Daveluyville retrouve des services de santé

C’était un grand jour, mardi après-midi, dans les locaux du nouveau CLSC de Daveluyville dans ce même bâtiment au 501, rue Principale, qui a abrité jadis une clinique médicale et quatre médecins.

Grand jour parce que de nouveaux services de santé seront bientôt dispensés à toute la population. Ce qui ne s’est pas vu depuis un bon moment, depuis le départ des médecins.

Dès le 13 mars, deux infirmières assureront la prestation de services, du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 15 h 30. S’ajouteront éventuellement des intervenants psychosociaux.

Pour célébrer la bonne nouvelle et informer la population, le député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel, le maire de Daveluyville, Mathieu Allard et sa collègue mairesse de Sainte-Clotilde-de-Horton, Julie Ricard, accompagnés de représentants du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) ont tenu une mêlée de presse.

« C’est une belle journée pour moi », a exprimé, d’entrée de jeu, le député Martel, comparant ce dossier-ci avec celui de l’école de Saint-Sylvère ravagée par un incendie. « On ne devait pas reconstruire l’école. Finalement, on l’a reconstruite. Ce sont des dossiers qui me touchent profondément », a souligné l’élu tout en rappelant l’émoi qu’a suscité dans la communauté le départ des médecins. 

Mais les élus et le milieu se sont mobilisés. « J’ai rencontré Mathieu Allard et Julie Ricard. On a essayé de trouver des solutions. On a fait part de nos inquiétudes et de nos intérêts au CIUSSS, a-t-il précisé. Et on a mobilisé une partie de la communauté pour essayer de trouver des débouchés pour la clinique de Daveluyville.

Parce que même si la clinique était fermée, les six municipalités partenaires d’Avenue Santé Bois-Francs (Daveluyville, Maddington Falls, Sainte-Clotilde-de-Horton, Saint-Samuel, Saint-Rosaire et Saint-Valère) ont continué à contribuer financièrement pour conserver ce local en souhaitant qu’on puisse lui donner une nouvelle vocation.

Et le travail a porté fruit, se réjouit le maire de Daveluyville, Mathieu Allard. « Nous sommes extrêmement contents aujourd’hui. Oui, ça a été beaucoup de travail, a-t-il signalé, mais mes premières pensées vont à ces personnes qui ont lancé un comité de survie à la suite du départ des médecins, comme Jean-Claude Bourassa qui en était le leader et Julie Ricard. »

En ce qui le concerne, le maire Allard a repris le flambeau sitôt après son élection en novembre 2021 et n’a pas manqué, par ailleurs, de souligner le rôle joué par le député Martel. « Ton leadership dans ce dossier a été un point important », lui a-t-il dit.

Tout n’a pas été de tout repos, reconnaît Mathieu Allard, mais jamais il n’a douté. « J’ai toujours cru qu’on trouverait une solution sans savoir cependant ce que ce serait. On avait tout perdu, on n’en avait plus de services de santé. Je ne pouvais pas croire qu’on ne pouvait pas au moins aller chercher quelque chose pour l’améliorer », a-t-il expliqué tout en saluant les efforts déployés par le CIUSSS. « Nous nous sommes retrouvés devant plusieurs chemins et il n’y avait pas beaucoup de débouchés. Toutefois, une fois trouvé le bon chemin, et c’est le CIUSSS qui nous y a guidés, l’effort et les ressources qu’ils ont consentis ont fait en sorte que ça a déboulé. C’était très impressionnant. J’étais très enchanté. Je voyais que ça avançait et chaque jour me rapprochait un peu plus d’aujourd’hui. Oui, les opportunités de lâcher étaient nombreuses. On aurait pu tout abandonner et de façon noble, mais on ne l’a pas fait », a-t-il formulé.

À sa population, le premier magistrat a adressé un message, l’invitant à regarder vers l’avant. « Il ne faut pas regarder ce qu’on a perdu, il ne faut pas regarder en arrière, mais en avant. On vient d’améliorer les services de santé de façon importante dans notre communauté et c’est un pas, a-t-il soutenu. Ce n’est pas une finalité. Il s’agit d’un projet qui évoluera en fonction des besoins. Les besoins d’aujourd’hui ne seront pas les mêmes que ceux de demain. Aujourd’hui, on retrouve avec la tête haute des services de santé. Soyons-en fiers! »

La mairesse de Sainte-Clotilde-de-Horton, Julie Ricard, ne cachait pas elle non plus sa fierté. « Notre but était vraiment d’établir une concertation entre les municipalités pour essayer d’offrir le plus de services à plus de citoyens possible. Nous sommes fiers de ce projet. Notre offre de services reçue du CIUSSS ne fait que commencer. Ça va juste proliférer dans le temps et on aura de bons services qui vont sûrement s’y rajouter », a-t-elle confié.

Les services

Le CLSC de Daveluyville pourra donc compter sur deux infirmières inscrites au programme Je contribue et qui ont manifesté de l’intérêt pour Daveluvyille. Elles dispenseront des soins courants. « Par exemple, il peut s’agir d’injection, de perfusion intraveineuse, de lavage d’oreilles ou encore le retrait d’agrafes, de sutures, des suivis de prévention et la gestion des malades chroniques comme le diabète et l’hypertension », a indiqué Karine Lampron, directrice des services ambulatoires et des soins critiques. 

« C’est aussi un point de référence dans le réseau, a-t-elle ajouté. Parfois, on ne sait pas où s’adresser, quand ou comment. On a des inquiétudes. Les infirmières pourront répondre aux interrogations des gens et seront en mesure de bien les diriger vers leur médecin de famille ou vers le guichet d’accès à la première ligne pour les personnes sans médecin de famille. Ce guichet fonctionne très bien. »

Des intervenants psychosociaux suivront éventuellement. Mais un de ces intervenants participera les 9 et 10 mars aux portes ouvertes que le CIUSSS organise et informera la population sur le rôle que joueront ces intervenants et les services qu’ils proposeront. « On vise, comme pour les infirmières, une présence de cinq jours par semaine. Mais cela se fera graduellement en fonction des intervenants qu’on aura recrutés », a mentionné Karine Lampron.

Le CLSC de Daveluyville pourra, estime-t-on, accueillir entre 10 et 20 personnes par jour selon les problématiques de santé.

Les services s’adressent, non seulement aux résidents des six municipalités partenaires, mais à toute la population, que les gens aient un médecin de famille ou non.

Les services sont offerts avec ou sans rendez-vous. Pour les rendez-vous, les intéressés devront appeler au 873 477-0285. 

« Le grand enjeu que nous avions, a exposé le maire Mathieu Allard, c’était d’avoir accès rapidement à des services de santé, que ce soit pour les personnes âgées ou les jeunes familles, on veut savoir où aller. D’avoir accès rapidement à des infirmières, c’est très sécurisant et ça nous assure d’aller à la bonne place. Je me répète, c’est une clinique qui va évoluer. Assurément les services de santé vont s’améliorer. »

Les services de proximité contribuent à la vitalité des milieux et apportent une sécurité, croit aussi le député de Nicolet-Bécancour. « À Daveluyville, on n’est quand même pas si près de Trois-Rivières ni de Victoriaville. Quand vient le temps de prendre la route l’hiver, cela peut être insécurisant, notamment pour des personnes âgées. Et l’absence de services de proximité peut être parfois un motif de quitter un milieu rural. Il y a vraiment une dynamique derrière qui vient renforcer nos milieux », a fait valoir le député Martel.