Des craintes pour les fromagers d’ici

SAINTE-ÉLIZABETH-DE-WARWICK. La Fromagerie du Presbytère célébrait avec une dizaine d’autres entreprises québécoises du même genre le fruit de leurs labeurs avec la tenue du Festival des fromagers artisans du Québec. Une réjouissance qui pourrait être de courte durée en raison de l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne.

Le président et porte-parole de l’Association des fromagers artisans du Québec (AFAQ), Louis Arsenault, ne voit pas cet accord d’un bon œil. Soulignant que 60% des produits fromagers provenant de l’Europe est distribué dans la province, il mentionne qu’il perçoit cette entente comme une «fatalité», considérant que son nombre va doubler.

«Lorsque le client va comparer la différence de prix entre les deux, ce sera désastreux. Les compagnies d’ici ont des normes tellement strictes au niveau de la salubrité et de la construction comparativement à l’Europe, où elles sont moins contraignantes. Le coût de production des fromages européens peut être jusqu’à 60% moins onéreux que chez nous», a-t-il fait savoir.

De plus, dans les secteurs comme les fromages de chèvre et de brebis, les entreprises qui évoluent dans ce domaine reçoivent des compensations monétaires faramineuses, sinon il en dépendait de leur survie. M. Arsenault espère que le gouvernement canadien sera sensible aux recommandations envoyées avant de se pencher sur le dossier en septembre.

«C’est un sujet très politisé et on souhaite que cela joue en notre faveur. Au fond, on est simplement jaloux de leur système, puisque les commerçants sont en mesure d’occuper leur territoire et de faire travailler des gens de leur entourage. On souhaite que le gouvernement compense de la même manière», a-t-il conclu.