Après plus de 80 ans, Saucier ferme ses portes

Le commerce spécialisé dans la vente de vêtements pour hommes, Saucier, fermera définitivement ses portes. Après avoir été présente pendant plus de 80 ans à Victoriaville, l’entreprise cesse ses opérations.

Ce n’est pas en raison de la crise de la COVID-19 que le magasin, connu de plusieurs générations, cesse ses activités. «C’était déjà prévu avant», indique Denis Saucier en entrevue téléphonique. C’est lui qui a repris les affaires après la retraite de son père Raoul, en 1982, et ce dernier avait fait de même de son beau-père Étienne Bernier. Une histoire donc de famille que ce commerce qui liquide son inventaire depuis quelques jours maintenant.

L’entreprise avait cessé ses opérations, comme toutes les autres à la mi-mars, avant de rouvrir le 4 mai. «Mais avec les nouvelles exigences, on travaille dans des conditions désagréables», a-t-il souligné.

Et c’est justement par plaisir que M. Saucier et sa conjointe continuaient de faire tourner le magasin. «Depuis quelques années, c’était plus pour s’amuser et pour le côté social», confie-t-il.

Cette fermeture, faut-il aussi le préciser, n’a rien à voir non plus avec les travaux du centre-ville et l’arrivée des horodateurs dans les stationnements municipaux. «Quand j’ai commencé en 1982, il y a eu les fermetures de la Rubin, Utex et autres petites usines. Il y avait seulement un parc industriel à ce moment. Aujourd’hui, il y a cinq ou six parcs industriels et plusieurs petites industries. Ce sont des cycles. En 1982 aussi, au centre-ville, il ne restait plus beaucoup de commerces. Il va renaître, ça ne m’inquiète pas», dit-il rassurant.

Bien sûr, il a remarqué que les travaux avaient chambardé les habitudes, tout comme les horodateurs. «Ils sont arrivés en février alors qu’il faisait froid. Les gens attendaient en file pour les utiliser. Ce n’était pas le bon moment et c’était trop compliqué. Il aurait fallu attendre l’été», mentionne-t-il. Même que des gens venaient dans son magasin pour dire qu’ils ne magasineraient pas parce qu’ils ne pouvaient pas payer le stationnement. «Mais ça a duré six mois et les gens sont revenus. Après une année, tout c’était replacé.»

Il y a également le commerce en ligne qui est une nouvelle réalité à laquelle les entreprises ayant pignon sur rue doivent faire face, entre autres, depuis le confinement. C’est ainsi que Denis Saucier a choisi de tourner la page avec la fermeture du magasin et la vente des trois bâtiments de la rue Saint-Dominique. «Je vais faire autre chose», promet celui qui n’a pas l’intention de demeurer inactif.

En attendant, la vente de fermeture se poursuit jusqu’à ce que tout soit vendu. Pas de date précise d’avancée pour la fermeture définitive puisqu’en ces temps de COVID-19, tout le monde a perdu ses repères. Le propriétaire aurait voulu attendre la vente trottoir, mais il ignore s’il y en aura une. «On a eu bien du plaisir et c’était pour nous une passion», indique-t-il encore.

Sur une note encourageante, Denis Saucier est bien confiant que le centre-ville va renaître encore une fois. «Il existe depuis 150 ans, il en a vu d’autres. Ce ne sera pas une photocopie de l’ancien, il va se réinventer», termine-t-il.