Budget : une saine gestion des finances publiques, mais des mesures insuffisantes en main-d’œuvre, soutiennent la FCCQ et la CCIBFE

La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Chambre de commerce et d’industrie Bois-Francs/Érable (CCIBFE) accueillent favorablement certaines mesures présentées dans le budget du Québec 2022-2023 présenté par le ministre des Finances, Éric Girard. Elles reconnaissent qu’il s’agit d’un budget davantage axé sur des mesures pour les particuliers. Selon elles, il y aurait lieu d’aller plus loin pour répondre aux besoins des entreprises, notamment pour répondre aux enjeux de main-d’œuvre.

« Dans ces moments d’incertitude économique amenés par le contexte inflationniste et une potentielle récession à l’horizon, il est compréhensible de mettre en œuvre des mesures concrètes afin d’aider les consommateurs à continuer d’encourager nos commerces québécois. En ce sens, nous saluons l’aide ponctuelle annoncée dans le budget, pourvu qu’elle demeure ponctuelle, pour ne pas contribuer à une pression inflationniste générée par les enjeux des chaînes d’approvisionnement et l’incertitude mondiale. Il sera également important, dans ce contexte, de poursuivre les initiatives visant à mettre en valeur l’achat local québécois », a affirmé Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.

« Néanmoins, des mesures supplémentaires auraient été nécessaires à notre avis pour répondre à la rareté de main-d’œuvre, en allant encore plus loin dans les incitatifs à la formation continue, ainsi que pour la rétention des travailleurs expérimentés, afin que les résultats soient tangibles le plus rapidement possible sur le terrain », a poursuivi M. Milliard.

Des actions plus musclées sont requises en formation continue

La FCCQ et la CCIBFE partagent les objectifs exprimés en faveur de la modernisation des institutions et des programmes d’enseignement, pour refléter davantage les réalités du marché du travail, en particulier chez les jeunes. Elles sont d’avis toutefois que la mise en place d’un Régime volontaire d’épargne pour la formation continue (RVEFC) pour inciter les travailleurs à moderniser leurs acquis aurait permis davantage d’atteindre cet objectif gouvernemental. 

Pour répondre aux besoins du marché du travail, il est nécessaire de créer de nouveaux incitatifs à la formation continue, comme la mise en place d’un Régime volontaire d’épargne pour la formation continue (RVEFC). Les travailleurs pourraient alors bénéficier de formation pour suivre l’évolution de leur secteur, tout en étant accompagnés par leur employeur. Les besoins en matière de littératie, numératie et littératie numérique sont plus que nécessaires pour tout adulte sur le marché du travail et le système d’éducation secondaire.

Poursuivre les efforts pour l’intégration en région des nouveaux arrivants

La FCCQ et la CCIBFE saluent l’injection de 290 M $ pour renforcer l’intégration en emploi des personnes immigrantes, en particulier dans nos régions, et réduire les délais de traitement des dossiers. Elles rappellent que les besoins en francisation sont importants et qu’une intégration réussie dans les différents milieux locaux, passe notamment par la maîtrise du français, ainsi que l’adéquation entre les attentes des nouveaux arrivants et les besoins des employeurs. Elles mentionnent également qu’il faudra que les programmes d’intégration en région couvrent non seulement les étudiants étrangers collégiaux et universitaires, comme il est uniquement mentionné dans le Plan budgétaire, mais aussi l’ensemble du bassin de travailleurs potentiels en provenance de l’extérieur du Québec. En ce sens, la FCCQ et la CCIBFE travaillent quotidiennement à répondre aux différents besoins régionaux, via leur programme d’intégration des nouveaux arrivants. 

« Notre initiative « Un emploi en sol québécois » vise justement à amener des nouveaux arrivants à avoir envie de contribuer au développement de différents milieux locaux, tout en répondant aux besoins en main-d’œuvre, dans les différentes régions, et à contribuer à une bonne intégration. À la lumière des 80 M $ pour les quatre prochaines années, il serait important d’être inclus dans toutes les démarches visant nos objectifs similaires, et d’assurer la pérennité de notre programme à long terme afin de contribuer à l’intégration des immigrants dans les différentes régions du Québec », a rappelé Charles Milliard. 

Appui à la gestion des finances publiques

Avec la pénurie de main-d’œuvre, le vieillissement de la population et l’incertitude économique sur le plan mondial, maintenir les prévisions de croissance économique représentera tout un défi pour le gouvernement du Québec. Pour y arriver, la FCCQ et la CCIBFE soutiennent qu’il serait nécessaire de mettre en œuvre des actions gouvernementales favorisant le développement économique du Québec et de ses régions et permettant la hausse de la productivité. Le budget consacre 2,2 G $ additionnels à ce dernier objectif. 

En matière de repreneuriat, bien qu’il y ait 57,5 M $ supplémentaires pour l’entrepreneuriat, dont 20 M $ supplémentaires pour recapitaliser le Fonds de transfert d’entreprise du Québec, la FCCQ et la CCIBFE s’attendaient à un assouplissement des règles pour permettre aux entrepreneurs cédants d’effectuer un transfert de contrôle graduel de leur entreprise, plutôt que de maintenir l’obligation d’un transfert à 50% + 1 pour bénéficier des mesures d’exonération fiscale. C’était l’une de ses recommandations prébudgétaires. 

Reconnaissance des chambres de commerce comme réseau permettant de maximiser le potentiel international des régions et des partenaires au Québec

La FCCQ et la CCIBFE se réjouissent de constater dans le Plan budgétaire les intentions du gouvernement à consacrer 3,9 M $ sur trois ans, afin de créer des maillages entre les chambres de commerce locales et d’autres chambres de commerce à l’international, afin de maximiser le potentiel mondial des régions et des partenaires au Québec. Une annonce spécifique est à venir du côté du ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec, selon le gouvernement. La FCCQ et la CCIBFE signifient leur intérêt à être des partenaires de premier plan pour aider le gouvernement à atteindre ses objectifs.

Développement régional

Pour les régions du Québec, la FCCQ et la CCIBFE constatent la présence de certaines mesures budgétaires pour poursuivre l’essor du secteur bioalimentaire dans les trois prochaines années, ainsi que pour l’accompagnement du secteur touristique dans la relance à court terme. Bien qu’il y ait une aide prévue pour faire briller le secteur culturel, ainsi que les festivals, les besoins pour préserver les actifs touristiques stratégiques dans les différentes régions, et combler les lourdes pertes des deux dernières années pour les entreprises vivant du tourisme d’affaires, sont réels. Parmi les grands absents, la FCCQ et la CCIBFE constatent que les mesures pour accroître l’offre de logements locatifs à travers le Québec, seront nettement insuffisantes.