle, de faire sa part tout en le protégeant. Le défi est donc de taille pour Annie Verreault qui a eu comme mandat de structurer et remettre sur les rails l’organisme avant de faire un appel de candidatures pour la direction générale. Celui-ci, estime-t-elle, pourrait avoir lieu au printemps. Mme Verreault s’engage aussi à demeurer en place pour la transition afin d’assurer une belle continuité.

Un plan d’action a été élaboré pour 2023 et il comprend l’appel de soumission pour les différents travaux à réaliser. « On verra ensuite ce qu’on peut prioriser même si l’idéal était de tout faire d’un seul coup. Après, il faudra assurer un entretien avec récurrence », fait-elle savoir. Elle est bien heureuse d’être utile à cette cause qui lui tient à cœur et lorsqu’elle est un peu fatiguée ou débordée, elle prend quelques minutes pour descendre voir les animaux, ce qui ne tarde jamais de la requinquer et l’encourager à continuer.

Pour faire un don à la SPAA, il suffit de cliquer le https://spaavic.com/.