De nouveaux programmes se pointent au Cégep

Le conseil d’administration a autorisé, lundi soir, la direction du Cégep de Victoriaville à aller de l’avant avec ses demandes pour dispenser une nouvelle attestation d’études collégiales (AEC) en gestion de réseaux informatiques et une nouvelle mouture du diplôme d’études collégiales (DEC) en soins infirmiers (180.B0).

La nouvelle formation en informatique que souhaite dispenser le Cégep découle d’un constat du marché du travail : un manque de main-d’œuvre. « Un manque observé en technologie de l’information (TI), en bureautique et en réseautique, entre autres », a souligné la directrice de la formation continue, Sylvie Norris

De là, une analyse a été menée relativement à ce qui pourrait être offert en TI dans la région. « Ce qui est ressorti, c’est la réseautique, puisque nous proposons déjà un DEC axé largement sur la programmation. Bien que ce programme touche quelque peu à la réseautique, cela ne produit pas des spécialistes dans le domaine », a-t-elle noté.

La réseautique a ainsi été ciblée comme avenue potentielle. Une évaluation des programmes existants a été effectuée. Des 11 programmes étudiés, un seul a retenu l’attention des intervenants. « Pour diverses raisons, a confié Mme Norris, notamment parce que nous cherchions une AEC avec peu de préalables. Nous nous sommes donc concentrés sur le programme AEC réseautique et cybersécurité qu’offre le Cégep de Sherbrooke. »

L’établissement sherbrookois a proposé au collège de Victo de faire partie d’un consortium, de sorte que trois cégeps, Sherbrooke, Victoriaville et Saint-Laurent offriront la formation. Une entente a été conclue à ce sujet, de sorte que le programme pourrait être offert dès septembre prochain à Victoriaville, a avancé Sylvie Norris.

Lors de la séance du conseil d’administration, la directrice de la formation continue attendait toujours une réponse concernant l’admissibilité des élèves au programme PRATIC (Programme pour la requalification et l’accompagnement en technologie de l’information et des communications) du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale. « Ce programme leur permettrait de toucher 675 $ par semaine pour suivre la formation. Les élèves de Sherbrooke l’an passé en bénéficiaient. Les probabilités sont bonnes pour que ce soit le cas chez nous également », a indiqué Mme Norris tout en qualifiant de très intéressant ce programme visant à contrer la pénurie de main-d’œuvre.

« Les besoins en emploi sont grands dans tous les domaines d’ailleurs alors que le taux de chômage est très bas à 2,5% au Centre-du-Québec. Nous sommes maintenant la région au Québec avec le plus petit taux de chômage. C’est dans ce contexte qu’on souhaite proposer la nouvelle formation », a fait valoir le directeur général du Cégep, Denis Deschamps.

Soins infirmiers

Le Cégep met en branle le processus en vue de dispenser le DEC en soins infirmiers (180.B0), programme défini par le ministère de l’Enseignement supérieur.

Dans le contexte actuel de manque d’infirmières, cette formation viendrait s’ajouter au DEC en soins infirmiers (180.A0) offert depuis déjà plusieurs années. « Le programme s’adresse véritablement aux personnes qui ont des études professionnelles en soins, aux infirmières auxiliaires qui décident de poursuivre leurs études pour obtenir leur DEC afin de pouvoir pratiquer comme infirmières », a expliqué Sylvie Norris.

Il s’agit donc d’une formation en accéléré comportant moins d’heures, les élèves possédant déjà des notions de base découlant de leur diplôme d’études professionnelles.

Le programme en est un de 1515 heures, comparativement au DEC déjà en place et qui s’échelonne sur 2145 heures.

Le DEC 180.BO comporte aussi moins d’heures de stage, 570 comparativement à 1035. « Ce sont des gens qui sont déjà bien souvent en exercice dans le réseau de la santé », a précisé la directrice de la formation continue.

Si le Cégep emprunte la voie de la formation continue pour dispenser ce programme, c’est que le nombre d’étudiants requis pour démarrer un groupe est moindre, soit 15. « Il est aussi possible d’adresser une demande au ministère pour des groupes moins nombreux. Dans certains collèges, le ministère a déjà accepté des groupes de neuf élèves », a fait savoir Sylvie Norris.

Par ailleurs, le Cégep dispose de l’espace nécessaire pour proposer la nouvelle formation. « Avec toutes les simulations qu’on a faites, les espaces que nous avons pour le DEC (180.A0), nous sommes en mesure d’accueillir les élèves du nouveau programme sans qu’il y ait d’impact sur la gestion de nos espaces. On serait même capable, au besoin, de recevoir plus d’un groupe », a soutenu Denis Deschamps.

Le Cégep prévoit rendre disponible le nouveau DEC à l’automne. « On n’est pas obligé de commencer en septembre. Ça pourrait se faire en octobre, novembre ou même en décembre. Pour l’instant, ce qu’on vise, c’est la fin du mois de septembre. C’est notre objectif », a fait savoir Sylvie Norris, tout en se disant confiante, malgré les délais un peu courts, de pouvoir former un premier groupe dès l’automne.