Coup d’envoi pour la Wick Station en plein cœur de Warwick

Les travaux ont pris leur envol le lundi 1er novembre et mèneront, quelque part au printemps 2022, à l’ouverture de la Wick Station, une microbrasserie de bière artisanale en plein cœur de Warwick, à l’intersection des rues Saint-Louis et Saint-Joseph, sur ce terrain occupé jadis par un dépanneur M. Cadilo et une station-service.

Quatre entrepreneurs, Jacques-Olivier Côté, Victor Dubois-Beaudet, Josiane Gardner et Louis-Pierre Pépin, sont à la tête de ce projet évalué à quelque 1,3 M $ et qui créera une quinzaine d’emplois. Wick Station produira sa bière à même le bâtiment qui inclura une salle à manger avec un comptoir-bar d’une capacité de 60 places. En saison estivale, 60 places s’ajouteront sur la terrasse.

L’équipe promet aussi des spectacles d’humour et de musique en soirée dans une salle réaménagée pouvant accueillir une centaine de personnes. L’idée d’un tel projet remonte à plusieurs mois. « On a commencé à boire de la bière ensemble. Puis on a décidé d’en faire ensemble », raconte Victor Dubois-Beaudet.

« Et notre bière était bonne, renchérit Louis-Pierre Pépin. Comme il n’y a pas de microbrasserie à Warwick, cela nous a donné le goût de ce projet, car, au départ, on parlait d’un restaurant offrant différentes bières de microbrasseries. On a donc saisi l’opportunité qui se présentait pour profiter de l’emplacement idéal. »

Une équipe complémentaire

Le couple Josiane Gardner et Louis-Pierre Pépin, propriétaires de la boulangerie PPain, fait des affaires depuis près d’une quinzaine d’années, ayant aussi exploité un restaurant. « On a connu Jacques-Olivier, propriétaire d’Habitations Abriart, qui est souvent venu effectuer des réparations chez nous », note Louis-Pierre.

« Moi, je suis un ami de longue date de Jacques-Olivier », précise Victor. « À force de se côtoyer tout le monde, on s’est aperçu qu’on allait faire ensemble une belle équipe », ajoute-t-il.

Chacun a ses forces, ses aptitudes, ses compétences, observe Josiane. « Victor, un passionné de bières, est la personne idéale pour agir comme propriétaire dirigeant sur place. Il est tellement passionné, il s’exprime bien, il sait parler aux gens », souligne-t-elle.

« Je suis intervenant social de formation. J’aime ça, j’aime être avec le monde. J’effectue donc un changement de cap côté carrière. Je suis heureux de pouvoir tenir ce rôle. J’ai la passion de l’interaction avec les gens. Maintenant, j’ai la passion pour notre projet. Mes comparses m’ont donné la piqûre de l’entrepreneuriat », confirme Victor Dubois-Beaudet.

Les trois autres propriétaires agiront comme piliers. « On va mettre la main à la pâte et gérer également, mais plutôt à temps partiel puisque nous avons nos entreprises à exploiter aussi », explique Josiane Gardner.

« Une chance que nous sommes quatre dans l’entreprise, poursuit-elle. Un projet d’une telle ampleur requiert beaucoup de temps, de recherche. Il y a tellement de choses à penser, la réglementation, les permis et la formation, notamment. »

Les entrepreneurs saluent aussi l’ouverture et la collaboration qu’ils ont obtenues de la Ville de Warwick. « La Ville s’est montrée enthousiaste à notre projet », indique Josiane. « On a une bonne collaboration. Ils nous aident beaucoup », témoigne Victor.

L’achat local et l’environnement

Avec la boulangerie, Josiane Gardner voit un beau parallèle avec la microbrasserie à venir. « On est dans les grains québécois, l’alimentation locale, la consommation locale », note-t-elle. Et d’ailleurs, Victor, Louis-Pierre et Jacques Olivier sont tous natifs de Warwick et ils aiment Warwick, insiste Louis-Pierre. Originaire de Saint-Norbert-d’Arthabaska, Josiane a adopté Warwick il y a plusieurs années. « Et Warwick l’a adoptée, précise son conjoint. Tout le monde la connaît. »

Wick Station, pour produire sa bière, se procure des grains québécois et canadiens.

