Après 42 ans, le fondateur de Boscomoto passe le guidon

Michel Thibodeau vient tout juste de vendre le commerce qu’il a fondé en 1980, Boscomoto. C’est donc une page qui se tourne actuellement pour lui, mais aussi pour l’entreprise qu’il a créée et fait grandir.

Rencontré dans le commerce (qui se spécialise dans la vente d’accessoires de moto, VTT, etc.), Michel Thibodeau était fidèle au poste, demeurant quelque temps en fonction afin d’aider le nouveau propriétaire, Steve Deshaies, à assurer une transition en douceur.

Bientôt âgé de 72 ans, Michel Thibodeau a choisi, il y a quelque temps, de vendre son commerce pour profiter d’une retraite bien méritée.

C’est au 113, rue Saint-Jean-Baptiste, dans la maison de ses grands-parents (du côté de sa mère), que Michel a commencés, pour lui puis pour ses amis, à acheter certaines pièces de moto. Lui-même amateur de deux roues à moteur, il avait commencé à se procurer des pneus chez un distributeur de Sherbrooke. Ses amis ont aussi voulu qu’il leur en trouve et c’est ainsi, de fil en aiguille, que Boscomoto a vu le jour. 

D’ailleurs, ce nom qu’il a choisi pour son commerce est le surnom qu’on lui avait alors donné, inspiré de Boscoville (une école de réforme à l’époque). « Dans le temps, je virais pas mal », confie-t-il. 

Il s’agit donc d’une entreprise familiale, comme il le dit lui-même, puisqu’elle a eu pignon sur rue près de 30 ans dans la maison familiale, avant de déménager sur la route 116 puis à l’adresse actuelle, boulevard Jutras. « Ma mère a beaucoup travaillé dans l’entreprise, c’est elle qui ouvrait le matin. Elle était bien bonne. Mon père qui m’a aidé financièrement, mes frères et sœurs aussi y ont travaillé et donné du temps », raconte-t-il.

Cela faisait environ trois ans qu’il songeait à la retraite, mais souhaitait trouver la bonne personne pour prendre la suite et assurer la continuité de ce qu’il a fondé. Maintenant qu’il a vendu, il songe avec enthousiasme à ce qu’il souhaite faire. Peut-être qu’il reprendra la moto, qu’il a délaissée au fil des ans, le commerce l’occupant trop. Il a également l’intention de suivre des cours d’informatique, pour revoir toutes les bases, mais aussi songe à des cours de géométrie, fasciné par tout ce qui a été construit grâce à des calculs impressionnants.

Cela fait quelques années qu’il n’a plus de moto et indique que s’il remonte là-dessus, ce sera sur une Honda 750 1974 d’origine, comme il avait dans sa jeunesse lorsqu’il a lancé son commerce. « J’aime le look, le modèle et les couleurs ainsi que le son », indique-t-il.

Un passe-temps en vogue avec la pandémie

Il a ainsi passé une bonne partie de sa vie dans le commerce de détail et explique que, pour lui, la pandémie de la COVID-19 depuis deux ans aura eu des effets bénéfiques. Avec les confinements, les gens ont dû se trouver d’autres passe-temps que les voyages à l’extérieur du pays. Donc la moto, motocross et VTT sont entrés dans les habitudes de vie, permettant une petite évasion en région. « Mais en contrepartie, il est devenu difficile d’avoir la marchandise ou encore le magasin a dû fermer (à cause des consignes sanitaires) », relate-t-il. Mais au total, tout bien considéré, la pandémie aura permis de faire de meilleures affaires, dans un délai plus court. Ce n’est donc pas la COVID-19 qui justifie sa retraite.

En fait, il indique même que ce virus aura eu un autre impact positif, soit celui d’offrir des heures diminuées, ce qui assure une meilleure qualité de vie pour l’équipe en place. « Avant, on faisait six jours par semaine, avec les jeudis et vendredis soirs. Maintenant, nous sommes à cinq jours avec jeudi soir jusqu’à 20 h. Ça fait toute une différence », estime-t-il. 

Les clients, habitués de devoir changer leurs habitudes avec la pandémie, sont demeurés fidèles à l’entreprise. « Dans ma situation, la pandémie a davantage aidé que nui », confie-t-il tout en étant conscient que les affaires ont été plus difficiles pour d’autres entrepreneurs.

En ce qui concerne le commerce de détail, au cours des 40 dernières années, M. Thibodeau estime que les choses ont beaucoup évolué. « Les produits changent rapidement, ce qui n’était pas le cas auparavant. « C’est difficile de suivre, mais les clients sont au courant, parfois plus que nous. Ils vont sur Internet et sont davantage informés », ajoute-t-il.

Si certains vont jusqu’à faire les achats en ligne, plusieurs tiennent toujours à venir sur place, où ils font affaire avec une petite équipe qui connaît le domaine. « Nous avons des gens qui viennent de Québec et Montréal, pour le contact humain », dit-il encore.

Michel Thibodeau, avec la retraite, aura donc désormais tout le temps pour assouvir ses passions. C’est l’esprit tranquille qu’il quittera, sûr que son commerce est entre de bonnes mains. Il continuera de venir faire son tour pour apprécier jusqu’où son successeur amènera l’entreprise qu’il a fondée.