Avis publics, poules, chevaux et quartiers de prestige

VICTORIAVILLE. La période de questions de la séance ordinaire du conseil municipal de Victoriaville s’est animée des sujets les plus divers. On y a traité de la faible visibilité des avis publics de la Ville, de poules interdites et de chevaux tolérés à la porte d’à côté, même de la construction de «petites maisons de 150 000 $» dans des quartiers présentés comme étant de «prestige».

Trois citoyens, Antony Labbé, Lucien Chrétien et Maryse Tardif ont amené ces sujets sur la «table» du conseil.

En racontant comment, lui, le voisin d’une dame ayant obtenu une dérogation, n’a jamais vu, dans le journal, l’avis public annonçant son projet qui finalement lui cause préjudice, M. Labbé a soulevé un problème qui ferait actuellement l’objet d’échanges à l’Union des municipalités du Québec (UMQ), a indiqué le maire Rayes.

M. Labbé dit qu’à l’ère d’Internet et des réseaux sociaux, la Ville devrait utiliser d’autres moyens que le journal local pour publier ses avis. Lui qui ne rate aucune des informations que publie le maire sur son compte Facebook a loupé l’avis public du journal – qui ne lui sert qu’à allumer un feu – où sa voisine demande une dérogation mineure pour une construction lui bloquant aujourd’hui la vue. «Dans ce cas, j’étais le seul propriétaire pouvant être affecté par ce projet. Le gros bon sens aurait dû dicter à la Ville de me contacter.»

Le maire Rayes, le conseiller municipal Claude Brûlotte et le greffier Yves Arcand ont noté qu’effectivement, en publiant un avis public dans un journal, la Ville respectait les règles en vigueur. Aller plus loin que ce qu’exige la Loi n’est pas toujours clair et aussi simple que cela y paraît, a noté M. Brûlotte.

Poules et chevaux

De son côté, le citoyen Lucien Chrétien se demande pourquoi la Ville lui interdit de garder des poules, alors que son voisin garde impunément des chevaux.

Au service des plaintes et requêtes, il s’est fait répondre que le règlement de 1987 interdit de garder des animaux sur des terrains de moins de 5000 mètres carrés. Or, son voisin ne disposerait pas plus que lui de l’espace pour des chevaux.

Haro sur des promoteurs

Citoyenne de la rue Dancause, Maryse Tardif a demandé aux élus de Victoriaville pourquoi les promoteurs pouvaient construire ce qu’ils voulaient, faisant cohabiter toutes sortes d’habitations, des jumelés non loin de maisons de prestige. «Ça enlève de la valeur aux quartiers», a-t-elle commenté.

Mme Tardif a dit que dans certains secteurs, des promoteurs ne respectent pas leur engagement à créer un quartier de prestige, construisant des «petites maisons de 150 000 $» dans le voisinage d’habitations plus coûteuses.

Non, ont répondu les autorités municipales, les promoteurs ne peuvent construire tout ce qu’ils veulent, la Ville pouvant légiférer en matière de zonage. À Victoriaville, toutefois, a expliqué le directeur général Martin Lessard, on ne va pas aussi loin qu’une ville comme Lorraine en régissant le choix des matériaux de construction. Il a ajouté qu’à Victoriaville, on avait opté pour le développement de secteurs «mixtes».