Pour les bières sures, la microbrasserie achète les petits fruits dans la région. « On a un beau marché au Centre-du-Québec pour les acheter. Et ça goûte tellement meilleur les fruits québécois », exprime Josiane.

Par ailleurs, l’entreprise récupérera les drêches, ces résidus du brassage des céréales et des grains, pour produire de la farine. « Plutôt que de les jeter ou de les donner au bétail, on veut les réutiliser pour l’alimentation humaine », expose Louis-Pierre Pépin.

« Jusqu’ici, avec la farine produite à partir des drêches, Josiane et Louis-Pierre ont préparé du pain et des galettes », signale Victor. Les propriétaires de Wick Station planchent aussi pour récupérer la chaleur pour réchauffer et climatiser le bâtiment. Un bon geste pour l’environnement, mais qui permet aussi certaines économies. « Il faut savoir innover, trouver des moyens. Ce sont les PME innovantes qui vont réussir et perdurer », croit Louis-Pierre Pépin.

Se démarquer

Avec l’achalandage du mont Gleason et les grandes entreprises florissantes à Warwick, Wick Station s’attend à accueillir une large clientèle le midi et pour les traditionnels 5 à 7.

Pas question, toutefois, d’offrir ce qui marche déjà à Warwick. Wick Station ne veut nuire à personne. L’établissement évitera complètement la friture et proposera des menus bistros « simples et savoureux et des plats du moment », comme dit Josianne. Des trucs, genre viandes fumées, pizzas fines, pâtes fraîches et quesadillas.

On pourra se procurer sur place les bières pour emporter. Les différents permis détenus par Wick Station lui permettront aussi de proposer certaines bières invitées provenant d’autres établissements. « Dans le domaine brassicole, tout le monde s’entraide, fait valoir Josiane. Il n’y a pas de compétition malsaine. »

« Nous avons d’ailleurs visité plusieurs microbrasseries. Les gens, on les remercie, nous ont donné des trucs et des conseils », confie Victor.

Une fois bien établie, Wick Station verrait d’un bon œil une collaboration avec les autres établissements de la région en vue d’un circuit de microbrasseries.

Les consommateurs pourront retrouver ailleurs qu’à Warwick les produits de Wick Station puisqu’avec leur boulangerie, Louis-Pierre et Josiane disposent d’une liste d’une vingtaine de points de vente dans les dépanneurs et épiceries spécialisés dans les environs.

Les quatre copropriétaires n’envisagent pas, du moins pour le moment, déborder des frontières régionales. « En premier lieu, on veut être vraiment local et satisfaire la région », mentionne Victor Dubois-Beaudet.

Pour commencer également, Wick Station compte limiter son offre à six sortes de bière en plus des bières d’ailleurs. Aux personnes qui préfèrent le vin, l’établissement en aura quelques-uns (rouge et blanc) pour les satisfaire.

On reconnaîtra, sur les tablettes, les produits de Wick Station avec des couleurs distinctives, « des vieilles couleurs », précise-t-on, avec un logo créé par le Warwickois Pierre-Jean Moreau. Les dirigeants tenaient à quelque chose « de sobre et de pas trop coloré ». « C’est simple, mais ça punch », lance Louis-Pierre Pépin.

Ouverture en mai?

L’équipe de Wick Station envisage une ouverture en mai 2022. Une fébrilité régnait au moment de l’entrevue, une fébrilité notamment suscitée par le début officiel des travaux deux jours plus tôt et par l’accréditation de brasseur obtenue par Victor et Louis-Pierre. Et ils en entendent aussi parler dans la communauté. « Les gens ont hâte. Ils ont faim et ils ont soif », conclut Josiane Gardner.