Ski : des pertes de revenus limitées en Mauricie/Centre-du-Québec

La pandémie de COVID-19 aura forcé les exploitants de stations de ski à s’adapter constamment à l’évolution des mesures sanitaires l’hiver dernier et qui, contre toute attente, se poursuivent pour la saison en cours. 

Les résultats financiers 2020-2021 dévoilés dans le cadre du dépôt de l’Étude économique et financière des stations de ski du Québec sont sans équivoque : les effets de la pandémie ont grandement impacté le chiffre d’affaires total de l’industrie du ski (- 22,5%), bien que les stations aient eu l’occasion de demeurer ouvertes durant cette saison hors du commun.

La vente de billets et d’abonnements saisonniers a également subi les contrecoups de la COVID-19, un résultat directement lié à la gestion des capacités d’accueil restreinte à 50% partout en province. Le ski est toutefois demeuré des plus populaires, comme en font état les données d’achalandage de cette étude. « Nous avons certes constaté une hausse des jours-ski, par contre tous les autres indicateurs financiers sont en baisse. C’est la première étude d’un secteur touristique à faire état des effets de la pandémie sur le tourisme hivernal au Québec », mentionne Michel Archambault, le directeur de cette étude et professeur émérite en tourisme à l’ESG UQAM.

Outre la diminution des ventes de billets et d’abonnements, les principaux faits saillants sont les suivants :

-La proportion des visiteurs hors Québec recule de 46,6%

-34 stations ont refusé des visiteurs à 16 reprises en moyenne

-Les abonnements représentent 61% de l’achalandage total, la location d’équipement, la restauration et l’école de ski sont en très forte baisse (- 52 %). La fermeture complète et partielle des écoles de glisse (-14 M $) durant la saison, ainsi que les fermetures partielles de la restauration et des chalets ont inévitablement fait chuter les revenus reliés à l’exploitation de ces services. « Cette baisse de revenus, en plus des 5 millions de dollars dépensés pour l’implantation de diverses mesures d’adaptation au contexte sanitaire, que l’on pense à la signalisation, la main-d’œuvre, les équipements de protection individuelle ou encore la mise sur pied de systèmes de vente en ligne, etc., ont nécessairement affecté les résultats de la dernière saison », souligne Yves Juneau, président-directeur général de l’Association des stations de ski du Québec.

Ce type de fermetures ou de restrictions ont certes causé bien des maux de tête aux exploitants, notamment à cause de la perte de revenus, toutefois, la mise en place de subventions et d’aides financières gouvernementales, notamment la Subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC) a permis aux stations de ski de demeurer à flot. La saison 2020-2021 s’est donc conclue avec des résultats supérieurs aux attentes, considérant que sans ces programmes gouvernementaux, bien des stations auraient dû signaler un déficit important. La diminution des revenus a également ralenti le déploiement de nouveaux projets d’infrastructures. Avant la pandémie, l’industrie était sur une lancée d’investissements comme le démontre le bilan des saisons 2018-2019 et 2019-2020 avec respectivement 78 millions de dollars et 55,7 millions de dollars en investissements. Les dollars investis en améliorations la saison dernière ont chuté à 22 millions de dollars.

La pandémie aura donc plombé la santé financière des stations de ski. Heureusement, celles-ci peuvent compter sur une clientèle qui n’a pas perdu un seul brin de passion, comme en fait foi le nombre de jours-ski pour la saison 2020-2021 : 6,1 millions de visites, en hausse de 4,5%, confirmant ainsi la popularité des activités de plein air au Québec et plus précisément l’intérêt pour le ski alpin et la planche à neige.

Une performance supérieure aux résultats du Québec pour la Mauricie et le Centre-du-Québec

L’Étude 2020-2021 souligne également que la région de la Mauricie et du Centre-du-Québec, qui compte cinq stations sur son territoire, a subi un faible recul de ses revenus dans le contexte difficile de la pandémie avec une diminution de 2,4%, et ce, grâce à la croissance de son achalandage de 7,1%. Le cœur du Québec se situe au 6e rang des régions touristiques les plus fréquentées pour la pratique du ski et de la planche à neige. 

Au-delà des chiffres, la vice-présidente du conseil d’administration de l’ASSQ et directrice générale de Gleason, Nadia Pépin, se dit fière d’avoir réussi à passer à travers la dernière saison dans un contexte d’exploitation difficile, mais surtout heureuse d’avoir permis à la population québécoise de s’élancer sur les pentes de ski tout au long de l’hiver et d’avoir procuré une dose de bonheur aux amateurs de sports de glisse de sa région. « Nous sommes reconnaissants envers le gouvernement du Québec et, particulièrement les ministres Caroline Proulx et Isabelle Charest, qui ont fait en sorte que les stations de ski aient pu opérer dans un contexte sécuritaire pour la clientèle et le personnel, avec des mesures sanitaires robustes et bien respectées », a-t-elle souligné.

À propos de l’Association des stations de ski du Québec et de l’industrie

Fondée en 1979, l’ASSQ est un organisme sans but lucratif regroupant l’ensemble des stations de ski au Québec. Sa mission est de promouvoir et de défendre les intérêts des stations, de favoriser le développement de la relève et de supporter l’industrie afin d’offrir aux skieurs et planchistes des expériences mémorables en montagne. Le ski alpin et la planche à neige sont pratiqués par environ 1,4 million de Québécois.