«C’est un grand jour pour Drummondville» – Alexandre Cusson

DRUMMONDVILLE. «C’est un grand jour pour Drummondville», s’est exclamé le maire Alexandre Cusson en confirmant lundi après-midi, par conférence téléphonique, que le projet du campus universitaire sera finalement réalisé.

Se trouvant actuellement à Paris en mission économique, M. Cusson a confirmé qu’une entente était intervenue lundi entre les trois partenaires du projet, soit le ministère de l’Éducation, l’Université du Québec à Trois-Rivières et la Ville de Drummondville, donnant le feu vert pour la signature du bail.

«Nous avons l’accord du ministère des Finances et celui de l’Éducation pour signer le bail avec l’UQTR et octroyer, en assemblée municipale (lundi soir), les deux premiers contrats, celui pour la préparation du site et celui, plus important, de la construction du bâtiment. La réalisation de ce projet façonnera le visage de la région pour des années à venir», a-t-il déclaré.

Le maire Cusson a indiqué que de plus amples détails seront dévoilés la semaine prochaine lors d’une conférence de presse sur le site même du campus, soit le domaine des Pères Montfortains. Le bail, par exemple, sera précisé quant à son coût et sa durée, environ 25 ans. Aussi, on saura quand sera fixé le début des travaux. On sait que la Ville, qui a acheté le terrain au prix de 3 millions $, verra à la construction, par l’entremise de la Société de développement économique, et que le contrat assure déjà une économie de 6 millions $ par rapport à la somme initialement prévue de 30 millions $.

Étant donné que l’échéancier semble serré, un délai n’est pas à exclure pour l’ouverture du campus, souhaitée pour septembre 2015. «On va tout faire pour que le chantier débute le plus rapidement possible. Mais s’il y a un délai, on vivra avec», a simplement laissé tomber le maire.

«Le ministre (de l’Éducation) Bolduc a fait preuve de leadership tout au long du cheminement et particulièrement au cours des dernières semaines où nous nous sommes parlés une dizaine de fois. Il est vrai que ç’a été long avant d’avoir l’approbation, mais il faut savoir que le ministre est arrivé dans le dossier au mois de juin, que les vacances ont causé des retards et que le type d’entente qu’il y avait sur la table était du jamais vu», a mentionné M. Cusson.

Quant à la rumeur voulant que le plan A du ministre Bolduc aurait consisté d’abord à procéder à un agrandissement du Cégep de Drummondville, là où se trouvent déjà des locaux utilisés par l’UQTR, le maire s’est montré ferme : «Nous, non, on n’a jamais envisagé cette option et le sujet n’est jamais venu sur la table. Pour nous, aucune autre option n’était envisageable… On a tenu notre bout et le ministre n’a pas dû nous trouver faciles».

L’UQTR, par la voix de sa rectrice, Nadia Ghazzali, a dans un communiqué le travail de ses partenaires et a notamment précisé que «le projet de bail révisé du futur campus a été adopté dans son intégralité au conseil d’administration de l’UQTR qui se tenait cet après-midi.

Yves-François Blanchet cinglant

«Avant qu’Alexandre (Cusson) mette le poing sur la table, j’ai eu un peu peur», admet l’ancien député ministre Yves-François Blanchet, au sujet du campus universitaire.

M. Blanchet est cinglant à l’endroit des Libéraux. Si ce n’eut été de la persévérance et de l’insistance du maire, les Libéraux auraient annulé le projet et celui-ci aurait glissé entre les doigts de la région. «Il a démontré un aplomb impressionnant.»

L’ancien député de Johnson rappelle que tout le projet était quasi ficelé lorsque le gouvernement péquiste était au pouvoir. Il ajoute qu’il n’y avait aucune raison de retarder le projet puisque la Ville et la communauté s’étaient entendues pour en défrayer les coûts.

«C’est du tataouinage politique très partisan. Mon impression très forte est qu’ils n’ont jamais eu de bonnes raisons de bloquer le projet. Les raisons étaient strictement politiques. Le maire Cusson a été sans pitié et a forcé le ministre à abdiquer et à donner le projet à la région, même si ça ne leur tentait pas du tout», conclut M. Blanchet.